Les Introvertis Sont-Ils des Partenaires Jaloux ?

Est-ce que les introvertis éprouvent la jalousie à la manière des extravertis ?

Ah ! La jalousie… On en a fait des tragédies et des romans au succès familier, des films à ne plus savoir qu’en voir, et des articles issus de toutes sortes de presse, parce que cette émotion est très répandue chez l’humain. Est-ce que les introvertis vivent leurs émotions sur un mode comparable aux extravertis ?

Après avoir lu de quelques articles décrivant l’introverti jaloux comme un narcissique, passif agressif, pratiquant la manipulation, il est possible que l’on confonde encore le narcissisme couvert et l’introversion : induire un individu en erreur par jalousie, le paraphraser en le clonant, ou encore pratiquer la flatterie, sont des attitudes typiques des narcissiques couverts, ou cérébraux, qui présentent effectivement une apparence introvertie, comme les narcissiques grandioses l’apparence extravertie. Et si on observait un introverti lambda à la lumière de cette émotion populaire ? Néanmoins peut-être pas si courante chez les introspectifs équilibrés. Contre-pied plénier.

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Des jalousies plurielles.

Des dynamiques de couples triangulaires, des jouissances de passions approximatives assurément chaotiques : de nombreux individus vivent un déséquilibre émotionnel permanent, et se sont certainement construits sur des failles que nul ne peut combler. Les dommages passionnels, et les violences – faites aux femmes particulièrement – sont à attribuer à l’impossibilité de ne plus avoir accès à un contrôle sur l’autre, hélas, souvent une compagne.

Grâce aux technologies nouvelles, une femme peut être surveillée dans ses moindres faits et gestes, écoutée dans l’intimité via son portable et facilement intimidée par un partenaire jaloux. Flattées, ces adultes supposent qu’accepter d’être joignable en permanence par un partenaire sexuel est acceptable. Cet abus est pourtant toléré par des femmes qui pensent que cela est un signe d’intérêt. Or, mesdames (et messieurs) il n’en est absolument rien.

Qu’est-ce que la jalousie ?

Il s’agit d’une émotion, issue d’émotions majeures. Cette émotion dite secondaire est en réalité et contrairement aux idées reçues, non pas une émotion anodine, mais bien une projection. La jalousie indique des craintes, des insécurités, cependant cette projection indique que l’on ne souhaite pas percevoir en soi une blessure, et que l’on décide de la faire porter à l’autre. Un transfert habile, procurant d’éviter de recevoir en pleine conscience des traumas liés aux premiers soignants naturels.

Quand on est jaloux, on projette sur l’autre ce que l’on perçoit de soi inconsciemment et surtout, le désir que l’on éprouve pour ce que l’on lui reproche : un jaloux soupçonnant l’autre d’infidélité, projette son désir inconscient sur l’accusé.e. Un jaloux est un infidèle refoulé, et quelquefois, le jaloux est effectivement peu fidèle également. Tout un poème.

À Lire : Les introvertis pratiquant le réseautage (networking).

Pourquoi l’introversion diffère ? L’introversion ingère L’extraversion projette.

L’introversion est un mouvement, une dynamique, néanmoins introspective : on intériorise intentionnellement. Une insécurité est aisément conceptualisée, avec plus ou moins de facilité selon que l’on soit un introverti ayant investi dans un long travail sur soi, ou pas. Ce qui est évidemment une priorité pour le discret qui passe la majorité de son temps en compagnie d’une pensée suractive, laquelle ne laisse rien filtrer sans investiguer. L’introversion absorbe sans éclabousser, et ne projette donc pas.

Si une crainte vient à déstabiliser l’introverti, c’est en se remettant en question que le discret commence à adresser cet état émotionnel. L’introverti fonctionne en vase clos et, est nettement moins perméable aux modes conventionnels affectifs. Les émotions traduisant un danger en lien avec un partenaire met en lumière l’attribut dysfonctionnel du couple, et remet en question un lien incertain, quel qu’en soit le motif, avec prudence.

Les vrais introvertis sont autonomes : Indépendants sentimentaux versus Dépendants affectifs.

Peu dépendants affectivement, les introvertis ont besoin de temps seuls, isolés, comme de l’air qu’ils respirent. Le discret devient dysfonctionnel si on lui impose une relation envahissante, et peut en effet montrer des irrégularités parfois extrêmes, si on contraint son espace sans temps à se consacrer, quotidiennement. Un introverti équilibré sait donner et recevoir sans projeter en accueillant ses failles sans faux semblants.

Le discret vit confiné en compagnie de ses plaies et les connait par cœur. Personne ne peut raviver ce qui constitue son essence, parfaitement assimilée, puisqu’une part intégrante de soi. Une valeur de délicatesse, un parement que l’introverti partage sans faim de validation. L’introversion est une aventure intérieure riche, dont les obstacles sont autant d’opportunités d’apprentissages, et une voie vers la tempérance procurant un calme intérieur vital.

Les vrais introvertis se protègent émotionnellement : Collecteurs versus Collectionneurs.

Un introverti n’attire pas l’attention sur lui, par absence de goût et ne cherche donc pas à employer une technique peu vertueuse, consistant à surinvestir le champ émotionnel dans un ascenseur passionnel absurde et sans objet. Les introvertis sont des observateurs, ils sont davantage portés par la recherche de sens. Les émotivités sont éventuellement des signaux offrant un champ d’investigation, cependant si ce signal est trop intense, un introverti prend son armure, et referme sa coquille, car sa chimie interne lui exige de la ménager, dans une stabilité émotive consistante.

Un discret collecte ce qu’il perçoit, sans pour autant en adopter les coutumes. Un introverti classe et analyse, pourtant ne se désintègre pas en l’autre, au contraire. L’introverti sur-émotionné fait en sorte de quitter cet état pour reconstituer son équilibre interne, sans lequel il dysfonctionne. La jalousie fait l’objet d’une analyse minutieuse permettant de s’en immuniser, comme un vaccin.

À Lire : Que recherche l’introverti chez un partenaire de vie ?

Les vrais introvertis sont repoussés par les élans passionnels : Raison versus Passion.

Un introverti succombe comme tout un chacun, pourtant les passions sont tout aussi introspectives, comme le reste. Un discret s’exprime volontiers par sa créativité, et ses centres d’intérêts sont nombreux, offrant de ne pas s’enfermer dans des dynamiques passionnelles ou obsessionnelles suffocantes. Ce besoin de quiétude que l’on admet au partenaire, en lui laissant une liberté inconditionnelle, dont l’introverti a tant besoin pour se sentir absolument harmonieusement en relation à l’autre.

L’introverti équilibré éprouve l’amour, et ne le conjugue pas au pronominal ni au miroir faisant office de gardien de cellule. Les portes grandes ouvertes, sans exigence autre que le respect, un discret équilibré cherche à préserver l’homéostasie de son intérieur délicat, loin des tumultes des passions tapageuses pourtant stimulantes pour certains, simplement repoussantes pour le réservé. Un introverti heureux en amour, trouve un partenaire mature, n’ayant aucun goût pour la banalité des jeux de compétitions, cultivant un petit havre de paix secret, aux côtés d’un partenaire ayant de son côté, cultivé des sagesses.

TheIntrovertSinger

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