10 Causes de L’Addiction à La Solitude des Introvertis

Pourquoi certains introvertis sont-ils devenus dépendants à la vie solitaire ?

On ne va pas évoquer tous les humains, assurément peu extravertis – soyons concret – qui décident de se tourner vers une existence minimaliste socialement. Cherchons à percer le mystère de cette dépendance pas tout à fait comme les autres.

Des relations cache-misères internes ?

Les relations sont-elles des distractions permettant de dissimuler une carence dans des accomplissements plus profonds ? Permettent-elles de masquer des vides intérieurs personnifiés par la matière relationnelle ?

Les extravertis sont assurément loin de cette préoccupation typiquement introspective : la vie retirée. C’est dans la nature du tempérament introverti de savoir goûter les moments solitaires, sans nécessités d’interaction.

Cela est peu observable chez la majorité des individus, distinctement plus encline à se sentir rapidement privée d’énergie, lors d’absence de contacts affectifs, sociaux et amicaux.

Alors que l’introverti, le vrai, n’est pas particulièrement touché par l’absence communautaire, de surcroît si ses besoins de réalisations personnelles sont comblés.

Le circuit de récompense non-dopaminergique en cause ?

L’on s’est aperçu lors d’une étude menée par le Dr. George F. Koob et le Dr. Eric J. Simon, révélant que le système de récompense des toxicomanes en substances psychotropes ou addictives, n’employaient plus le système de récompense dopaminergique.

Or, les introvertis, on le sait, non plus. Serait-ce une piste permettant de déterminer si en évidence, les introvertis sont tout simplement dépendants autrement ? Séparément.

Sans crainte de l’abandon ni phobie aucune, à l’inverse les personnalités irrésolues. En revanche, un article publié dans la revue Science par le Dr Read Montague, met en évidence que la dopamine n’est exécrée, ce neurotransmetteur motivationnel, que lorsque les attentes sont dépassées.

C’est pour cela que certains mangent encore et plus de chocolat, et y reviennent. Il en va de même pour le tabac ou la cocaïne et la pornographie, ou bien les jeux vidéo et les médias (sociaux entre autres) : parce que l’on ne retrouve plus la sensation du premier jour, ayant outrepassé ses expectatives.

Ceux qui engagent de nombreuses faveurs sexuelles connaissent bien ce phénomène. Plus ils enchainent les rapports avec des partenaires variés, moins les attentes sont dépassées, et plus ils multiplient les risques, moins ils retrouvent la satisfaction initiale.

Extraversion = panique de l’abandon ?

Introversion rime avec émancipation : les introvertis disposant d’une chimie n’ayant rien à envier à ce que l’on vient de lire, peut s’en féliciter. La frénésie relationnelle est souvent liée à des craintes plus archaïques, les plus habituelles sont les craintes du rejet et de l’abandon.

Que l’on retrouve chez les personnalités atteintes d’autophobie, craignant l’abandon pathologiquement, la solitude tant redoutée est fuie à l’aide d’accointances multiples.

Régulant leur humeur à l’opposé d’un introverti, cherchant à observer une façon de vivre lui permettant de limiter les interactions, par pur confort. Ni par anxiété ou timidité. Encore une fois.

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Expliquer l’addiction à la solitude de l’introverti en 10 points

1 Accro : le temps de l’introverti est son bien le plus précieux

Dans une existence de plus en plus rongée par les sollicitations notamment des réseaux sociaux, on est interrompu en permanence par des notifications en tout genre.

L’introverti sait que son temps vaut tout l’or du monde, que rien ne peut lui rendre celui qu’il perd dans des activités ou liens superflus, qu’il fuie comme la peste.

Peu de temps lui est alloué pour nourrir ses intérêts quelquefois nombreux, il valorise son temps à poids d’or, ultra conditionnellement.

2 Junkie : le minimalisme relationnel favorise l’ouverture d’esprit

Cela n’est pas anodin dans le cheminement introspectif, de ne chercher qu’à accroître sa capacité réflective, préoccupé par des thèmes parfois existentiels.

Le discret ne peut plus baisser la vigilance de ses réflexions, comme d’une gymnastique mentale, accordant à des connections multiples de se réaliser, concédant de saisir des subtilités de plus en plus fines.

Passé ce cap, l’introverti n’est plus capable de regarder par le petit bout de lorgnette, explorant d’étendre sa conscience solitairement.

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3 Accoutumé : La solitude offre d’accepter ses ombres en les embrassant

Tel le vilain petit canard, qui se voit autrement, illustrant parfaitement celui qui décide de faire de ce qu’on lui reproche, un parangon.

Mieux que soi : son esprit, qui ne cherche plus à se dissimuler d’un auditoire conditionnel, ouvrant grandes les portes de la liberté d’être soi.

Plus rien à dépasser ni à affronter, puisque l’Être prend le dessus sur le faire, sans orgueil, naturellement. La solitude est remarquable, elle libère authentiquement.

4 Accroché : Vivre solitairement rend hypersensible à la suffisance

Aux croyances, et aux mises en scènes, malheureusement ainsi, à la violence des rapports ordinaires et grossiers, à la banalité des propos creux.

Hypersensitif à la misère des mouvements grégaires et à l’absurdité contagieuse. La solitude tombe les masques, pas les chirurgicaux. Les originaux.

On dévêt une phrase, on devance les sous-entendus, et maintenir l’attention d’un introverti solitaire demande de proposer un propos cohérent, tout du moins bienveillant. Les discrets solitaires s’affinent, assurément.

Intoxiqué : Autophobie enfermant versus groupophobie libératoire

Le groupe est une échappatoire commode à ceux qui cherchent à éviter leurs creux, quérir ailleurs d’autres concaves que les siens. Les introvertis chroniquement solitaires vivent le groupe comme punition, libérés.

Fuir sa condition dans les relations multiples claustre, alors que le vent libérateur solitaire emporte dans son sillage ces petits riens échangés sans objet.

Les introvertis hors de la cage relationnelle, s’envolent. Quelle relation a-t-elle jamais été véritablement enivrante, hormis celle que l’on vit avec soi ?

6 Obnubilé : La solitude délivre des liens toxiques

Abdiquant le nid de vipères, voilà ce que confère la solitude : nul besoin d’autrui, sans nulles excuses, l’on ne se prophétise plus sa place et la cède sans ambage, avec empressement.

Celui du prisonnier au premier jour de sa libération, ne se retourne en aucun cas, laissant derrière soi les barreaux rouillés de séniles attaches viciées. L’introverti solitaire s’exonère. S’oblitère. Rassasié enfin.

7 Envouté : L’addiction au retrait protège l’estime

Comme l’image de soi : pas de relations vénales, pas d’intérêt caché, point de dos lacéré ni de coups bas. Loin des relations de passage, abîmant inévitablement le respect que l’on se porte, aspirant dans la spirale des échecs, sans sujétion.

Les amitiés caduques, le sexe sans attache, tous ces accrocs que l’on inflige à sa conscience qui, au jour venu, demandera des comptes. Pas aux introvertis solitaires, créditeurs de leur Moi.

8 Maniaque : La solitude m’exige

Comme tout individu haussant et rehaussant son niveau de lecture, l’on passe des fables aux essais complexes, cherchant du sens distant des fictions, une phrase pèse autant que son auteur.

Et rien ne laisse l’esprit de l’introverti, agissant comme révélateur de vraie couleur, comme on le trouve dans les mélanges teintes à peinture, l’on ne veut plus sur sa toile, que les meilleures nuances.

L’introverti ne salit plus ses épreuves, comme un maître choisit ses couleurs, ignorant les mélanges malheureux. Un pinceau propre, une toile fraîche, des idées renouvelées, plus un instant à perdre avec des figures stylistiques dépassées.

9 Assiégé : Partager parvient par soi

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Les discrets font tout pour ne pas quitter un état, une homéostasie interne chimiquement fragile, laquelle les relations éparpillées font partie des parasites historiques à endiguer.

Les introvertis savent qu’ils ne doivent pas laisser franchir n’importe quel individu dans son unique premier cercle, au risque d’y laisser l’énergie qu’il ne dépense plus inutilement.

Charité bien ordonnée donne en premier à soi, et fait en sorte de ne plus se laisser dépouiller ou frôler par quoique ce soit d’autre qu’une réplique exacte de sa doléance, commençant indubitablement par soi.

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10 Dépendant : L’addiction solitaire remplace le besoin de dissonance

L’introverti est amoureux de la Solitude, comme d’un autre humain. C’est Elle qui lui a manqué si continuellement, maladivement, au point de n’avoir pas compris son remède. Comme elle reste ici, rien ne l’ennuie, et par discorde, il parachève finalement.

Personne ne lui avait expliqué qu’elle était son âme sœur, la meilleure de ses alliés, et qu’à chaque fois qu’il est tombé, c’est elle qui le ramassait. Immanquablement.

L’introverti a bien senti que couramment, à Elle, il pense. Le discret a eu peur de la Solitude, cependant pas pour les mêmes raisons qu’eux.

Il savait qu’au jour de leur rencontre, ils demeureraient unis.

TheIntrovertSinger

Volkow ND, Boyle M. Neuroscience of Addiction: Relevance to Prevention and Treatment. Am J Psychiatry. 2018 Aug 1;175(8):729-740. doi: 10.1176/appi.ajp.2018.17101174. Epub 2018 Apr 25. PMID: 29690790.

Koob, G. F., & Simon, E. J. (2009). The Neurobiology of Addiction: Where We Have Been and Where We Are Going. Journal of drug issues, 39(1), 115–132. https://doi.org/10.1177/002204260903900110

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