Aux Introvertis Qui Subissent Ces 10 Formes de Harcèlement

Est-on condamné à subir les assauts plus ou moins frontaux d’individus déséquilibrés quand on est introverti ?

Cela peut arriver et nous allons voir dans cet article que c’est loin d’être l’exception. Faire le lien entre introversion et agression laisse entrevoir une réalité cachée, par les victimes notamment, vivant dans la honte et qui éprouvent de conserver un minimum de dignité en masquant la gravité des séquelles qu’elles endurent.

Le bouc-émissaire chez l’humain

On a beau citer l’Évolution, on peut se demander si c’est un terme adapté. On discerne de plus en plus de comportements que l’on ne pourrait même plus attribuer aux plus féroces prédateurs animaux. Une prédation opportuniste, lâche, en groupe, tacitement organisée afin de faire se sentir parfaitement inadéquat un introverti. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de diversité cognitive que la corporation – celle que la sélection naturelle paraît favoriser – agresse faute de ne pas détenir le pouvoir de commettre plus abjecte. Toutefois, les introvertis ont abondamment contribué au bien-être de ces personnalités inqualifiables, tant leurs actes laissent entrevoir peu de mystère ou d’espoir.

Des individus médiocrement créatifs pourrissent la vie des plus intuitifs

L’intuition se lit ici comme l’expression d’une fonction cognitive permettant de conceptualiser, pas de lire dans le marc de café ! Dépeignons le portrait d’un enfant plus frêle et plus doux en apparence, dont les centres d’intérêts sont un peu différents, y compris s’il feint de s’intégrer afin que les relations sociales lui soient un peu moins coûteuses émotionnellement – même si on sait aujourd’hui que s’adapter est catégoriquement plus délétère pour les neurodivergents. Une diversité de tempérament toutefois minoritaire, si l’on en croit cette étude observée en milieu carcéral (Ireland, J., & Archer, J. 1996), indiquant brutalement que les femmes incarcérées décrivent comme introvertie une candidate ‘parfaite’ au harcèlement que l’on soumet à la loi du bouc-émissaire.

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Selon cette étude, être introverti serait pire qu’être un violeur

Menée au sein d’établissements pénitentiaires féminins et masculins qui démontre que l’introversion est indiquée en 2ᵉ position AVANT les violeurs – pourtant copieusement stigmatisés en prison – au sein d’une liste évoquant ainsi des excuses justifiant un profil de harcelé·e·s : en 1ᵉʳ sur cette liste la faiblesse physique, puis de ce fait l’introversion et en 3ᵉ les abuseurs sexuels. Arrivent ensuite l’anticonformisme et la naïveté (juvénilité). On peut donc s’interroger sur cette condition du groupe qui choisit immanquablement un individu sur lequel projeter toute la faiblesse de ce dernier.

Coming out, cesser de se cacher ? La dermatillomanie dont je suis porteuse :
une peau lésée par les grattages répétés ;
on perçoit les traces de doigt si l’on observe attentivement.

Les effets du harcèlement sur la santé

Une méta-analyse confirme que le harcèlement est corrélé aux problèmes de santé mentale et somatique (Nielsen, Morten & Einarsen, Ståle. 2012). À l’école et en famille, voire au travail, on peut se trouver dans une situation de harcèlement collectif ou non, ouvert ou couvert – à l’instar des narcissiques – et plus ou moins physique. J’ai connu plusieurs modèles de harcèlement : voici une photographie de mon dos, un dermatologue ne peut plus grand-chose pour moi, car je me gratte le dos jusqu’au sang depuis la plus tendre enfance : la dermatillomanie n’est pas aussi connue que d’autres TOC plus fameux (trichotillomanie), et ceux que l’on connaît sous le terme TOC de vérification dont je suis porteuse également, … desquels les autres effets sur la santé mentale demeurent l’anxiété à vie et les attaques de panique et somatique, les ‘petits bobos’ dermatologiques et digestifs (eczéma et reflux gastro-œsophagien entre-autres) selon les périodes plus ou moins complexes en termes de sommeil et d’équilibre psychique. On déplore donc des hypervigilances, de l’agitation, des idées noires, voire suicidaires non refoulées (nommer panse et humanise), la perte d’espoir et les affaiblissements des estimes, on s’excuse beaucoup quand on est fautif par proxy.

On peut ainsi s’interroger sur un aspect que l’on tend à ignorer ou rationaliser : le narcissisme. Largement plébiscité, encouragé massivement, admiré et valorisé, le narcissisme sociétal a peu à peu administré le champ relationnel. Tous ces individus hissés sur des piédestaux par les foules, lesquelles aptitudes sont en vérité des floraisons d’arrogance fétide que la société décide d’ériger en norme d’excellence. « Don’t You Know Who I Am ? » (Vous Allez Apprendre à Qui Vous Avez à Faire) est un essai de référence que la psychologue clinicienne Dr Ramani Durvasula, détaillant les cinématiques narcissiques avec précision, en posant enfin des mots justes permettant de qualifier enfin ce que représente réellement le narcissisme à l’échelle de nos sociétés.

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10 figures de harcèlement que les introvertis rencontrent 

La dégradation sexuelle

Une des premières forme d’humiliation que subissent les introvertis, parfois très tôt dans leurs parcours puisque ces comportements sont courants chez les adolescents qui font d’un individu choisi une cible sur laquelle tout type de remarques et de gestes sont imposés. Ce sont pourtant des postures que l’on déplore en entreprise continuellement vis-à-vis des femmes, ou bien de la part du conjoint qui demande qu’un certain type de vêtements, de chaussures, de maquillage et coiffure soient arborés, ou bien de badauds des transports et des rues manifestant des conduites équivoques et ambiguës. Cela se produit absolument partout et l’on peut regretter que les discrètes et discrets qui subissent ces abus attendent trop longtemps avant de prendre des dispositions protectrices.

Les campagnes de dénigrement – la rumeur

Les exagérations : les orchestrateurs de ces cabales sont habiles et on peut le déplorer, rarement novice en nocivité : un bruit habilement décontextualisé peut ruiner une réputation, de surcroît envers un introverti qui ne sait pas quel bavardage l’on fait adroitement courir à son insu. Un introverti peut simplement percevoir une forme d’agressivité de la part de l’entourage et dont le principal concerné ne distingue absolument les enjeux. On a vu les revenge porn, tourmenter de toutes jeunes adolescentes lesquels aboutissements sont quelquefois tragiques. Une étude souligne la gravité d’un harcèlement de groupe sur les victimes, qui se trouvent piégées dans un tourbillon dont elles ignorent tous des tenants et aboutissants et des auteurs. Ainsi que leurs motivations.

Les diagnostics abusifs stigmatisants

La Honte : c’est évidemment l’outil favori des manipulateurs qui emploient le doute qu’ils sèment, en s’appuyant sur des croyances bien usitées, tel l’adage bien connu ‘il n’y a pas de fumée sans feu’. Ou bien encore en décontextualisant une vérité raisonnablement, afin de garder la désinformation crédible. Un soupçon de vérité que l’on déforme en y saupoudrant une once de troubles mentaux bien choisis – en général leur pathologie qu’ils projettent irrémissiblement – ainsi que des justifications que les non-initiés ne savent absolument pas considérer. Projeter des abjections sur des élus du groupe avantage de ne pas prendre les responsabilités de ses présomptions et échecs luxuriants en les ajustant au bouc-émissaire une mécanique amplement identifiée et documentée outre-atlantique : nous subissons encore 30 ans de retard. Le plus grave demeure que cela fonctionne à merveille et que le monde continue d’autoriser les cabales subtiles, jusqu’au jour où l’un des agresseurs finit par en être la cible. La vérité prend l’escalier, ce que va doucement va sûrement.

Tous les sexismes

Encore une manière habile de limiter un individu à sa génitalité. Il faudrait avoir le courage de prendre le temps d’évaluer à quel point objectifier un individu est pervers. Bien que l’on soit loin d’avoir collectivement atteint un niveau de rejet des classifications réductrices commodes, puisque la fonction de cette tradition offre encore une fois pléthore de prétextes abolissant le libre-arbitre de l’introverti qui a été réduit à sa physionomie ou bien à ses choix de vie, dont on devrait rappeler que ces derniers n’ont absolument pas leur place hors de la sphère très privée du droit à la privauté. Une équité fondamentale pourtant transgressée par la communauté à chaque fois que l’on nie cette loi à un.e discret.e.

La caricature dégradante

Ainsi régulièrement employée par les plus juvéniles et perpétrée, puisqu’il nécessite ainsi d’entrevoir que ces comportements sont des atavismes immoraux enseignés par des aînés. On devrait prendre la responsabilité collective de rattraper une attitude dégradante dès leurs apparitions cependant, on continue de tourner la tête lâchement lorsque cela se produit. Une transcription grossière dépeint un monstre que l’introverti choisi par le groupe vit comme invasion intime, une expérience traumatique comme celle de vivre dans un cauchemar que rien ne vient éveiller. Se trouver aux prises d’on-dit ad personam que l’on ne peut pas démentir sans s’accabler en ajout. Une culpabilité sous forme de dissonance cognitive laissant à l’introverti englué peu de choix, si ce n’est de s’éloigner définitivement des projeteurs conglomérés.

L’intimidation et les menaces

Commode et simple à mettre en place, pour peu que l’on décèle chez l’introverti choisi une précarité. Cette empathie froide employée par les prédateurs de psyché dont ils maîtrisent tous les aspects tristement magistralement. Envers un discret sensitif que l’on atteint à un moment d’essoufflement pour transformer un félidé en mouton à 3 pattes. Et puis on agit à plusieurs, c’est plus simple pour faire en sorte de taire toutes velléités de mise en cause d’un système que les usagers préservent farouchement afin d’en conserver les privilèges. On se sent fort quand on abuse des vulnérabilités d’un individu dont on exploite une position de plus en plus bancale. Ah ! Le courage des foules, les lapidations psychiques (à défaut de l’autre) ont de beaux jours devant eux.

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Les pressions par contrôle systématique

Une manière aussi simple que commode à installer dans une cinétique égocentrique dont l’humanité n’arrive pas à se départir en continuant d’admirer des narcissiques dominateurs porteurs d’hypotrophie égotique masquée. Alors on diminue la liberté de mouvement en contrôlant tout fait ou geste de l’introverti, en cage et emprisonné de facto par une sorte de meute scrutant ses moindres actes et mouvements. Une petite partie de plaisir sadique laissant un humain sans libre arbitre développer des stigmates d’abord invisibles puis peu à peu, des erreurs s’accumulent des troubles plus somatiques se voient et le serpent se mord la queue. Se connaître profondément autorise de ne jamais croire ce que d’autres décident envers soi. Les introvertis qui se masquent prennent ainsi le risque de donner les clefs de contact à des pilotes-experts autoproclamés incompétents.

L’isolement : traiter distinctement

Sans que cela se discerne parfaitement, on peut ostraciser un introverti en aménageant subtilement sa condition, ou en triangulant le discret sans avoir l’air d’y mettre les mains. Immaculés, les doigts de l’agresseur font en sorte que la cible du groupe distingue sans néanmoins en avoir la capacité de démonstration nette. On nage dans un flou permettant de mettre au ban un discret qui ne sait pas identifier son malaise. Il suffirait parfois d’une conversation anodine pour que la vérité cruelle éclate : une connivence psychique et commune, une entité déshumanisée qui entretient une misère intellectuelle et psychique autour d’un élément choisi tacitement par la foule. Amples ou exigus, ces mouvements à l’unisson banalisent l’inacceptable en le rationalisant par dissonance cognitive.

Les interruptions intempestives

À l’instar des intimidations, les interruptions que l’on peut employer verbalement, physiquement ou psychiquement sont des instruments ou outils bien connus des services qui emploient lors d’interrogatoires non violents physiquement, la contrainte psychique en ne laissant aucun répit à un cerveau en état d’hypervigilance maximal. On invalide lourdement une personne en brisant la dynamique décisionnelle individuelle. On casse l’individualité et la confiance nécessaire au fonctionnement humain. Un introverti se trouve otage d’une mécanique, un rouage au sein duquel le discret est invariablement remis en question. Alors on bouscule vaguement néanmoins assurément, un introverti aboutissant à s’autoinvalider comme conditionné. Puisque c’est de cela qu’il s’agit : d’un dressage. Ni plus ni moins.

Les intrusions et diffusions d’informations d’ordre privées

Le racontar demeure une arme de propagande éprouvée dont il est inutile de faire le détail tant la stratégie de dénigrement déflore la victime en la privant des innocences de la vie. Loin des fétichismes sexuels attribués a une membrane vendue à des narcissiques dégénérés, la perte d’innocence est ici bien tangible. Une méfiance dont l’introverti qui en a été la victime sélectionnée minutieusement – que l’on cesse de se mystifier une bonne fois pour toutes à ce sujet – en fait un apprentissage ne laissant plus en aucun cas la moindre équivoque ou légèreté précéder l’échange le plus mineur. C’est fini. Un.e Introverti.e élu.e pour son altruisme le perd en faveur d’une crainte de s’omettre à l’annexion d’une domination futile et éprouvée des manipulateurs qui coincent leur proie dans des filets dont s’extraire exige d’assassiner une part de soi.

TheIntrovertSinger

Ireland, J., & Archer, J. (1996). Descriptive analysis of bullying in male and female adult prisoners. Journal of Community & Applied Social Psychology, 6(1), 35–47. https://doi.org/10.1002/(SICI)1099-1298(199602)6:1<35::AID-CASP353>3.0.CO;2-U

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Don’t You Know Who I Am? : How to Stay Sane in an Era of Narcissism, Entitlement, and Incivility

by Ramani S. Durvasula

Photo de Anastasia Shuraeva

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