Traverser le couronnement des grands bouleversements de vie en gravissant ces 12 marches (transposé au tempérament introverti)

Faire face à un deuil, à une maladie levier de conscience, à une séparation marquante, à un épisode dépressif révélateur, à un échec cuisant, ou bien un licenciement, ou encore une autre situation fréquente et moins spectaculaire : les déterminismes qui ont sélectionné un chemin de vie nébuleux. Combien d’achoppements un introverti affronte-t-il dans courant de son expérience terrestre ? Ordonnant de traverser ces étapes symboliques lesquelles cheminent l’introverti vers sa libération parabolique, et même si l’environnement semble analogue au port de départ, l’introvertie ou l’introverti qui vit cette expérience sait que rien n’est désormais comme avant. Accrochons nos ceintures, ça secoue.

L’humanité architecturée par les mythes : De Carl Jung à John Campbell

Ainsi ces deux figures nous ont légué, le premier des clés déchiffrant les concepts archétypaux et la notion d’inconscient collectif qui préfigurent la conceptualisation du second dont les portes que s’apprête à franchir notre héroïne introvertie ou héros introverti très discret demeurent encore inconnues et closes. Ce chemin qui mène à un autre soi agrandi n’est en réalité qu’une métaphore illustrant ce que tout Humain nécessite un jour ou l’autre de dépasser. Ces épreuves incontournables mènent à la maturation humaine, sans qui la sagesse à laquelle l’humanité aspire échappe inéluctablement.

Nous allons traiter l’aspect psychique du processus en employant la parabole du voyage du héros (introverti) en fil d’Ariane.

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🎓 L’initiation : de prisonniers à Hommes libres

Ni pensée magique ni superstition, il s’agit d’une parabole illustrant l’état naïf portant vers celui d’initié. Le faussement candide que l’on incarne, ce rôle que tous les introvertis jouent par loyauté sociale principalement égotique qui entame son périple existentielle révélant son Moi authentique. Les épreuves jouent ce rôle, quelles qu’elles soient. L’on qualifie ainsi cet accouchement de soi, affranchissant des constructions auxquelles tout introverti est soumis, en nos rôles parmi les constellations familiales et sociales. Ces déterminismes inopérants dont se démettre prend quelquefois le temps d’une vie entière : il s’agit en réalité de parcours incontournables d’élévation. On passe d’un état embryonnaire à la transcendance, unique objet requalifiant nos passés, redistribuant les cartes et livrant l’Humain à sa quittance. Voilà le voyage du héros transposé au tempérament introverti. Perturbations en vue, ça remue.

Les 12 missions de l’introverti en métamorphose

1 🪄 L’illusion Larvaire : l’inaccomplissement subliminal

L’introverti subsiste en une illusion réconfortante : le quotidien insatisfaisant n’est pas forcément identifié comme tel à cette phase du cheminement. Il est ainsi probable que de nombreux humains n’aient pas à dépasser ces franchissements, il nécessite d’y être prédisposé. La conviction de transcendance n’est pas autant vivace d’un individu introverti à l’autre. Cette étape s’identifie comme la période mal conscientisée d’aveuglement, un arrière-goût d’insatisfaction teinte les joies et peines vécues par l’introverti comme une fatalité, ces croyances que l’on nourrit concernant les choix conditionnés que l’on subit sans toutefois savoir les nommer.

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2 ☠️ Le Choc : le traumatisme instigateur

L’ouverture du portail temporel, la faille : un traumatisme, ou bien sobrement la fin d’un cycle (ordinairement les deux). L’avènement de l’ère larvaire fléchissant son séant qui siège aux tréfonds abyssaux, qu’une trappe circonstancielle se charge de hâter l’introverti groggy vers un futur angoissant en bien des aspects. C’est la bascule inéluctablement dramatique, solitaire et inquiétante que l’introverti bercé par une chimie anxieuse accuse en absorbant les chocs successifs dans un silence de plomb. Les apparences trompeuses sont conservées intactes, l’introverti ne pipe mot à son entourage, personne ne sait qu’il est en train de se noyer dans ses angoisses presque littéralement, asphyxié. Un introverti garanti en son for intérieur que désormais, rien n’est plus pareil.

3 ♣️ Le Déni : la résistance au changement

Une dépression latente et cette pesanteur peuvent durer le temps de dépasser cette épreuve redoutable particulièrement chez notre héros introverti en proie au doute. Une longue nuit sans éclairage reculée qu’il nécessite de traverser isolé, comment peut-il en être autrement ? Cette réaction de négation prédictible demeure une constante quant aux craintes des inconnues. Des situations appréhendées notamment par des introvertis méfiants tels des cibles traquées par des prédateurs avides. Cet effroi demeure le signe que l’appel à l’aventure du traumatisme fait son œuvre et chancelle les certitudes ébranlées, fondations sur lesquelles notre héros introverti sait désormais qu’il nécessite d’en quitter les conforts narcotiques. Finies ! Toutes ces croyances sur lesquelles l’introverti avait vainement construit son château de sable : les jeux sont faits. Le voyage de notre héros introverti est en réalité déjà bien entamé, et le bout du tunnel n’est pas suffisamment conscientisé pour représenter un but ultime, ou bien simplement l’attente d’une destinée favorable. L’introverti s’isole un peu plus, son périple s’annonce solitaire et pénible.

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4 💡 Le mentor : la providence créée (ou rencontrée)

Un cerveau introverti disposant d’une chimie hésitante a davantage tendance à contrer les événements en freinant des quatre fers, en danger. La conscience humaine ainsi conçue, perçoit ce qu’elle discrimine en amont et cette dernière sait ce dont elle a le plus besoin sur le chemin d’éveil à soi : un génie amical, un phare thérapeute que l’introverti sélectionne afin d’orienter sa progression, un soubresaut de survie. Cette tâche automatisée s’accomplit afin que notre héros introverti s’autorise un miroir lumineux, une luciole providentielle qu’il peut aussi fabriquer en patchwork d’expériences d’autres initiés qui ont su tirer leur épingle du jeu de leur vie. Ce ou ces inspirateurs accompagnent dorénavant l’introverti tout au long de son parcours de retour à soi, cependant à cette étape, l’introverti ne sait toujours pas qu’il doit bientôt périr.

5 ⌛ L’Envol : l’acceptation par lâcher prise

Le héros décide de traverser l’espace-temps vers son destin, traversant le pont qui mène à l’inexploré. La certitude éprouvée que l’issue d’une ère échoit et qu’il nécessite d’effectuer un travail d’acceptation de la réalité : d’aucuns qualifient de deuil cette période, en réalité, à l’instar de toute fin, c’est d’acceptation dont il est réellement question. Céder à l’évidence reste un réflexe de survie qui incite au statuquo. Notre héros introverti a compris qu’à ce stade de son voyage isolé, il faut affronter cette initiation complètement seul et qu’aucune main se tend sur son chemin, toutefois : notre héros introverti s’incline et ne résiste plus. Une ecchymose jusque-là non identifiée devient son partenaire de route, ce bleu à l’âme fait office de boussole sensible, notre éventuel héros victorieux endure toujours autant silencieusement et occulte qu’il a perdu ses repaires.

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6 🎭 Le Tri : les ennemis identifiés des alliés

Notre héros introverti ne croise pas que des facilitateurs : un pan important du parcours initiatique met sur le chemin de l’éveil à soi toutes espèces d’individus dont le rôle prédéfini reste de maintenir le plus longtemps possible le statuquo. Ces personnalités préexistantes ou non l’initiation incarnent les démons redoutés par notre introverti mal accompagné par des proches ambigus, qui placent des barrières tout au long du parcours de libération. Ces ennemis du moi aisément identifiables détruisent les entreprises de l’introverti et révèlent qui de ses proches lui sont favorables. Et l’on sait que peu de véritables amis se révèlent dans l’adversité, une douche glaciale attend notre héros désillusionné. De nombreux mensonges relationnels se révèlent durant cette étape du périple permettant de laisser derrière soi les hypocrites à l’agenda égoïste. Cependant, quelques surprises agréables sont quelquefois décelées, de ces soutiens ou découvertes que l’on n’attendait plus, allégeant le faix des épaules de notre héros introverti.

7 ⛓ La Trappe : la tentation

Le grand test. Abandonner purement et simplement, ou bien se trouver piégé englouti par la baleine, séquestré dans le ventre du mastodonte dont trouver la sortie, la trappe échappatoire délivre un sauf-conduit vers la destination de notre héros introverti atterré. Cette étape représente la dernière grande porte à franchir, la bataille finale, le combat du héros. Le dragon furieux gardien de la souveraineté du héros déploie force d’opposition contre notre introverti héroïque porté par sa conviction intime que le juste siège à ses côtés, un pouvoir qu’aucune virulence ne sait atteindre. Cette ultime bataille vaincue, l’introverti entrevoit enfin la lumière au bout de son tunnel, simplement, notre héros est épuisé.

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8 ♟️ Le Mat : la mort du héros introverti

Le portier déchaîné de la trappe a tué notre héros introverti. L’extinction essentielle de cette part égotique dont l’unique objet demeurait de maintenir notre métamorphe à son état larvaire. Une mort providentielle d’un pan de personnalité qui n’était pas vivant, mais une attache contraignante à des ancres régressives ou stagnantes, au mieux. Ce trépas tant redouté des initiés intervient sous la forme d’affranchissement des poids du passé, des détachements infructueux à des scénarios répétés à des fins de résolution vaines. Notre héros introverti pressentait qu’il n’en réchapperait pas intact et que cette aventure solitaire instaurerait des modifications structurelles irréversibles. Rien n’est plus comme avant, néanmoins, un sentiment de légèreté providentielle qui se saisit de fardeaux portés éternellement. Un choc, que cette mort symbolique.

9 ⚔️ La Maîtrise : le passage de chenille à initié

L’apothéose : délesté de son égo pesant, notre héros introverti fait l’impasse sur ses anciennes itérations, et se trouve en position de mutation : maîtrisant désormais son Moi allégé, les aveuglements passés paraissent sans fards, l’égo ayant pour fonction de maquiller la vue de notre métamorphe en fin de parcours. Cette neuvième porte représente la maestria, l’art de s’épouser soi et les éléments, et de perméabiliser son Moi des paradigmes anciens. Rien n’est plus, tout ce qui fut est désormais réécrit à la lumière du Soi authentique, maniant les éléments autrement. Une vision nouvelle, une ouverture sur le monde que notre héros introverti découvre, debout.

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10 🛸 Le Retour : ou bien s’y refuser

Le chemin du retour symbolise les renoncements du héros et les éléments de sa vie passée qui ont été sacrifiés, par nécessité. Les anciennes habitudes et les entourages quels qu’ils soient ne sont plus alignés sur la nouvelle personnalité de l’introverti renouvelé dans les souffrances des prises de consciences aigües. Renouer avec ses circonstances en ayant modifié sa perception est délicat et ce chemin de réintégration participe au pragmatisme de la roue du changement. Notre héros introverti se trouve ainsi dans la perspective de choisir d’abdiquer un rapatriement à sa vie antérieure et quitter physiquement ses conditions d’existences en décidant de renoncer physiquement à l’ancien arbitraire et obsolète.

11 ⚰️ Le Phénix : maître des deux mondes

La résurrection de ses cendres en une ultime rencontre post-renaissance, un examen suprême mettant à l’épreuve le changement intérieur de notre héros introverti abouti. À l’instar des grands romans de fiction, un dernier affrontement agit comme pont entre l’ancien et le renouveau, cette dernière compétition est maîtrisée, comme un baptême, un passage-test final d’auto-acquiescement. Le moi de l’introverti renouvelé s’impose en maîtrisant aisément les contingences des deux univers qu’il éprouve dorénavant. Outrepassant sa présence terrestre, notre nouvel introverti héroïque se lance dans ce combat victorieusement et s’impose en y ajoutant du sens, en embrassant une mission de service en faveur du collectif. L’existence ancienne est désormais enterrée, notre héros introverti saisit sa vie comme son œuvre, acteur d’une cause plus grande que lui.

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12 🗡️ L’émancipation : l’Introverti Libre éclot

De quelle liberté est-il question ? Cette licence factice hédonique-égocentrique des voyageurs apocryphes présentés ainsi pour leurs prouesses géographiques ? Résolument pas, la sagacité vaincue et l’expérience vécue par notre héros introverti lui confère une souveraineté intime qu’aucune dépendance, interdépendance ou quelconque relation sait corrompre. Une conviction intérieure que rien ne peut ébranler, l’introverti en a terminé avec les attentes irréalistes, les besoins caduques et les identifications altérées. Manifeste en son moi original, assuré de son identité intime, notre héros introverti a tué son égo : son opposant, c’était lui, ce bref laideron influençable, c’était encore lui. L’introverti libre sillonne ce que son libre-arbitre décide et se gausse désormais des égos des autres, en les abandonnant à leurs viles passions. Un Humain purifié apparaît. Introverti.

TheIntrovertSinger

Archétype (philosophie) : Carl Gustav Jung

Le Héros aux mille et un visages – The Hero with a Thousand Faces : John Campbell

Illustrations : Engin Akyurt, Mikhail Nilov, cottonbro, Erik Mclean, Daisa TJ, Victoria Borodinova