Chaque 2 janvier depuis l’année 2011, se tient : « The Introversion Awareness Day », pourtant on continue d’assimiler l’introversion à un mal-être comportemental, ou bien à de la timidité maladive.
ACCEPTER L’INTROVERSION
« J’ai longtemps animé en direct la tranche horaire matinale d’une radio polémiste, et suis une introvertie que l’on peut localiser au bout du spectre. Pas timide, mais taiseuse. On me redoute lors de mes joutes verbales. Mes voix chantées et parlées sont puissantes, travaillées. »
Les dirigeants avec qui j’ai collaboré par le passé ont compris mon fonctionnement – non sans moult équivoques – en me permettant de travailler absolument seule. L’autonomie reste pour moi, et pour de nombreux introvertis, LA condition de leur bien-être, autorisant de s’accomplir in fine. »
“Il y a peu de différence entre un homme et un autre, mais c’est cette différence qui est tout.”
William james
À Lire : Pourquoi les Introvertis Ont-Ils Besoin de S’Isoler ?
Trop d’amalgames, pas assez de faits
La science reconnaît l’introversion. Pas les personnes. Les introvertis sont les victimes d’un manque d’information concernant une divergence existant depuis la nuit des temps. Les animaux présentent aussi cette particularité, cependant on continue de considérer l’extraversion comme le tempérament étalon.
Pourtant l’on pourrait pleinement pointer les dysfonctions de ce tempérament, néanmoins les comparaisons sont trop stériles ou inefficientes pour sombrer dans les travers que l’on déplore.
Sans véhémence, toutefois des étonnements d’incompréhension et d’injustice, permanents, pourraient justifier toute l’irritation mal contenue, à la lecture des commentaires des introvertis exaspérés à juste escient, sur les forums dédiés.
“Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde ; il s’agit désormais de le transformer”
L’introversion est une préférence cognitive innée, pas une maladie mentale acquise
Cela est très ancré dans les consciences dont on peut déplorer les idées reçues, amalgamant à tort l’introverti à un extraverti cassé, à qui il manque une fonction, ou bien une compétence. Ceci est évidemment un poncif véhiculé par des stéréotypes, ou des récits impliquant une transformation magique d’individus dont le mal-être était attribué à tort à l’introversion.
Combien d’études scientifiques sont disponibles au grand public, sans aucun effet ? On continue d’assimiler l’anxiété sociale, la timidité, l’estime basse et parfois même l’incompétence à l’introversion. Pourquoi être réservé et réfléchissant est-il une carence ? Pourquoi impose-t-on un mono comportement prototype à une humanité plurielle ?
“L’homme est un loup pour l’homme”
À Lire : Les Introvertis Ont-ils des Difficultés À S’Exprimer ?
La stigmatisation systématique de la divergence
On ne peut pas le nier, rien n’y fait, si l’on observe et se tait, on est soupçonné de carences mentales ou sociales, quand il n’en est strictement rien.
Si un introverti décide ne pas interagir, c’est qu’il traite les données, pense et communique autrement. L’on ordonne une image viciée de l’habileté, y compris affective, en l’assimilant à tort à de la proactivité, que l’on sait aujourd’hui davantage toxique que produisant des effets bénéfiques en faveur du collectif.
Comment la promiscuité verbale et physique est-elle caution d’efficacité en quoi que ce soit ? Il est des cultures désapprouvant l’extraversion, et de nombreuses maximes éduquent sur les méfaits des gestes ou des verbes précipités, présentant l’introspection comme une vertu, simplement l’on continue d’en ignorer la sagesse.
Par ailleurs, il n’existe pas une unique meilleure structure, mais différentes structures qui sont les meilleures dans différentes conditions.
Une norme superficielle ne reposant sur rien
Opposer les compétences liées au tempérament est parfaitement inutile et contre-productif, chacun mérite une place digne, pourtant on astreint invariablement la posture ostensible et expansive en référence.
Or, rien n’est plus faux : il n’est pas une discipline au monde qui n’est pas représentée par des introvertis, qui s’ignorent quelquefois ; parce que c’est leur introversion qui leur a permis d’exceller dans leur discipline et qu’ils n’ont de ce fait, jamais eu à trop en souffrir.
Admettant néanmoins que, en effet, la vie serait plus simple si l’on ne projetait pas des carences comparatives arbitrairement. Un sentiment d’injustice finit par pointer chez les introvertis, qui vivent en milieu ordinaire, par conséquent victimes perpétuelles de désinformations et lieux communs véhiculés à leur propos.
“Ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer bien davantage, s’ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s’en éloignent”
La manifestation de l’introversion
Personne n’a jamais su que j’étais introvertie, car l’introversion ne se voit pas à l’œil nu, sauf évidemment à côtoyer au quotidien un individu introspectif.
L’introverti perd son énergie lors des interactions et se sent plus à son aise dans des groupes restreints, lui permettant d’employer ses ressources mentales fonctionnellement, les stimuli étant des sources incommodantes pour lui. Un introverti prend du plaisir dans l’intimité, maitrisant les approfondissements nettement mieux n’importe quels superflus.
Les discrets sont souvent conscients d’eux-mêmes, travaillant sur soi en permanence, accordant beaucoup d’énergie à développer leur potentiel subjectivement, la solitude qu’ils apprécient leur permet de s’épanouir pleinement. Le revers de la médaille est évidemment la solitude et le regard porté sur eux.
“Ce tribunal que l’homme sent en lui est la conscience”
Emmanuel Kant
L’introversion n’est pas assez reconnue par les parents, les éducateurs ou dans la vie professionnelle
On évoque à tort l’introversion comme une carence ou bien trouble du comportement, duquel les parents non initiés à la compétence qu’implique l’introversion : affectent l’estime que se porte un enfant introverti, ignorant absolument tout de son potentiel créatif, académique ou émotionnel.
“L’homme est ce qu’il est. Mais il ne connaît que peu à peu ce qu’il est”
Arthur Schopenhauer
Protéger les petits introvertis
Ces diamants bruts à tailler, qui souffriront trop longtemps des blessures infligées par incompréhension ou négligence de leurs instructeurs à s’informer sur les diversités cognitives. On admet les couleurs d’yeux et de peaux, toutefois nous en sommes encore à croire que les personnalités bruyantes sont plus compétentes, incapables de regarder et de valider autre chose que l’influence d’apparence.
“Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse”
Sénèque
Les introvertis véritables subissent une méconnaissance systémique
L’inadéquation systématique, un vortex absurde dans lequel les introvertis cherchent à renouveler le paradigme, sans aucun pouvoir d’influence sur la majorité s’estimant normée, rejetant les altérités au sein d’un système réduisant les individualités à la marginalisation.
Un système que de plus en plus d’individus cherchent à quitter, ces rouleaux compresseurs dénués d’humanité, minimisant l’humain à des matricules sans affect ni objet, servant à faire croître un écosystème unanimement toxique. Partout où l’introverti se rend, une image invalidée et inopportune lui est renvoyée, renforçant un cercle vicieux isolant socialement.
“La haine doit être vaincue par l’amour et la générosité”
Spinoza
À Lire : Comment Un Introverti Décide-t-Il ?
Le leadership introverti est sous-estimé
Les imposants leaders d’aujourd’hui sont massivement introvertis, il suffit de se pencher sur les biographies de ces puissants pour le déchiffrer sans peine. Ces meneurs ont abandonné les sentiers battus, afin de survivre diversement.
Créant une voie praticable pour eux-mêmes, sans laquelle ils n’auraient éventuellement pas su s’accomplir. Si l’on s’approche au plus près de grandes réussites de tous les temps, leur introversion est évidemment le Facteur X tant convoité.
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