Malaise et Souffrance des Télétravailleurs Confinés

Comment le confinement a-t-il modifié nos modes de vie ?

Des millions d’individus travaillent de chez eux depuis cet illustre mois de mars 2020, bouleversant nos vies durablement. La durée du confinement s’étend pour perdurer au-delà pour beaucoup, car nous faisons face à une période inédite en termes d’organisation. Si certains en souffrent profondément, d’autres renouent avec la qualité de vie qu’offre le télétravail confiné à la maison.

22 % des télétravailleuses confinées se déclarent au bord du gouffre.

Ombre au tableau idyllique des télétravailleurs épanouis à la beauté sensuelle et luxueuse des réseaux sociaux, dont les journées n’en finissent pas de sollicitations, s’ajoutant à l’absence de confort matériel. Le homeschooling n’est pas adapté à tous les profils parentaux, inégaux en défaveur des mères sur tous les fronts. Les parents ne sont pas tous pédagogues au point de gérer intégralement la scolarité de leurs enfants. 95 % des entreprises ont recours au télétravail pour environ 1 tiers de salariés. Une journée de travail chez soi n’a rien à voir avec une journée en présentiel. Si on est productif chez soi, c’est aux dépens d’aménagements sacrificiels. Une surdose d’activité à laquelle certaines font face, en plus d’une organisation qu’il faut maintenir coûte que coûte, rançon d’économie de temps et d’énergie, s’il en reste un peu.

45 m² pour une famille.

Les détresses psychologiques des confinés devraient être prises au sérieux, les entreprises dont les salariés télétravailleurs se retrouvent piégés dans des environnements difficiles voire impossibles. Sans espace dédié trop exigu, dont les conditions psychologiques stressantes sont ignorées, car si plus de 60 % des confinés se disent assez satisfait de leur expérience en travail à la maison, qu’en est-il des 44 % souffrant de leur enfermement personnel, conjugué au cloître professionnel ? Les contraintes n’ont de cesse de s’ajouter, en couches successives ; les femmes on le sait aujourd’hui sont les plus touchées par cette détresse n’ayant plus de soupape de sécurité et de respiration, sans possibilité de repos. Notamment pour les femmes confinées dont le couple dysfonctionnel est une atteinte à leur intégrité mentale et physique.

La promiscuité nerveuse.

Le facteur aggravant pour ces femmes et hommes, télétravailleurs confinés, dont 60 % doivent endurer leurs gagne-pain du salon, de la pièce à vivre commune. Dont les enfants et conjoints agglutinés ensemble, avec les troubles inévitables de l’humeur que cela entraine. On ne peut pas rester les uns sous les autres 24/7, noyés par un entourage envahissant. Des journées de travail épuisantes, des courses marathons d’hypermarchés à file d’attente Stalinienne. Faire la classe stoïque à des niveaux scolaires différents, trouver des routines décentes pour ne pas perdre pied.

La perte d’individualité.

S’endormir sur un fauteuil en pleine journée d’épuisement, des nuits trop courtes et cette ambiance “d’Un Jour Sans Fin” harassante. Les femmes et quelques hommes assignés au télétravail sans aisance nécessaire, sont proches d’une situation d’esclavage domestique. L’entreprise protégeant l’intégrité mentale et physique se fait amèrement regretter. À la maison, pas de syndicat ou de règlement intérieur, rien ne protège celle ou celui, se trouvant asservi par le despotisme des tâches s’enchainant sans une journée de relaxe. Ni d’ouverture temporelle où cesser de ranger, nettoyer, classer, repasser, organiser planifier. Courir toute la journée tel un hamster de laboratoire, dans quelques mètres carrés, pas assez pour s’octroyer quelque espace salvateur.

Une majorité privilégiée.

C’est une bonne nouvelle, c’est souvent le contraire qu’on constate habituellement. La maison avec jardin, retrouvée, ou un appartement spacieux, la majorité des confinés travailleurs n’y sont plus du tout opposés, voire découvrent un mode de vie sans le stress des temps de parcours, délestés de leur course contre le temps, usuelle. On redécouvre une passion pour le cocooning et beaucoup de confinés en ont profité pour rendre leurs lieux de vie encore plus agréable. Pour se retrouver en famille ou en couple, voire seul, mais apaisé dans un esprit convivial reconquis. Ces situations plus nombreuses fort heureusement contrastent, avec les grandes souffrances psychologiques des confinés n’en finissant pas d’attendre leur déconfinement. Comme libérés de détention. Ces iniquités injustes auraient dû être prises en compte pour mettre à disposition d’éventuels espaces de travail partagés vides, dédiés aux confinés dans des conditions altérantes. Cette crise gérée à la louche laisse de nombreux travailleurs sur le carreau.

Les violences intrafamiliales.

Combien de médecins s’interroge sur le nombre de victimes de violences physiques, mais le plus invisible restant les violences psychologiques. Celles contre lesquelles on ne peut pas déposer plainte, les subtiles prises de pouvoir et l’asservissement psychique de personnes aux prises avec un manipulateur, dont le confinement Covid-19 n’a fait que rendre la tâche un peu plus aisée. L’enfermement majore les effets des relations toxiques, et la vulnérabilité de la répétition des situations abusives. Une bombe à retardement, sans issue pour la victime littéralement coincée, n’ayant aucun moyen de prouver l’enfer dans lequel elle se trouve. On ne connaît pas les chiffres exacts du nombre de personnalités manquant d’empathie, mais on sait que ces personnes sont extrêmement nombreuses, exploitant les faiblesses et les circonstances à leur avantage.

Un aveu d’impuissance.

Comment agir ? L’écrire et le reconnaître, communiquer et s’indigner, ne suffit pas hélas. Les femmes sont en effet en première ligne, ainsi que quelques rares hommes. Ces victimes sont toujours les oubliées du système judiciaire, perdant tout en quittant la situation abusive dans laquelle elles sont contraintes, dont les apparences trompeuses en font des révoltées résignées, dont les injustices subies ne peuvent pas dans leurs situations être reconnues. Les vides sur lesquels s’appuient les abuseurs pour agir afin que rien ne puisse leur être reproché d’apparent. Organisant l’épuisement de leur proie n’ayant plus aucun moyen de quitter son lieu d’emprise, ces vraies victimes du confinement ont été conditionnées à figer leurs comportements pour ne pas aggraver leur situation. Dont la précarité est une porte grande ouverte, un terrain de jeu pour les personnalités opportunes toxiques.

Divorces providentiels ou continuum.

Cette sortie de crise Covid-19 sera celle des séparations définitives, des changements de vie radicaux, nombre d’entre les 44 % de télétravailleurs confinés présentant des souffrances psychiques arrivent à bout de souffle. À chaque passage dans une pièce, il n’y persiste que des restes d’abus passés et à venir. Il n’y a pas d’espoir autre que celui de se sauver sans laisser d’adresse, enfin libre. Certains continuent de jouer une comédie dont ils ne peuvent pas s’extraire aujourd’hui encore, et d’autres possèdent le courage de quitter leur cellule laissant derrière eux tous ces riens, sans se retourner. Ces femmes et hommes dont le confinement est un calvaire sans sécurité matérielle et affective, se sentant menacés et observés en permanence par un laideron malséant, savent que leur santé mentale passe par un départ définitif.

Un vide juridique.

La pandémie Covid-19 pointe les manquements dont nombre d’entre nous paie la note. Toutes ces scènes de crime plus sordides que celles de polars. Des femmes et hommes rêvant de retrouver un peu de liberté, fuyant leur domicile en allant travailler chaque matin dans une atmosphère neutre et respirable. On ne devine pas qui fuit une situation abusive, on croise des collègues chaque matin, sans chercher à savoir, car l’enfer n’attend que la mort puisqu’elle semble parfois notre seule planche de salut. Réapprendre à vivre sans questionner la moindre décision, sans cet œil par-dessus son épaule observant tous faits et gestes, sans allusions de contrôle, et sans crainte d’être soi. Ces personnes dont la réalité dépasse toute fiction, trouvent conjoncture à leur revanche. S’affranchir d’espoirs perdus alors qu’on ne s’est pas choisi.

TheIntrovertSinger

Ressources :

Télétravail et confinement: le risque de détresse psychologique élevée est plus important chez les femmes : Challenges

Confinement et télétravail : un cocktail qui peut être explosif : Francetvinfo.fr

Des télétravailleurs partagent leurs aménagements de fortune, loin des images glamours des réseaux sociaux. BoredPanda.com : People Sick Of Seeing Glamorous Workspace Setups Share Their Reality Of Working From Home (30 Pics)

http://theintrovertsinger.com/2020/03/27/covid-19-se-proteger-des-personnalites-difficiles/
error: Content is protected !!