Addiction : Les Introvertis Plus à Risque ?

Les introvertis seraient-ils plus en danger que les ambivertis et les extravertis face aux dépendances ?

Selon la littérature, les personnes sombrant dans la toxicomanie seraient solitaires au tempérament anxieux : ainsi les introvertis seraient-ils en danger en matière addictive ? Éléments de réflexion.

Syndrome et affection = dépendance et addiction : la maladie

Les introvertis endurant une addiction nécessitent de saisir la différence entre la stigmatisation passée, ignorante en tout des mécanismes de cette affection et de sa réévaluation, et de sa réalité, notamment grâce à l’imagerie médicale et aux neurosciences. La maladie mentale demeure une pathologie de l’esprit, en revanche les dépendances, non ! Ces dernières étant multifactorielles comme nous le constaterons plus loin dans cette publication. Un déséquilibre que des introvertis isolés affrontent dans une solitude possiblement létale ; puisque l’on sait que l’introverti marqué en tempérament recherche avec plus de difficulté l’aide disponible et tout ce que comporte le danger des conduites addictives engagées dans une solitude préjudiciable. Les introvertis, nous l’éprouvons sur ce site, bien que solides en état d’équilibre, risquent lourd sans aide extérieure. Comme le diabète ou le cancer, l’addiction à des substances se répertorie en pathologie chronique engageant probablement le pronostic vital, à moyen long terme.

La personnalité addictive : mythe ou réalité ?

Selon un article publié au Global Journal of Addiction & Rehabilitation Medicine (GJARM), il n’existerait éventuellement pas de prédisposition fataliste à la pathologie addictive (2017). Cependant, le consensus sur ce thème, demeure en essence, il existe bien des facteurs de risque en matière génétique, environnementale, psychosociale et neurologique selon la littérature ; qui n’indique en aucun cas le moindre déterminisme. Ces éléments se retrouvent dans de nombreux cas d’addiction à des substances psychotropes et chez d’autres sujets dépendants à des produits addictifs et à des comportements altérant la structure neurochimique des individus.

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L’addiction est une maladie et la dépendance, un syndrome :

Trois éléments nécessitent au diagnostic d’une addiction : le besoin impérieux de perpétrer, l’absence de contrôle et la persistance malgré les dommages causés. La tolérance au produit consommé ou la conduite chez les introvertis, hasarde de la sorte de passer totalement inaperçue ; puisque l’introverti marqué en tempérament n’éprouve pas la nécessité de communiquer son mal-être, ignoré de l’introverti lui-même si son environnement psychoaffectif n’en a pas promu sa prévention en amont. La dépendance se caractérise par les phénomènes de manque bien connus qui relèvent de symptomatologies physiologiques, cognitives et comportementales. Le pouvoir addictogène de l’alcool est aujourd’hui catégorisé comme plus nocif que l’héroïne, le crack, la cocaïne, et de la nicotine. Un constat inquiétant alors que la banalisation de cette substance persiste. Les addictions comportementales comprennent aussi une physionomie neuronale comparable, bien que relevant d’autres leviers biochimiques aboutissent autant à déréguler le circuit de récompense et son cortex planificateur.

Introvertis dépendants versus extravertis

Le système limbique addict abrite l’influx dopaminergique et endorphinergique d’un cerveau addict qui produit 2 à 10 fois les doses biochimiques attribuées au circuit de la récompense. Ainsi, l’on sait désormais qu’un individu atteint de la maladie alcoolique ou héroïnomane est malade, qu’un introverti touché souffre d’une pathologie réelle exigeant une prise en charge multidisciplinaire complexe ; au sein d’un parcours quelquefois long en rechutes, ces dernières ayant pour effet de joncher la voie vers une rémission abstinente. Alors, notre thème central évoluant autour de la neurodiversité, l’hypothèse d’une motivation divergente nécessiterait d’être soulevée examinant l’introversion face à son système motivationnel divergent. Les endorphines s’impliquent dans l’euphorie et le plaisir immédiats, réduisant l’anxiété ainsi que la fréquence respiratoire et le stress, mais qui provoquerait chez d’autres sujets principalement une action analgésique ; une question hypothétique interrogeant la chimie de l’introverti dépendant exposé à ces neuromédiateurs y réagissant diversement, consommant à des fins plus antalgiques ou dissociatrices.

GABA / Glutamate / Acétylcholine : neurobiologie de l’addiction

Plus un cerveau est exposé à des composantes addictives, plus les dérégulations entrainent une surcompensation en substance ou comportements psychoactifs. Par exemple, l’alcool agirait ainsi sur les récepteurs GABA responsables de la diminution de l’activité neurale, aboutissant à agir en neurotransmetteur à leur place, induisant des modifications significatives de la biochimie cérébrale. Les récepteurs glutamate, acétylcholine et GABA concernant l’alcool diminuent leur activité, produisant une somnolence sur les sujets consommant ce produit psychotrope hautement addictif. GABA bas = dopamine haute : ainsi, les substances modifiant sa présence induisent une consommation accrue produisant davantage de dopamine, qui exige une reconsommation régulière chronique, conduisant le syndrome de manque à l’arrêt de la consommation de la substance.

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Accepter radicalement sa maladie

Sans doute, l’aspect le moins inaccessible chez les introvertis dont la solitude invite l’introspection réflective, qu’une consommation de substance psychoactive ou de comportements compulsifs qui invite une attention particulière. Les conséquences comme pédalier, l’acceptation radicale absolue conduit à mener un cheminement ouvrant une perspective sur l’avenir hors dépendance. À ce stade, l’introverti malade de son addiction mérite de s’accueillir inconditionnellement dans un élan compassionnel dénué de jugement. C’est le moment de s’observer avec toute l’affection et l’attention défaillantes qui ont mené ces états de choses.

Trouver de l’aide

Tendre une main avant l’autre : l’introverti dépendant d’une substance psychotrope, ou bien ayant développé une addiction comportementale, mérite d’accepter l’assistance disponible, bienveillante et nettement plus qualitative aujourd’hui ; et l’on éprouve sur ce site, que les professionnels en santé mentale disposent d’une capacité d’intervention adaptable à chaque introverti confronté à la dépendance.

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Se sevrer médicalement

Évidemment, la troisième phase, franchement plus simple qu’il y semblerait lors de la prise de conscience selon les nombreux témoignages et la littérature sur ce thème, demeure de passer d’une condition à l’autre ; d’introverti addict à introverti dépendant : bien que ces deux conditions soient inévitablement induites, ce passage initiatique n’implique qu’un début de chemin quelquefois autant impossible à pronostiquer qu’à prédire, puisque c’est un déconditionnement qui débute ; un changement qu’un véritable travail sur soi introspectif aidé accompagne, parce que la bataille contre l’addiction et sa dépendance commence à peine.

Participer à une thérapie et à des groupes de parole

Les phases de la désintoxication sont longues et s’étendent d’un individu à l’autre : selon les observations de cliniciens, le sevrage se déploie d’une semaine à une quinzaine de jours, quelquefois un mois, durant lequel l’assistance et l’environnement permet de dépasser cette étape avec succès. L’on sait aussi que le mois suivant, une lune de miel s’établit, illusion qui précède des risques accrus de rechute : un mur à affronter, impliquant un besoin impérieux de recommencement, décourageant et bloquant durant trois à quatre mois ; annonçant une période d’adaptation de réajustement indéterminée. Un introverti dans cette situation s’entoure et ne franchit aucune de ces escales seul, il faut se faire aider. Les groupes de parole interviennent juste après le sevrage : donner et recevoir entre malades dépendants nourrit et soutient l’abstinence, la thérapie conduite en compagnie de pairs, quelquefois introvertis et solitaires, a déjà amplement fait ses preuves (2014).

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Acides aminés – Adénosine

Ces derniers précurseurs des neuromédiateurs dérégulés, la thérapie par supplémentation en acides aminés apparait logique à la lecture des intensités en matière de modification neurochimique, désordre que les introvertis nécessitent d’adresser en usant de béquilles accessibles : GABA, choline, tyrosine, glutamine… un complexe de ces composants qu’un introverti en quête de rémission, simplifie en s’armant d’un arsenal conduisant un état cérébral optimal, obstruant les désirs impérieux de compensations nocives. Quant à l’adénosine, ce nucléoside omniprésent, qui répare l’activité neuronale induisant une résurgence du cycle veille sommeil, radical en complément.

S’armer en nutrition/suppléments

Les compléments alimentaires, les levures, les minéraux et vitamines dont les introvertis malades dépendants nécessitent d’introduire dans leurs routines quotidiennes afin de restaurer les fonctions métaboliques touchées lors de conduites addictives, y compris comportementales. Sont à privilégier les molécules permettant de réguler l’humeur, l’immunité ainsi que les prises alimentaires que les introvertis omettent parfois en faveur d’une anxiété envahissante traitée lors des étapes précédentes en accompagnement médicalisé. Le Kava, disponible en tisane et transformable en boisson rafraichissante, dispose de propriétés analogues à certains psychoactifs anxiolytiques, sans addiction. Remplacer son verre de vin par une tasse de Kava ? Une option que les introvertis concernés par la maladie addictive requièrent de considérer, intégrant à leur arsenal thérapeutique une médecine douce, préventive. Modifier son alimentation demeure de ce fait la meilleure manière de soutenir une démarche proactive de changement.

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Échouer la codépendance

Le partenaire, l’ami, le membre de la famille codépendant de l’introverti malade : ce sauveur aux mobiles à déterminer réclame ainsi de soigner sa pathologie, mettant en échec tout espoir de rémission. Les introvertis, plus vulnérables en matière relationnelle, nécessitent de réévaluer l’incidence du rôle du proche et de sa codépendance que l’on déplore quelquefois moins bienveillante qu’il y parait. Le bénéfice caché d’une emprise en faveur du codépendant adverse de l’introverti et appartenant quelquefois aux personnalités des liens toxiques.

Établir un bilan relationnel et professionnel

La codépendance échouée, il convient de comprendre comment le parcours professionnel de l’introverti réclame ainsi une actualisation ; que l’enjeu de rechute nécessite par conséquent de ne pas représenter une source d’anxiété conduisant un retour aux conduites à risque, déplorable et hautement préjudiciable en phase de rémission, de réajustement. Bien que le consensus médical ne diverge pas sur ce point, précisons que la rechute rapproche de la guérison, assurément. Un introverti qui accède moins aux ressources externes en soutien, requiert de s’octroyer un bouleversement heureux et radical, tant au point de vue professionnel qu’affectif. La prospérité n’attend pas.

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Voire, géographique

Un introverti en rémission d’addiction, demeure un introverti en grande souffrance, en détresse psychique qu’une immobilité stagnante a pu majorer. Un introverti bousculant ses choix de vie, dans une mesure accessible, et l’on sait que la plupart des limites subies sont autoinfligées, mérite de vivre un rêve autrefois méjugé, comme inaccessible ou bien remisé pour cause infondée. Rien ni personne ne devrait s’autoriser à empêcher quiconque de se réaliser comme il l’ambitionne. Un introverti désentravé demeure libre des égos, il honore son moi, s’éloignant pour se rapprocher de soi.

TiS

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