Pourquoi les introvertis sont-ils reconnaissants quand un événement est reporté ?

“Quelle déception ! Nous nous verrons la prochaine fois ça n’est pas grave”… Répond l’introverti à l’annonce d’un rendez-vous raté. Une pieuse fable que tous les discrets connaissent trop bien, pour peu que leurs prières aient été entendues, de quoi convertir l’introverti rechignant aux plaisirs des mondanités, que couramment le discret accepte en espérant secrètement rester bien tranquillement chez lui.

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L’introversion fait hésiter

C’est le propre du fonctionnement introverti : le doute. On ne sait pas bien si l’on ne va pas se morfondre toute une soirée si l’on accepte de s’y rendre, avec un mental plein d’appréhensions, encore plus agité qu’à l’accoutumée.

On sait que les discrets disposent des esprits les plus bruyants, et forcément, cela induit quelques pensées parasites, et délibérées. L’introverti peut aussi s’être réjoui d’une invitation après une période conséquente sans réelle distraction socialisante, en théorie. Enfin, hypothétiquement, car la pratique et la réalité sont bien différentes du scénario attendu.

Le discret a accepté avec joie, puis le jour “J” arrive…

Et cela est une toute autre histoire, car l’introverti du début de semaine qui se félicitait d’avoir enfin pris le taureau par les cornes afin de sortir de sa réserve naturelle, se trouve déjà à la veille de l’instant “T”, doutant du bien fondé d’une telle folie : sortir de chez soi après y être rentré.

Un confort avéré, que les introvertis ont bien du mal à quitter, les transitions se faisant moins facilement chez les discrets, non pas par rigidité, davantage par absence de réelle motivation. Après avoir analysé tant et trop l’utilité d’une telle folie, l’introverti démotivé regarde ses pantoufles avec envie et songe déjà à feindre un trépas dans la famille ou une infection foudroyante à pneumocoque, pour retrouver ses chaussons et son plaid, si amicaux et familiers.

Les introvertis et leur cerveau si distinct

Alors évidemment, cela n’est pas un prétexte pour ne plus jamais adresser la parole à personne – bien que cela soit une initiative alléchante pour beaucoup d’entre nous – cependant une explication, que l’on ne devrait plus avoir à justifier aujourd’hui, si seulement l’introversion était enfin reconnue et assimilée.

Les introvertis ne devraient pas avoir à redouter la solitude conséquente à leur nature réservée, l’on devrait pouvoir conserver un tissu social riche sans se plier aux dictats, pourtant rien n’y fait : on continue de montrer du doigt les solitaires, et de faire courber l’échine d’individus introspectifs qui trahissent leur nature, et ainsi rentrer dans les cases socialement enjointes – arbitrairement et injustement – faisant craindre à l’introverti l’exclusion du groupe, sans lequel en tant que primate social, il ne peut survivre.

Les introvertis se réjouissent en secret d’une annulation pour ces 6 raisons

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Respecter son circuit de récompense

Il est notoirement inversé, et à force de le lire, il est possible que l’on n’y ait pas tout à fait cru. Dommage pour les introvertis concernés, parce que savoir que l’on dispose d’une chimie opposée à la plupart, est factuel.

Les discrets ne répondent pas identiquement aux plaisirs recherchés par le plus grand nombre, l’accepter est un chemin quelquefois douloureux, conduisant à envisager que l’on est inadéquat et que l’on manque des aubaines et rencontres, ce qui est absolument faux.

Cela est simplement mal se connaître, que de croire que ce qui rend l’autre heureux vaut pour soi. C’est sous estimer sa nature introspective que de se faire croire que le contentement vient de l’assimilation, et que l’on ressent les mêmes envies, quand cela est une absurdité. La chimie lente des discrets fait pondérer tous les stimulus, en perte d’énergie, tant la subjectivité cognitive transmet et traite les données inversement.

Tout maîtriser

C‘est une évidence mettant en exergue la nécessité de savoir où et en compagnie de qui l’on met ses souliers. Les introvertis sont pour nombre d’entre eux des anticipateurs chroniques ayant pour caractéristiques de noter chaque détail, à s’en épuiser le cortex.

Quant à nos amygdales, la génétique nous confirme désormais que certains d’entre les introspectifs sont dotés d’un mini organe ultra sensible dans le cerveau, hyperactif, et envahissant, mal régulé par le maestro préfrontal.

En conséquence, on ne peut pas compter sur la désinvolture d’un discret, qui se fait le film d’un événement avant même qu’il ait lieu, et qui continue de le ruminer, jusqu’à ce que lassitude s’ensuive.

Tous les introvertis sont différents, pourtant beaucoup d’entre eux sont, au minimum, sensibles, quand ils ne sont pas hyperesthésiques. Comment ne pas redouter une avalanche de stimuli et sa perte de contrôle ?

Les discrets dansent quand une soirée est annulée, et c’est certainement l’un des uniques moments durant lequel on sait les y surprendre.

Économiser de l’énergie

C‘est évident pour les extravertis qui détiennent largement l’avantage : ils se rechargent mutuellement. Quand ils passent un moment en groupe, ils sont plus en forme qu’en arrivant.

Combien de fois est-il arrivé à l’introverti de se sentir plus en forme au contact de quelqu’un ? Même une personne plutôt bienveillante est drainante pour les introvertis, dont la complexité relationnelle et mode de pensée plus abstrait, demande des efforts constants pour alimenter une conversation amicale et bénigne.

On pense en concepts, complexifiés, que l’on transcrit en les vulgarisant. Les discrets emploient leurs mémoires de travail subtilement différemment. Une récréation avec des pairs introvertis capables de silences et d’allonger le temps est tout à fait énergisante.

Cela n’est pas assez courant pour qu’une annulation ne soit tout simplement pas un vrai soulagement pour un introverti, qui doit peut-être aussi concevoir ses obligations de tous les jours. Événement annulé, la forme recouvrée !

Recharger ses batteries

À part quelques introvertis inactifs, la majorité est déjà par ailleurs drainée de ses ressources énergétiques et psychiques. Le manque d’enthousiasme des introvertis et la joie ressentie lors d’annulations est évidemment corrélée à un compte débiteur au moment de sortir.

Déjà que pour beaucoup, les discrets sont réfractaires aux changements, nos cerveaux sont des organes promouvant la consistance, sur ajouter à une journée bien entamée ou une semaine ruineuse énergétiquement, et l’on découvre la recette des prières enflammées de suppliques réclamant le droit à la divergence et au repos.

On nous vend des sorties de zones de confort à la mode, cependant l’introverti lui, il a besoin d’y rester, ne serait-ce que pour fonctionner quotidiennement. Et puis la crainte de saboter un événement disparaît à la minute où l’introverti apaisé par son système nerveux qui lui envoie un signal d’armistice – la guerre est terminée – on va enfin s’autoriser à respirer. Avec gratitude.

Requérir du familier

Pas si infantile que le monde soi-disant adulte et responsable veut bien laisser croire : si les enfants intérieures du monde entier étaient enfin respectés et entendus, la planète serait bien différente. La sécurité et sa nécessité ne signifie pas nécessairement immaturité, au contraire : cela indique une capacité de contentements sages, et de douceur de caractère, des traits enviables par les temps qui courent.

La fiabilité et les consistances, pas fatalement routinières, simplement confortables et connues. Les introvertis sont sensibles à leur environnement, se retrouver dans un événement en compagnie de visages parfaitement inconnus ou mal connus, n’est pas aussi motivant que pour les extravertis, excités par la nouveauté.

Les introvertis se méfient, hésitent, observent et ne laissent échapper aucun détail. Cela est non seulement épuisant, mais de surcroît, comment éprouver le moindre plaisir à sentir étranger ? Comme un observateur témoin inactif, un huissier prenant en note les échanges, sans y adhérer complètement. Une annulation fait gagner de l’espace au disque dur des esprits introspectifs.

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Anticiper les détails

Ruminer avant et après, c’est évident, ces ruminations durant lesquelles le discret se fait des films aux scénarios plus ou moins réalistes, allant d’une excitation au désenchantement inévitable. On s’est peut-être fait une joie à l’idée de voir des proches, puis on se met à penser et repenser toutes sortes d’objections, et d’empêchements.

Et si cela ne se passe pas comme prévu, et si cela ne va pas dans le sens que l’on attendait, ou bien préférait ? Qui sont les autres convives, quels efforts faut-il encore éprouver d’accomplir envers des regrets annoncés ?

On sait que les introvertis ont développé leurs sens décuplés et qu’à ce titre, ils cherchent à les amoindrir, afin d’avoir la possibilité de ne pas être happés par le moindre petit détail, même anticipé, n’empêche pas le discret de se sentir totalement démotivé à envisager l’idée de revivre un événement qu’ils ont déjà vécu et revécu en leurs esprits zélés.

La réalité est rarement à la hauteur de ce que l’on avait cru. Les discrets vivent perchés parmi leurs génies tapageurs, assistent fréquemment à des célébrations incroyables in situ. Et même si éventuellement ils rentrent d’une soirée agréable, c’est avec attendrissement qu’ils retournent chez eux, fermant leur porte, rassasiés pour longtemps et la tête pleine d’images, qu’il va falloir trier longuement.

TheIntrovertSinger

The Gloriousness of Cancelled Plans : Introvertdaily.com