La Consommation d’Alcool des Introvertis

Quelles sont les inégalités entre les introvertis et les extravertis face à l’alcool ?

Le monde introverti n’a pas fini de surprendre, par cette habitude de ne rien faire comme la majorité. Les introvertis sont absolument et catégoriquement différents, des observations usuellement constatées chez les consommateurs d’alcool. Un Français boit en moyenne 11.7 litres d’alcool par an, et environ 9 litres par citoyen américain. Nous nous interrogeons sur notre rapport à l’alcool, ingrédient associé au plaisir, presque incontournable des soirées en ville ou à la maison. Dont les introvertis semblent encore une fois, mieux en maîtriser les enjeux de ses emplois.

Les extravertis biberonneraient plus spontanément*, la beuverie de groupe serait nettement plus usuelle chez les personnes, dont l’introversion est une préférence moins marquée que l’extraversion. Quand on fait quelques recherches, les études disponibles démontrent que l’alcoolisme comme la sexualité, sont nettement plus prévalents chez les extravertis, ainsi que le rapport à l’argent. Les extravertis chercheraient à compenser des faiblesses, ou joies perçues en toute subjectivité, par des actes dont les introvertis sont peu friands. L’introversion ne consomme pas d’alcool pour les mêmes raisons ni de la même façon. Des motivations toujours opposées, l’expectative de leurs habitudes en la matière, l’est tout autant.

Arrêter le petit hamster dans sa roue.

Un introverti célèbre (milliardaire en dollar fabricant de voitures), incontestablement introverti (INTJ), répondait à l’interlocuteur dont il était l’invité prestigieux, expliquant sans honte aucune, sa difficulté à cesser l’activité intrusive de ses pensées, je cite :«personne ne devrait m’envier ». Armé de sa modestie indéfectible, se livrant avec vulnérabilité sur sa consommation quotidienne en substance psychoactive, sans laquelle ne pourrait-il envisager de (cesser) fonctionner ?

Pour décrocher, certains introvertis, dont je ne vais pas encore rappeler la complexité et différence, notamment en matière de neurohormone, se retrouvent dans l’impossibilité de prendre le moindre repos mental. Sans abuser de ces substances, certains introvertis dont l’amygdale régulée par le cortex préfrontal, présentent une tendance nette aux ruminations et à l’hypersensibilité. «Il n’y a rien à faire contre cela », le neuroscientifique Ahmad Hariri, dans ce documentaire édifiant, interrogé par Lone Franck neurobiologiste-journaliste, lui répondait avec humour, qu’il faut tout simplement s’accepter, et faire en fonction de soi. Il n’y a pas de remède miracle, mais quelques petits trucs à découvrir dans ce document passionnant. Tous les introvertis ne sont pas concernés, mais beaucoup présentent cette particularité, notamment les profils sensibles et anxieux. On peut aussi envisager à l’échelle de l’évolution, que ces cerveaux d’hypersensibles remplissaient une fonction au sein du groupe. Leur hypervigilance fut certainement d’un bénéfice utile, un article dans ce sens sera prochainement proposé sur site.

Le chemin acétylcholine ?

Les introvertis sont peut-être plus vulnérables à la dépression, résultat d’une exposition chronique à l’anxiété, due aux réactions aux stimulus stressants, la régulation hormonale étant nettement moins efficiente chez l’introverti. Se distraire de soi n’est certainement pas dans les comportements habituels des introspectifs.

Peu étourdis par leurs environnements, et moins en quête d’alternatives à leurs problèmes, les introvertis ne cherchent pas à dévier leurs trajectoires en pratiques distrayantes échappatoires. En revanche, en cas d’abus avéré, ou de maladie alcoolique, les introvertis pourraient savoir mieux cacher leurs problèmes que les extravertis, nettement plus partageurs. Cependant, aucune étude scientifique ne le prouve, il faut donc rester prudent quant à ce type d’affirmation.

Les dangers de la maladie alcoolique.

Attention aux affirmations dont aucune recherche ne vient corroborer la conclusion, on sait pertinemment que la maladie alcoolique est une maladie grave, à l’instar de n’importe quelle maladie chronique. Il s’agit de se soigner, comme on soigne un cancer, avec la volonté de s’en sortir sans fatalisme. Car il faut le rappeler sans cesse, la maladie alcoolique est souvent héréditaire, les sciences cognitives expliquent parfaitement nos trop nombreuses pierres d’achoppement léguées.

Simplement aussi de belles qualités dont nous sommes tous les héritiers heureux. Un terrain est neutre jusqu’à un certain point, l’anxiété naturelle des introvertis est une constante, et l’introversion n’est pas du genre à se laisser submerger par sa compagne de toujours. Toutefois, les introvertis ont en effet, le privilège de se brider. Leurs fonctionnements sont très atypiques, critiquant leurs actions eux-mêmes.

Les jeunes extravertis ‘bingent’ plus que les jeunes introvertis.

Les extravertis picolent pour s’amuser, se retrouvant pour boire un verre. Ce type de consommation mondaine fait boire beaucoup, et pour certains, se désinhiber est une façon de faire la fête, que les introvertis ne pratiquent pas, ou très rarement. Pour d’autres extravertis, ce sont des comportements culturels, dont les soignants du Samu savent bien les dégâts du samedi soir, dont le “binge drinking” de nos jeunes, va jusqu’à s’assassiner à coup de coma éthylique. Une jeunesse fragilisée par des prises de risques dues à l’absorption massive d’alcools forts mélangés.

Véritable fléau, dont on déplore des victimes nombreuses : des abus sexuels aux dépouillements par agression, et autres accidents mortels. Les voies publiques les week-ends font frémir tous les parents d’ados… extravertis. L’introverti, y compris dans ses plus jeunes années, a plus de difficultés à s’abandonner complètement psychiquement à ses actes, sans retenue ni appréhensions.

Une meilleure opinion de l’alcool pour les introvertis*.

Les introvertis jeunes et lancés dans la vie active, semblent nettement plus attirés par un bon verre de Chardonnay, ou quelques bières tranquillement, loin des agitations. N’ayant pour effet que de relaxer un cortex frontal hyperactif, et c’est peut-être là, la force des introvertis, se démarquant nettement du biais extraverti. Les introvertis jaugent le nombre de grammes d’alcool qu’ils ingèrent, ne dépassant pas une dose toxique.

Rappelons que toute substance est potentiellement empoisonnante, selon le dosage auquel on s’expose. On doit reconnaître la capacité des introvertis à intellectualiser leur rapport à leur organisme, en ne s’exposant pas, sans avoir mesuré le rapport-bénéfice/risque. On boit un ou deux verres de vin. Il réussit la prouesse, consistant à ne pas se torcher lamentablement ! C’est aussi une incapacité d’abandon aux circonstances. Les introvertis volontiers casaniers se calent dans leur siège habituel. Pour décrocher sans aller plus loin.

Contester sa consommation.

Les introvertis, ruminant leurs ruminations, peuvent se trouver à consommer quotidiennement un Bourgogne ou Chablis préféré. La tâche de déterminer une maladie alcoolique revient à des professionnels de santé en addictologie. Il ne faut pas hésiter à poser la question à son médecin traitant ou spécialiste. Ne pas avoir honte d’évoquer la dose qu’on s’octroie, sans ‘auto diagnostic’. Les tests valables en ligne sont des baromètres prenant en compte la notion de culpabilité accompagnant sa consommation.

Les deux verres de vin au repas ou bières n’ont pas le même impact que des vodka et autre whisky nettement plus dangereux, notamment sur le potentiel addictif, mais aussi sur la santé. Par ailleurs on sait que le vin est anxiolytique, dont les introvertis ruminants savent employer non sans parcimonie. Anxiolytique pilule ou accompagnant son dîner, à chacun sa manière de retrouver une humeur plus détendue, ce sujet tabou devrait ne plus rester dans nos ombres. Éviter de ‘pathologiser’ sa vie, peut aussi être de bon conseil.

Les introvertis plus secrets.

Les introvertis ne boivent pas plus que les extravertis, en revanche pourraient se montrer meilleurs à dissimuler leurs problèmes… les introvertis préfèrent cognitivement le contrôle ou la maîtrise. C’est avec beaucoup d’hésitation qu’un introverti se retrouve submergé de comportements auto-abusifs. Assez cérébral, l’introverti s’analyse plus froidement ou sévèrement que l’extraverti, avec plus de réalisme, se pardonnant moins ses travers.

Un introverti bien individualisé ne cherche pas à imiter le groupe, la réciprocité comportementale est plus limitée chez l’introverti. Le risque d’alcoolisme mondain est plus élevé chez les extravertis adultes par déduction. Dans une proportion dont des études sérieuses ne démontrent rien de significatif. S’en tenir à ce que la science nous déclare, sans rien conclure, chacun possède ses propres clés.

Une sobriété exemplaire.

Selon cet article du daylintrovert.com, faisant la conclusion suivante, sage et intéressante : les introvertis malades alcooliques devenus sobres sont certainement d’excellents accompagnants, compassionnel et attentif. Des compagnons humbles pour ceux souffrant de ce mal d’alcoolisme honteux, pourtant banal.

Retrouver une totale ouverture d’esprit vis-à-vis de cette pathologie, dont personne n’est à l’abri. Un accident de vie, un épisode dépressif majeur, dont les effets font sombrer l’individu dans une consommation excessive, parce que l’alcool est avant tout psychotrope. La dépression est un mal compensé par l’alcool, les dépressions sévères sont des désordres chimiques connus, médicalement et humainement pris en charge aujourd’hui. Des béquilles ajustées, destinées à chaque malade alcoolique, il suffit de frapper à la porte d’un interlocuteur fait pour soi. On a juste besoin des autres, d’interdépendance pour panser ses blessures, pour quelque temps seulement. Ce chemin vers l’acceptation et l’abstinence est long, quelle que soit la nature de ce dont on s’abstient. S’accepter peut aussi passer par une chute ou rechute. Apprendre à se relever est certainement l’accomplissement le plus abouti d’un humain.

TheIntrovertSinger

Ressources :

*Singh and Kumar (2016) : The International Journal of Indian Psychology

Extraversion Predicts Heavy Drinking In College Students : sciencedirect.com

Y a-t-il une prédisposition génétique aux problèmes d’alcool ? : stop-alcool.ch

Consommation d’alcool en France : où en sont les Français ? : santepubliquefrance.fr

List of countries by alcohol consumption per capita : Wikipedia

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