Les Introvertis Ont-ils Besoin de Plus de Sommeil ?

Comment l’introversion modifie-t-elle nos cycles veille-sommeil ?

Peut-on agir sur ses rythmes circadiens ? La sensibilité marquée de l’introversion devrait faire l’objet d’attentions particulières, car un sommeil profond de bonne qualité, soutient et favorise toutes les santés.

Toute la journée nous remplissons des obligations nombreuses, combien d’introvertis sacrifient-ils des temps consacrés au repos, alors qu’ils pourraient le consacrer à leurs accomplissements personnels ? Épuisés d’avoir travaillé sans reliquat énergétique à se consacrer, les fins de ses semaines s’enchaînant comme pour l’esclave pas moderne. Quant à la vie affective et sexuelle, la vitalité disponible favorise l’harmonie et l’espace d’entretenir des relations saines avec l’entourage.

Fatigue = Léthargie

«Si je ne dors pas suffisamment, je ne suis pas capable d’assumer mes tâches quotidiennes efficacement, je dois discriminer mes priorités, et il n’y a rien de plus frustrant que se sentir en incapacité de se réaliser pleinement ». La majorité des introvertis présentent les mêmes caractéristiques quant à leurs aptitudes énergétiques, dont il faudrait concevoir une économie précise, dans l’objectif d’exploiter pleinement nos potentiels. Nous nous attaquons rarement à la question du sommeil côté introverti, et c’est avec une déconsidération certaine qu’un introverti se mésestime, n’envisageant pas qu’appréhender ses particularismes, contribue à se comprendre foncièrement et à s’accepter sans réserve, en se respectant au plus profond.

118 jours par an au lit

On passe presque un tiers de sa vie à travailler et l’autre à dormir. 25 ans dans les bras de Morphée, auxquelles on ajoute 7 ans à attendre que le marchand de sable veuille bien nous accorder le repos du guerrier anxieux ! Une étude menée par le MBTI®, certainement biaisée, commande d’un fabricant de matelas américain, n’apportant rien de significatif sur les différences entre le sommeil introverti et extraverti, si ce n’est que les extravertis sembleraient à 17 % plus satisfaits de leur qualité de sommeil, rien de mirobolant. En revanche, une étude plus ancienne montre que les introvertis sont moins sensibles à la socialisation que les extravertis, affectant nettement moins leur sommeil dit profond. On peut en faire la lecture en ayant à l’esprit qu’un introverti est moins perméable aux interactions humaines, ne s’y sentant pas aussi investi émotionnellement ou hormonale-ment. Rappelons qu’un introverti n’est pas plus stimulé à la vue d’un objet ou d’un visage, et n’est pas plus ému à la vue une boite de bonbons ou d’une d’une playmate. Les introvertis ne sont pas simplement opposés en tempéraments, mais absolument antagonistes biologiquement.

Pénalisés par notre circuit de récompense

Nous avons besoin de passer du temps seul, nous payons une rançon élevée en matière de stabilité émotionnelle et physique. Les extravertis se motivent et trouvent des moyens de contourner leurs épuisements nombreux, mais les introvertis dont les neurotransmetteurs prennent un chemin opposé s’épuisent. Le sommeil est une forme primale d’introversion, notre qualité de sommeil, donc de régénération varie d’un introverti à l’autre. En fonction de notre psychisme et capacité à faire cette coupure en notre cortex préfrontal et cette amygdale sensible, dont les ruminations modifient significativement nos capacités d’endormissement. Les introvertis sont sanctionnés par leur temps d’endormissement, particulièrement les plus anxieux, puis on peut ajouter l’hyperesthésie, notamment aux bruits pour les introvertis n’ayant pas de possibilité de s’isoler phoniquement. La privation de sommeil on le sait, mène à des états psychiques altérés, en plus des risques sur la santé mentale, à des troubles de l’humeur et d’irritabilité sensible, et à l’affaiblissement immunitaire. Second volet bien plus sombre d’un sommeil rogné révélateur de troubles mentaux majeurs, majorés par des repos médiocres.

Un rapport atypique au monde

Quand et comment avoir un espace d’expression personnel récréatif salvateur de nos esprits créatifs introvertis et retrouver un peu de cette essence véritable écrin de nos personnalités, que nous dissimulons par réserve naturelle. Les extravertis sont plus libres, nettement moins inhibés et contraints, sans cet obstacle énergétique et relationnel faisant mur. Leurs facettes sont moins aiguës par rapport à nos personnalités introverties en labyrinthes. Rendant l’introverti nettement plus à risque de ne pas réaliser ses aspirations par manque de ce tonus dopaminergique motivant, désentravant les hésitations et doutes. Nous avons donc une responsabilité conséquente à nous comprendre biologiquement, optimiser notre énergie, et enfin libérer l’introverti de ses chaînes de fatigabilité inhibitrice, en maîtrisant notre rapport aux temps de repos.

Se moquer de son sommeil

Le sommeil est une nécessité et priorité quand on est introverti. Anxieux ou social importe peu, puisqu’un introverti ne socialise pas moins bien ou plus régulièrement s’il dort bien. En revanche sa productivité s’en trouve récompensée, et on sait à quel point l’introversion a besoin de s’accomplir pour soi. Les rémunérations internes des introvertis doivent être comprises par les introspectifs, vivant leur différence comme détail, quand celle-ci altère significativement son rapport au monde. Les introvertis ne sont pas aussi nombreux que certains organismes font publicité, et si leurs outils sont intéressants, l’introversion authentique ne doit pas excéder un tiers de la population. Une minorité pénalisée par le manque de moyens mis en œuvre, pour mesurer un possible terrain fragile propice aux dépendances, puisque la dépression est un désordre chimique proche de l’introversion.

L’introverti a tout d’un extraterrestre attendant trop longtemps que des changements s’opèrent, sans s’autoriser une prise de conscience, minimisant l’importance de leur introversion dans tous les aspects de leurs vies. Attention aux femmes notamment, dont les troubles hormonaux très fréquents sont à l’origine de leurs difficultés d’endormissement, faire des dosages réguliers devrait entrer dans les habitudes féminines, au même titre que n’importe quelle visite chez le dentiste.

La maladie mentale honteuse

Effectivement, les introvertis ont besoin de plus de temps de retrait social, d’auto exclusion notamment concernant les stimulations sensorielles. Les introvertis peuvent être à risque en termes de maladie mentale notamment la dépression, très courante chez l’introverti, car proche de sa condition naturelle. La maladie mentale pourtant courante, expression honteuse comme les handicaps physiques et mentaux, que l’humanité élude d’un revers de main, tout en souffrant d’une prise en charge médicale encore trop confidentielle. Le conscient collectif aurait tout à gagner à se comporter comme une société adulte assumant ses responsabilités vis-à-vis de tous. Apprendre à voir les maladies mentales comme la plus banale des indispositions, est un travail que la communauté devrait épouser.

Passer des messages fondamentaux sur les maladies psychiatriques multifactorielles, dont on sait que certains sont plus à risque. Plus spongieux et atypiques, les ‘neurodivergeances’ desquelles le monde introverti peut-il se réclamer ? Nos souffrances mentales sont à prendre au sérieux sans attendre les effets du temps ou le miracle divin. Tout s’immobilise quand on ne dynamise pas les esprits vers des thèmes aussi centraux que nos capacités cognitives. Celles des enfants dans leurs apprentissages, nos potentialités affectives et sociales. Nous laissons passer des échecs de vie évitables en fermant les yeux, refusant de lever le voile sur notre constitution biologique contradictoire.

Le névrosisme : * Le Modèle des Big Five

Les Américains définissent le profil anxieux sous le terme ‘neuroticism’ et font le lien entre risque dépressif et introversion. **L’acétylcholine pathway, le chemin acétylcholine dont il faut absolument tenir compte dans la façon avec laquelle l’introversion gère sa motivation et traite les données. Le stress des profils anxieux fabrique des ‘neurohormones’ sur lesquelles reposent nos clés rédemptrices, mieux se connaître ou s’accepter en s’éduquant, avec le matériau scientifique aujourd’hui disponible. Alors un verre de lait et laisser son iPad hors de portée au couché, sont des conseils judicieux, mais il faut en premier maîtriser sa monture pour aller plus loin, et toujours plus haut,

Cortisol vs mélatonine

Le sommeil des introvertis constitue une part considérable de leurs fonctionnements cognitifs, l’introverti doit impérativement se sanctifier de longues heures par jour afin de faire descendre ses niveaux de cortisol, responsable de notre réveil le matin et précoce, entre autres. C’est hélas ce stress toxique ennemi juré d’une capacité d’endormissement de moins bonne qualité pour certains introvertis. Pour d’autres profils moins sensibles, dont le sommeil n’est pas en cause, c’est l’absence de compétence à administrer une constitution atypique, en se conformant à son environnement, perdant ainsi sa capacité d’individualisation.

Une prise de conscience de ses limites et possibilités infinies du cerveau introverti. Il lui faut un écrin de vie conçu sur mesure, lui offrir une ergonomie adaptée à ses fragilités, mais avant tout à ses forces. Outil surpuissant ultra performant quand il est respecté, dans son intégrité préservée, et que ses porteurs lui donnent les chances de grandir loin des conformismes extravertis. Notre sommeil donne le ton, mais c’est son rythme ritualisé au micromètre, garant d’une santé et d’un mental préservés.

TheIntrovertSinger

Le Modèle des Big 5 est reconnu scientifiquement aux U.S.A, faisant le lien entre introversion et anxiété, et névrosisme.

*Modèle des Big Five : Wikipédia

Jylhä P, Melartin T, Rytsälä H, Isometsä E. Neuroticism, introversion, and major depressive disorder–traits, states, or scars? Depress Anxiety. 2009;26(4):325-34. doi: 10.1002/da.20385. PMID: 19263467.

Hauner, K. K., Adam, E. K., Mineka, S., Doane, L. D., DeSantis, A. S., Zinbarg, R., Craske, M., & Griffith, J. W. (2008). Neuroticism and introversion are associated with salivary cortisol patterns in adolescents. Psychoneuroendocrinology, 33(10), 1344–1356. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2008.07.011

**Introverts’ and Extroverts’ Brains Really Are Different, According to Science : Introvert, Dear

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