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Comment briser le cercle de l’autosuffisance amicale de l’introverti en 15 étapes ?

Non, les introvertis sans amis ne sont en aucun cas limités à cet état de choses ! Voyons ensemble le contraire et parcourons un guide accessible à tout introverti motivé – c’est fondamental – à édifier une relation consistante en compagnie de quelque nouvel ami. Guidance éclairée.

L’amitié : que, qui, où, comment ?

Selon Littré :  « Sentiment qui affectionne, attache une personne à une autre. Bien placer son amitié. Une haute amitié. » Il s’agit de hauteur de placement de l’affection et de lien d’affiliation digne du tempérament introverti et de ses multiples porteurs. Les attractions en amitié font l’objet de quelques recherches scientifiques ; le biais extraverti semble toujours autant d’actualité, bien que récemment mis en cause par des chercheurs qui questionnent ces certitudes, relevant de croyances plus que d’une réalité observée (2015). Choisir ses amours amicales relève du même registre que pour l’autre, plus sentimental ou romantique. En effet, ce placement spéculatif ne rémunère que si l’introverti sélectionne raisonnablement sur qui l’hypothéquer, avec lucidité. Bien accepter sa nature induit une acceptation des autres et de leurs limitations tout autant. L’on a vu dans cet article que les introvertis esseulés peuvent briser cette spirale infernale d’isolement en partageant un centre d’intérêt et ses passions dans de divers cadres ; comme des associations, des activités spirituelles et associées, des voyages entre solitaires assumés et des classes enseignant une discipline très nichée et effectivement, les activités bénévoles soutenues. Une fois que cela est établi, il ne reste plus qu’à appliquer les quelques conseils suggérés ci-dessous.

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L’amitié traumatique chez l’introverti

Un article de 2007 (Sias, P. M. § Bartoo, H.) indique sans aucune ambiguïté qu’un tissu social affectueux promeut la santé mentale et naturellement, sans surprise, immunise quasi autant qu’un vaccin le système immunitaire. De nombreux introvertis neurodivergents nécessiteraient ainsi d’accepter un bilan sans concession des échecs amicaux du passé afin d’en extraire l’antidote à la réussite future d’amitiés dénuées de médiocrité. Les introvertis sans amis le regrettent périodiquement, les interrogeant notamment sur leur capacité à cultiver une, ou bien quelques relations d’altérité en compagnie d’individus bienveillants, comme soi. Les blessures antérieures méritent ainsi d’être adressées dans le but de ne pas adultérer la qualité des bourgeons à venir. Ces introvertis trop coupables s’en délestent et les autres, trop victimes, prennent leur part de responsabilité ; c’est-à-dire la moitié du problème, afin de retrouver une homéostasie émotionnelle confiante propice à la quête d’une bande de vrais copains, camarades d’in-fortunes.

Comment réapprendre à aimer l’amour amical ?

Démarrer avec un animal ? Que l’on chérirait si cela n’est pas déjà le cas, car les introvertis indiquent fréquemment partager le quotidien d’un félidé… L’on éprouve aussi sur ce site que les introvertis fatigables se contentent souvent d’une unique relation fusionnelle avec leur partenaire de vie, abandonnant peu d’énergie à d’autres liens moins intimes, en effet. Hormis ces considérations contextuelles, les introvertis demeurent des primates sociaux, requérant comme les autres, un réseau de soutien à seconder comme émetteur et récepteur, partageur et preneur, donnant et recevant, équitablement. Cet équilibre fragile, ardu à déceler, réclame la patience du jardinier protégeant ses boutures des rigueurs. Robert Dunbar, anthropologue américain, s’est penché sur les usages des Sapiens postmodernes en matière amicale ; concluant via un algorithme analysant les numéros d’appels téléphoniques des échantillonnés qu’il apparaît rare de cultiver plus que 4 ou 5 réelles affections amicales. Rappelant ainsi que les réseaux sociaux excédant 150 contacts sont caducs, nos cerveaux ne disposant pas des connexions suffisantes pour accorder considération à davantage. Les introvertis, de leur côté, cumulent rarement les milliers « d’amis » sur ces plateformes artificielles et, finalement, cela se révèle plutôt favorable, ces accointances ayant peu de potentiel à s’épanouir hors du virtuel inepte.

Les 15 Étapes Menant l’Introverti À Garder Un Ami, Voire Deux

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Neuroplasticité : Avancer petit-à-petit

Se contraindre à participer à un événement quelconque, réapprendre à sortir de son isolement reste le premier pas vers la fin d’une solitude d’introverti potentiellement dangereuse : mortalité élevée, compensations addictives, perte de sens, santé mentale altérée, demeurent les risques des isolements affectifs que les introvertis déplorent. Une réunion de quartier, un concert au conservatoire du coin, une paroisse où donner un peu de temps ? Ces micros gestes aboutissent à réfuter cette arrière-pensée de séparation et de rejet que de nombreux introvertis ressentent. Le sentiment d’appartenance au groupe revient avec la pratique par voie neuronale reconnectée.

Choisir avec soin l’activité ou centre d’intérêt à partager

Comme suggéré dans la publication abordant ce thème, il convient en premier de sélectionner intentionnellement les prospects : autant ne se lancer qu’en compagnie de semblables en système de valeurs, faut-il le rappeler. Alors, si l’on a correctement déterminé la discipline ou le lieu où l’introverti retrouve régulièrement un groupe de personnes ; communiant d’identiques passions, l’introverti en confidence, est en position de scruter ses attirances pour un ou plusieurs individus susceptibles de correspondre à sa situation familiale ou sociale. L’introverti nécessite ainsi d’éviter les mères et les pères de famille (hormis monoparentaux, bien solos et libres) ; ou bien celles et ceux en couples, puisque les célibataires restent nettement plus ouverts à la nouvelle amitié que ceux qui ont déjà trop à faire au quotidien, et donc peu disponibles par conséquent.

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Proposer explicitement une relation bienveillante

Les introvertis qui ont subi par le passé la jalousie, ou bien des rivalités d’amis – une fêlure contre l’humanité – devraient l’indiquer ; le raconter et s’en libérer afin de blinder cette rencontre contre toutes les duplicités que l’humain ombrageux préfère quelquefois à la transparence pure. Les introvertis en quête d’amitié désintéressée demeurent des blessés mal pansés que l’on soigne en remontant en selle, le pied à l’étrier, sans craindre la rechute. Dire au futur ami que l’on apprécie sa compagnie amicale en devenir, en présentant sa fraternité sans ambiguïté. Cela passe ou cela casse, et cela passera, en effet, parce que l‘honnêteté brute fléchit tous confins.

Surtout éviter de miser sur les réseaux sociaux

Qui contiennent peu de valeur ajoutée amicale puisque ces derniers se fondent sur une image projetée peu conforme à la réalité puis, les introvertis les utilisent nettement moins que les extravertis. Les introvertis maîtrisent peu les codes des communications entretenant des liens d’accointances que toutes ces plateformes survendent à un public ciblé pour l’attention qu’il leur délivre. L’on n’entretient pas non plus l’amitié virtuellement ; c’est un leurre. Ainsi, la biologie humaine nécessite des échanges neuro-hormonaux émotionnels admettant de bâtir un lien pas si éthérique entre deux ou plusieurs personnes physiquement au contact les unes des autres à fréquences répétées.

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Établir une tradition/routine amicale

Comme inviter à prendre une collation au café en face dès que l’on participe à une activité, même si cela ne fonctionne pas la première fois, proposer de se rencontrer la prochaine fois, avant ou après. Un introverti qui décide de rompre une spirale solitaire nécessite de prendre le risque du refus, sans s’en formaliser pour autant. À force de se retrouver régulièrement, l’attachement inévitable produit ainsi une ouverture vers d’autres rencontres hors contexte formel, vers des révélations autobiographiques, que les introvertis finissent par livrer et recevoir, en confidence.

Retrouver ses anciennes amitiés perdues

Les introvertis savent mettre leurs égos en veille, posant la question d’un retour d’amitié appartenant au passé : de vieilles querelles à enterrer, d’innombrables quiproquos mal déterminés, de choix de vie méjugés, bref : les introvertis qui gardent souvenances de quelques personnes autrefois chéries méritent de décomplexifier une démarche simple à entériner. La probabilité pour que l’amour amical retrouve les exactes identiques physionomies, demeure élevée. Les vieux copains ne périssent pas comme un bien consommable à date de péremption, mais constituent parfois une opportunité de se retrouver en compagnie de souvenirs pas si oubliables.

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S’engager à construire un lien stable

D’abord vis-à-vis de soi, parce que l’introverti demeure peu entraîné à l’amitié par manque de pratique, ou bien de groupes fréquentés. Se contraindre à maintenir le lien même tout semble imparfait et que le futur ami l’est évidemment comme soi ; non à l’introverti qui annule ses rendez-vous, s’en réjouissant et qui omet de répondre aux sollicitations, soulagé. Les premiers temps d’une amitié restent balbutiants, voire frustrants : permettre sa chance à l’amour amical de se construire par concessions octroyées en des attentes, effectivement, néanmoins raisonnables.

Répéter les contacts

Subséquemment du parjure de la solitude, l’introverti infidèle, enfin, se résout à contraindre quelque temps sa nature de réserve ; attirant l’autre à une rencontre fortuite, informelle, jusqu’à ce que ce lien devienne un peu moins frêle, plus consistant, accordant à l’introverti le loisir d’y prendre goût et d’en tirer une habitude saine. L’amour – n’importe lequel – comme le vélo ne s’oublie pas, il suffit d’en rechausser les pédales pour filer à tous vents. Les introvertis sur le chemin du renoncement solitaire correspondent au petit d’Homme accomplissant ses premiers pas, quelques chutes préviennent les grandes et préfigurent les petites foulées.

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Dire sa différence et soutenir ses nuances et celles de l’autre

Ses défauts tus et ses innombrables marottes étranges d’introverti reclus méritent un échange honnête et franc. Il vaut mieux être détesté pour qui l’on est, qu’affectionné pour son masque. Un introverti respectant sa nature introspective, respectueux de son estime nécessiterait de ne pas céder au confort illusoire du conformisme et des mouvances groupusculaires, pulsion d’uniformisation construite socialement et bien ancrée chez l’expansif Sapiens. Parce que, en effet, Néandertalien, probablement très introverti, disposait d’ères cérébrales moins développées concernant l’aptitude à la communication, selon Jean-Jacques Hublin (notre rédaction loueuse), illustre paléoanthropologue, professeur aujourd’hui au Collège de France.

Apprendre à refuser le jugement

Impossible de s’affranchir complètement de l’idée de soi que l’on projette chez l’autre cependant, l’introverti détient une mine biochimique de bienfaits ; bouclier protégeant du trop-plein d’informations que le groupe renvoie à l’interlocuteur introverti et surtout, divergent en tout. Une opportunité de travail sur soi affranchissant cette transmission toxique atavique consistant à vouloir bien faire et paraître, honteusement et judicieusement induite aux enfants adultes, infantilisés par cette piètre habitude humaine consistant à sembler autre, ou bien pis, à y apparenter. Dans cette même veine, interdiction à l’introverti ruminant toute interaction, d’émettre la moindre sentence ou jugement. Neutre, tel l’Helvétique, un point c’est tout !

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Être disponible, renoncer à sa tranquillité

Un sacrifice incommensurable pour quelques introvertis, voire pour le plus grand nombre d’entre les véritables introvertis marqués en tempérament, ayant dépensé toutes leurs ressources à ne pas (trop) interagir. Un drame humain que l’autosuffisance aboutit à cloisonner un peu encore chaque an. Les authentiques introvertis qui éprouvent bien leur manque d’allant pour la compagnie étrangère redoivent encore parjurer leur agencement complexe, notamment neuronal, donc motivationnel afin de contrer un penchant naturel consistant à abandonner purement et simplement. Un deuil de sa petite existence ronronnante nécessite une action : tourner la page et le dos au confort pernicieux de l’isolement affectif et adhérer au rapprochement, progressivement.

Être prêt à donner

Une douleur quasi infranchissable contre laquelle l’introversion se mure en mutisme : le don consent à recevoir, ainsi l’authentique introverti rompu à l’exercice de l’autonomie indépendante extrême peine à accueillir sans angoisse l’échange en dons, en présence mutualisée, en partage émotionnel, en vulnérabilité. Quelques introvertis traumatisés par d’autres humains blessants, en garde des signatures ouvertes que des cicatrices brûlent encore. Aimer panse toute plaie. L’amour résout tout, même l’absurde d’Absurdie planétaire.

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Dire ses attentes rapidement

– « Tu veux bien être mon ami ? » Candidement posée, cette question des temps d’enfants reste essentielle à un moment, ou bien l’autre. Autant confesser que l’on est un chat introverti échaudé craignant l’eau froide et autant l’autre, tiédasse. Quelquefois, un conflit éclate et procure un tremplin au rapprochement. Voici comment l’affection dénudée d’apprêt paraît, sans fards, rapprochant les uns des autres, en totale vulnérabilité. La grâce de l’attache transgresse les terminus que les psychés d’introvertis peu conçues pour le lien de surface, conduit rapidement un inconnu en des eaux aux profondeurs insoupçonnées des non-initiés. L’amitié naît ainsi, par soubresauts, épluchant en larmoyant les couches du bulbeux, découvrant un cœur riche en nutriments. Autant avouer que l’on suppose l’amitié sincère et durable dès que possible, sans trop attendre, respectant son temps et celui de l’autre. À reformuler selon l’environnement, comme de bien entendu.

Éviter d’idéaliser l’amicalité humaine

À l’instar de l’animalité d’humain, son potentiel demeure quelquefois limité aux bordures empêchant de creuser le sillon affectif tissant le lien d’amitié. L’introverti n’est assurément pas l’ami idéal tout d’abord, bien que biochimiquement loyal, puisque collectionnant davantage des centres d’intérêt que des pairs. Ainsi, le risque d’idéaliser l’autre détruit le potentiel exploratoire d’une amitié balbutiante, autant que trop chercher à apprendre de l’autre : conserver une distance protégeant des délires affectifs menant droit à la déception inévitable. On n’idéalise que les objets, et encore, ils sont bien capables de lâcher aux pires moments.

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Les grandes amitiés vont jusque-là,

Pascalédit. Cousin.

Communier des moments intimes régulièrement

Inviter en week-end ? Une soirée interminable de films anciens, une visite de cathédrale provinciale ou un concert finissant tard : autant de prétextes pour partager une fin de semaine, ou bien un court séjour, que les introvertis redoutent et évitent tant. Pourquoi ? Parce que la complicité ne peut pas s’établir sans promiscuité réelle, sans intimité, sans aventures ni afflictions échangées, sans photographies de souvenirs, sans période hors du temps comptable ni loin de ses obligations quotidiennes. Une villégiature avec un ami ne s’oublie jamais, et à plusieurs, encore moins. Cuisiner à souper tout autant, refaire le monde, perdre du temps, que l’on gagne d’affection, puisque celle-ci est un bien des plus précieux ne soudoyant pas.

TiS

Feiler, D. C., & Kleinbaum, A. M. (2015). Popularity, Similarity, and the Network Extraversion Bias. Psychological Science, 26(5), 593–603. https://doi.org/10.1177/0956797615569580

Hendrick, C., & Brown, S. R. (1971). Introversion, extraversion, and interpersonal attraction. Journal of Personality and Social Psychology, 20(1), 31–36. https://doi.org/10.1037/h0031699

Sias, P. M., & Bartoo, H. (2007). Friendship, social support, and health. In L. L’Abate (Ed.), Low-cost approaches to promote physical and mental health: Theory, research, and practice (pp. 455–472). Springer Science + Business Media. https://doi.org/10.1007/0-387-36899-X_23

MacCarron, Pádraig & Kaski, Kimmo & Dunbar, Robin. (2016). Calling Dunbar’s Numbers. Social Networks. 47. 10.1016/j.socnet.2016.06.003.

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