Taboues ? Les Sexualités des Introvertis

Dénouons les entraves empêchant d’évoquer franchement et honorablement la préoccupation centrale des humains : l’intimité

Le sexe dans toutes ses dimensions : un introverti peut négliger l’essentiel de ses tendances sexuelles, de ses besoins et préférences. Nous vivons une époque intermédiaire, une passerelle entre une ère hypersexualisée et une perte de désir conséquente à cette déshumanisation amoureuse. Parce que faire l’amour n’est pas si anodin, parlons-en, mais entre introvertis.

Incontestablement humains

L’humanité toute entière cherche à se distinguer, lorsqu’elle est semblable en tout, y compris dans les aspirations à la vie sensuelle épanouissante, que le collectif a peut-être de ce fait abondamment surestimé et surinvesti en cette ère extravertie, vendant du vide à des esprits immodérément vacants. On ne devrait pas suivre un leadership aveugle et avide sans objet, et c’est pourtant la triste réalité des conseils avariés accessibles un peu partout sur l’internet, proposant des packages promettant de séduire clé en main.

Un leurre trompant les consommateurs qui ne comprennent pas que la sexualité n’est pas un standard à atteindre, une performance à imiter, une mode légère que l’on adapte à ses humeurs, comme certains choisissent des tenues affriolantes pour leurs partenaires, assorties à leurs désirs conditionnés par la culture mainstream. Rien de mal à ça, dirions-nous, sauf qu’il n’y a rien de vraiment valorisant non plus dans cette sinistre “objectification” surabondante.

À Lire : La Sexualité des Introvertis En 10 Points.

La tempérance introvertie dans l’intimité

Évidente, faut-il rappeler que les rituels amoureux sont évidemment calés sur un modèle purement extraverti ? Que l’on nomme désormais alpha ou oméga, dont la proposition ne s’adapte pas à la sophistication chimique introspective. Le corps est investi par l’esprit et non l’inverse. Les rapports superficiels de séduction sont tout à fait rédhibitoires pour les sensitivités introverties, dont les désirs charnels sont discernés fortement, certes, cependant intellectuellement.

À part quelques introvertis sensoriels très en quête de sensations, peu d’introvertis parviennent à affaiblir leur mental durant les rapports sexuels. Une relation charnelle dès lors, nécessite des impératifs, comme la confiance et l’intimité psychique. Un introverti peut consentir à une relation sexuelle, feindre un contentement et vivre une insatisfaction affective permanente, parce qu’il ne se connaît pas bien. Enfin pas encore.

Les introvertis hétérosexuels plus sélectifs ?

Peu de recherches sont menées, néanmoins une étude fait état d’une réticence envers les femmes aux attributs stéréotypés des participants masculins introvertis interrogés, qui ont réagi défavorablement à la vue de modèles féminins dénudés, à la manière des modèles nus des magazines masculin de type playboy, à la poitrine et postérieur volumineux. L’attention des hommes introvertis était plus volontiers sollicitée par des représentations de femmes plus fines, notamment du buste, et distinctement plus frileuses.

On sait de la sorte reconnaître un homme introverti à sa compagne aérienne, élégante et romantique. Les femmes hétérosexuelles introverties seraient par conséquent similaires, cependant aucune étude ne vient le confirmer. Moins désirantes des modèles masculins que les femmes hétérosexuelles plus extraverties élisent comme standards d’attraction, simplement davantage émues par un homme en particulier, et ses idées, assurément.

À Lire : « Flirter ou Draguer » Destiné à l’Homme Introverti.

Ni hétéros ni homos ? Aimer un Individu de temps en temps, si l’on est chanceux

Les introvertis sont comme les autres : “plurisexuels”

Sortons de nos placards sexuels : je suis asexuelle, depuis toujours. Je voyais mon entourage avancer dans sa vie amoureuse, en ayant peu d’attrait pour cette dernière, et je suis loin d’être une exception. Trop d’introvertis se stigmatisent et se flagellent soumis à des désirs exogènes et antagonistes. Tout le monde n’est pas hétérosexuel, le samedi soir après une journée au centre commercial et durant les congés payés.

Pourquoi s’infliger une sexualité qui appartiendra bientôt à la préhistoire ? Soyons visionnaires, le monde change, et l’introverti peut aussi commencer à observer ses appétits sexuels pareillement à ses autres goûts : on aime plus ou moins le chocolat, pour ma part, cela me laisse indifférente la plupart du temps, toutefois avec de la vanille (sapio), la question se pose. La sexualité n’est plus un dualisme désuet, duquel il faut absolument sortir, ces croyances sont issues d’encéphales dont les apports sont obsolètes, terminons-en.

Selon une étude menée par Brian Little de l’université de Cambridge, les hommes extravertis feraient l’amour 5.5 fois par mois. Les hommes introvertis 3,1 fois par mois, les femmes introverties à fréquence analogue. En revanche les femmes extraverties feraient l’amour 7,5 par mois. Avec Qui ?

Hétérosexuel ? Pansexuel ? Biromantique ? Allosexuel ?

On peut décliner longuement la sexualité du XXIᵉ siècle. C’est fini papa et maman la bonne et moi, le boulanger cocufié, et c’est tant mieux, parce que selon le Lancet, 10 % des enfants nés de couples ne sont pas issus du matériel génétique appartenant au conjoint officiel. La sexualité mérite que l’on s’y attarde et que l’on la sorte de son placard : cela n’est pas sale, tout va bien.

En revanche on peut gâcher sa vie en croyances sur soi, en se destinant à entrer dans un moule réduit. On n’a pas à se conformer à un modèle monogame, si l’on se sent l’âme d’un Casanova, et que l’on blesse des partenaires multiples en leur mentant, il suffit de l’annoncer noblement, car le consentement est bafoué par ces pratiques ancestrales. Idem pour les asexuels ou bisexuels qui cachent leur véritable identité pour fonder une famille, alors que l’on peut tout à fait procréer sans mentir.

À Lire : Que Souhaite l’Introverti Chez un Partenaire de Vie ?

Le potentiel sexuel des introvertis homosexuels, sapiosexuels, bisexuels, monosexuels, etc

Les introvertis seraient massivement associés aux profils atypiques, et évidemment, sexuellement complexes, c’est aussi tout à fait évident. Un introverti – quelle que soit son orientation – est de ce fait plus manifestement sapiosexuel, et cela est rarement discerné, car cela n’est pas lié au genre… enfin pas trop. Un individu sapiosexuel est largement plus touché par les idées d’un individu, son système de valeurs, et son parcours, si possible autant hors normes et sensitif que le sien.

La séduction dans le rapport sexué n’est pas si effacé et lugubre chez les introvertis, dont la sexualité est trop fréquemment un potentiel gaspillé n’ayant pas encore trouvé l’exutoire. Est-il possible que ne pas avoir fait une introspection sur ses désirs réels, en se détachant des attentes sociétales, soit en réalité un frein à une existence sexuellement épanouie ? Les hontes et culpabilités sont aussi surtout nocives chez les introvertis, dont le cerveau doit déprogrammer de nombreux obstacles, pour se détacher des comportements réactionnels, et finalement accepter qui ils sont, véritablement.

TheIntrovertSinger

Introverts, Extroverts, and Sex – Shy Guys Prize Thin Thighs : psychologytoday.com

Are human beings just a group of traits? – Brian Little : TEDBlog.com

error: Content is protected !!