Introvertis : La Différence Entre Sympathie et Empathie ?

Pourquoi les introvertis sont-ils parfois familiers de leur petite sœur, la compassion ?

Se comprendre en tant qu’introverti, c’est connaître les biais par lesquels nous avons cheminé, pour se construire, et par quel prisme nous déchiffrons notre environnement, et notre degré de sensibilité émotionnelle, définissant une grande partie de notre tempérament, de nos choix, et de nos actions. On se pose rarement la question de ce que l’on ressent précisément vis-à-vis d’une situation dont nous sommes témoins. Les introvertis sensibles sont sollicités émotionnellement dans leurs vies quotidiennes par de nombreuses scènes qui provoquent une réaction plus ou moins prononcée en matière d’investissement affectif, plus ou moins profond ou significatif pour l’introverti ainsi confronté.

Les introvertis
sensibles sont les porteurs de leur histoire personnelle, qui
détermine plus ou moins leur degré d’ouverture et de sensibilité
aux souffrances des autres.

Les animaux ont des compétences similaires, ainsi, les plantes arbre et autres êtres vivants seraient aussi perméables à leur environnement. Nous sommes des primates, qui ont évolué, ainsi, l’altruisme naturel de notre espèce détermine notre développement. Les humains n’auraient pas pu évoluer sans entraide naturelle, les paléoanthropologues savent bien repérer, en observant les restes de nos ancêtres, que les plus vulnérables étaient pris en charge par la communauté. Il est donc possible de comprendre que notre survie a pu dépendre, de la ‘collaboration’ altruiste. Les humains sont naturellement poussés à venir en aide aux plus faibles, puisque cette capacité nous est héritée de nos ascendants génétiquement.

Les introvertis
font aussi partie des attributs qui nous viennent de plus loin, nous
sommes le fruit de la sélection naturelle, ou adaptative. Se voir
sur une échelle qui dépasse l’imagination, pour se comprendre et
trouver une place dans cette chaîne humaine complexe, où toute
sorte de profils génétiques se sont croisés, souvent avec leurs
semblables.

Les introvertis qui se sont trouvés hiérarchiquement ou en couple ou en amitié, sous l’emprise d’une personne narcissique, savent bien que ces profils ne possèdent pas les qualités altruistes détenues par la majorité d’entre nous. On peut aussi, par comparaison, envisager que le degré d’extraversion et de narcissisme est en corrélation. Les introvertis, sensibles, qui se sont trouvés par mauvais hasard, je sais que cela ne plait pas qu’on puisse se trouver par malchance aux prises avec un manipulateur, et que nous préférons les explications ésotériques pour les justifier, mais c’est hélas ! La vérité.

Quand par hasard,
donc, l’introverti doit faire face au manque d’empathie, c’est
en réalité à de l’immaturité qu’on doit gérer, plus une
personne narcissique contrôle, moins le narcissique est mature.

On peut donc
conclure que le degré de sensibilité d’un individu est la
manifestation de la maturité émotionnelle et psychologique. Les
personnes sensibles à la vulnérabilité et à la souffrance signent
la maturité individuelle.

Par opposition,
les individus qui agissent sans conscience vis-à-vis de leurs pairs
sont des personnes immatures et égocentriques.

Narcisse, qui se
noyait dans son image, n’avait pas ou peu de compétences
altruistes. On peut donc en conclure que moins on s’aime, plus on
aime les autres. C’est tout le contraire des mouvances en
développement personnel qui abreuve des égos sains, en les
transformant en prédateurs autocentrés.

La société identifiée comme occidentale, dite moderne dévalorise l’introversion implicitement, puisque ne valorisant que le charme superficiel maîtrisé de tout individu séducteur narcissique, par contraste, l’empathie et ses petites sœurs disparaissent, elles sont donc des compétences introverties, moins ressenties par les extravertis, qui de fait, possèdent des traits plus égocentriques. L’altruisme humain est une compétence liée à l’introversion.

On voit toujours le stéréotype de l’introverti dans l’ombre de l’extraverti, il est fort possible que la réalité soit un peu plus sombre.

Trois degrés de l’altruisme.

I – L’empathie n’est que le premier degré sur l’échelle de la compassion.

L’empathie est composée d’un préfixe et d’un radical, ‘en’ évoque ‘à l’intérieur’ et ‘pathos’ signifiant souffrance. C’est donc la faculté de ressentir la souffrance en soi, par un biais interne. Les narcissiques sont par opposition, apathiques et insensibles, puisque n’ayant pas de limite et confondant le sujet avec l’objet, par projection. L’empathie peut être émotionnelle ou cognitive. Émotionnellement, les introvertis empathiques reconnaissent émotionnellement la souffrance par validation, sans forcément y mettre d’affect. Les empathes émotionnels, ressentent par sentimentalité la vulnérabilité à laquelle ils sont exposés. Cette compétence, y compris chez les extravertis au bout de leur spectre, est une compétence introvertie.

II – La sympathie est le deuxième degré.

‘Syn’ signifie ‘avec’, préfixant le radical grec pathos, signifie donc souffrir avec, pleurer avec, accompagner. C’est le niveau supérieur, on ressent ce que ressent l’autre, non pas à la lumière de son expérience en interne, mais celle de l’autre. Le degré d’implication est plus élevé, éprouver de la sympathie signifie accompagner la souffrance, en en endossant une partie, comme en partager le destin. Se sentir en sympathie, c’est en être en partie le récepteur.

La pitié (ou lâcheté ?) se réjouit en secret d’être épargnée.

III- La compassion, le degré supérieur, qui pousse à agir.

Cum patior – ‘je souffre avec.’ Peut-on en déduire qu’après avoir ressenti de l’empathie, on se bouge ? En utilisant cette faculté à déchiffrer intrinsèquement, la douleur, par un prisme intime, qui n’a pas encore d’impact sur l’autre, au premier degré de déchiffrage émotionnel, car l’empathie est sollicitée tout le temps, c’est elle qui nous a permis d’interagir au quotidien. Ce n’est pas de la sympathie, méconnue, galvaudée et spoliée par l’empathie, qui fait pleurer, accompagner des douleurs qui ne nous appartiennent pas. Les introvertis sont naturellement plus portés vers la sympathie et la compassion, qu’il faut définir plus précisément. La compassion décrit le passage à l’acte, passe à l’action. En latin, ‘con’ signifie ‘avec’, et les homonymes pathos et pati, en grec et latin anciens, souffrir.

Le « je souffre avec » fera en sorte de soulager. La compassion non seulement empêche de perpétrer le mal, mais le solutionne. La compassion humaine, le plus haut degré de maturité est opposé à l’immaturité, incapable d’empathie, premier degré de la compassion, mère de toute humanité. Plus l’introversion est marquée, preuve en est chez les moines, plus grande la compassion se montre. Les introvertis sont à un degré de développement supérieur, si on utilise un biais de comparaison, et je ne vais pas me gêner.

TheIntrovertSinger

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