Matin chagrin… Quel introverti ne s’est pas réveillé tiraillé par sa discrétion ?
C’était une matinée comme les autres, je venais d’apprendre que l’on médisait dans mon dos, que l’on critiquait durement ma personnalité, mon tempérament divergent. Bien que me victimiser ne fasse pas partie de mes traits de caractère, ces jours-là, car cela est arrivé plus d’une fois, je me suis rejetée.
Les biais cognitifs moutonniers
Les introvertis consternés sont nombreux : la réalité est continuellement décevante, à bien dés égards, car un discret qui n’a jamais été mis en cause par une attaque personnelle n’existe probablement pas.
Les introvertis sont comme tout le monde, méritant respect et dignité, et de ne pas se savoir mis en cause injustement par un biais de confirmation, stigmatisant une divergence banalement humaine.
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25 autodénigrements systémiques abondamment soufflés par des extravertis bien-pensants
1 Être jugée ennuyeuse, sans fantaisie et apathique
Mes mondes intérieurs et leurs manifestations matérielles sont perçus comme limités par le plus grand nombre. Pourtant, il n’en est rien, ma vie est trépidante : travailleuse acharnée, option multipotentielle, et plutôt drôle de surcroît, je me demande comment les autres trouvent le temps de se distraire autant…
2 Ne pas entrer dans une case, être hors norme
Cela a évidemment commencé très tôt, dans la petite enfance, la différence rend immédiatement impopulaire. Cumulant les divergences y compris au sein de ma fratrie, rien n’a jamais été pour moi comme pour tout le monde.
Rien ne fonctionne identiquement au plus grand nombre pour moi. Et quelquefois, l’introvertie en moi aimerait juste savoir ce que signifie que de se sentir ne serait-ce qu’assimilée et congruente.
3 Éviter les surprises, ne pas « profiter » de la vie
Une hygiène de vie irréprochable, tout prévoir, et ménager mon introversion demande d’aménager mon quotidien au millimètre, laissant peu de fantaisie m’atteindre.
Aspirer à la simplicité cognitive, de profiter d’un instant, sans prospective ni analyse. Vivre sans rumination, recevoir plus de la vie, avec plus de paquets-cadeaux inattendus.
4 Me limiter professionnellement voire affectivement afin de me ménager
Cela est aussi largement corrélé aux conditions antagoniques de naissance, et le chemin qui en suivit inexorablement, une fatalité collée à mes souliers :
Les limitations que l’on m’impose, rechignant à me mettre en avant, des rejets subis et infligés, par ignorance… et pas la mienne, hélas.
5 Être invariablement mal comprise
Un continuum introverti, une sorte de long tunnel que les discrets connaissent bien : se justifier, expliquer, démentir, démontrer.
L’on est un avocat sans jour de repos, ni vacances, un esclavage que l’introvertie que je suis, abandonne par fatigue et usure. La misanthropie demeure plus simple et pragmatique au quotidien.
6 Être perçue comme froide et détachée
Alors que l’intérieur bouillonne et que rien n’indiffère mon esprit insatiablement avide de données. Une réputation conséquente d’un besoin de distance nécessaire à mon fonctionnement quotidien.
Un introverti sait qu’il est le citoyen inconnu, celui que l’on découvre post-mortem pour ses productions originales…
7 Abhorrer le groupe
Ne jamais avoir été assimilée au sein d’un collectif, car l’appartenance est une nécessité aussi vitale que le boire et le manger.
Ces rejets tacites sont devenus une règle, cloisonnant toutes velléités d’intégration au sein d’une communauté quelconque, savoir ce que signifie d’être un membre, une semblable des autres.
8 Détester les jacassements à ce point
Comme d’une odeur nauséabonde, les babillages mondains me donnent la nausée. Quant à mon incapacité typiquement introvertie, elle m’oblige et je me tais. Même lorsque je tente d’y consentir, on perçoit mon atermoiement émerger.
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9 Échouer ma vie de « femme »
Observer les autres et me sentir absolument inaccomplie. Passer à côté de ma vie amoureuse, ne pas avoir connu ce que les autres vivent sans aucunes difficultés, demeure une injustice irréparable. Une incalculable piqûre.
10 Vivre décalée tout le temps, n’être qu’une exception
Confirmer la règle, est un sacerdoce qui aurait été mieux été utile au sein d’une communauté ascétique religieuse. Au fond, la vocation introvertie est peut-être de se retirer.
Les désirs que l’on s’inflige ne font que creuser la fosse à son propre tombeau. Mon contentement jovial quitte momentanément la scène, m’abandonnant à mes passions. Sinistrement.
11 Être pathologisée
On m’a diagnostiquée fort peu élégamment toute mon existence.
Je suis porteuse de toutes les maladies mentales (ou non du reste), toutes les pathologies malsaines m’ont été attribuées arbitrairement par des personnalités projetant leurs ombres sur mon silence. L’introversion fait ça parfois.
12 Être assimilée à une timorée
Quand il n’en est strictement rien, voire l’opposé. Simplement mon circuit de récompense m’incite au retrait 9 fois sur 10, et je m’en félicite couramment ; sauf quand on m’assimile à une inhibition n’ayant rien de congruent avec ma personnalité d’introvertie affirmée et réservée.
13 Choisir systématiquement l’anonymat, me cacher
Chaque jour, je m’invite à trouver un millième du culot présenté par les instagrameurs, qui n’ont strictement aucun problème à exhiber tout et rien, sans complexe.
Quand j’en suis encore à me demander si je trouverai la motivation interne légitimant de me présenter librement, sans entraves (j’y suis presque). Parce qu’aujourd’hui, mes voisins entendent des récitals mémorables… et personne d’autre.
14 Disposer de si peu d’énergie psychique pour les autres
Comme l’on voit parfois dans les fictions, des amitiés solides, inconditionnelles. L’amitié sincère reste une des uniques immenses frustrations et regrets du fil des événements m’ayant conduite à éviter certaines gens. Avec un pincement de temps en temps. Introvertie ne rime pas avec indifférente.
15 Relever trop de détails et de systématismes
Ce cerveau permet, et cela est merveilleux, de comprendre une conférence en astrophysique à 6:00 du matin, et d’enchainer sur une autre, concernant la macroéconomie à 9:00.
Par contre, rien n’échappe à ce regard ni cette ouïe infernale, lui suppliant quelquefois de se relâcher, afin d’apprécier un délassement sans le disséquer.
16 Avoir été sous-estimée et jetée si facilement
Comme cela m’est arrivé fréquemment enfant et plus tard éventuellement : les moqueries et les quolibets, les amourettes mesquines, la lâcheté – et pas que la mienne – et les faux-semblants auxquels je n’adhère en aucun cas, prétexte commode pour se défaire de ma présence commodément. L’introversion protège, toutefois pas de la vie.
17 Subir des remarques insignes et irrespectueuses
Dans la continuité des sous-estimations récurrentes, les réflexions et sous-entendus inélégants, les jugements présomptueux et désobligeants, jugeant la forme et le fond, sans y avoir en aucun cas eu accès. Comme regarder un film dont on est le principal protagoniste, auquel on a muté les répliques.
18 Être surstimulée tout le temps par les gens
Comme au bout de quelques minutes, au supermarché, abandonner ses courses, éviter les soirées, ou simplement la vie. Économiser sa vitalité frugale, garder de quoi accomplir les minimas parfois, et ne plus avoir la moindre réserve pour s’égayer de temps en temps. L’introvertie frustrée, ne sait plus se contenter.
19 Ne pas être conviée à s’amuser
La grande oubliée des répertoires de gens cool, même après des années d’efforts futiles, un souvenir bien malheureux de collégienne. Car sur cette longue liste, je n’y étais pas inscrite. Ayant beau me mentir, cela n’était jamais moi que l’on invitait, et cela a toujours été. L’introversion sépare, et rapproche de soi, certes… arbitrairement parfois.
20 Faire si peu confiance, ni naïveté ni innocence
Développer un 7ᵉ sens, savoir anticiper et déchiffrer, disposer d’un coup d’avance, et ne plus croire en rien. Ni personne. Chercher l’exception, n’arrivant pas, accepter lasse qu’un chemin solitaire est peut-être un destin, qu’accepter facilite la tâche.
21 Ne pas avoir accès à l’amitié, à la confidence, comme les autres
Envier faiblement, il faut bien l’avouer, la sincérité au quotidien. Sans pour autant en disposer des capacités, à laisser entrer un autre être qu’un chat mystérieux, ou qu’un autre mammifère n’ayant pas l’usage de la parole, conséquemment exonéré de duplicité. Les mots ne savent que tromper et manipuler.
22 Manquer d’enthousiasme
Comme on le sait sur ce site, la chimie introvertie filtre et réserve tout comportement, et le pessimisme ou réalisme radical permet peu d’élans exaltés.
Un fou rire manqué par indécision, ou bien une opportunité mal évaluée, par ce doute consistant, habituellement très utile, pourtant un répit ferait office de légèreté occasionnellement.
23 Me sentir coupable
L’introverti coupable, c’est tout un poème : des vers sans rimes, désaccordés, n’ayant plus autres fonctions que censurer un peu plus, interpréter à outrance, regretter des riens, et boursicoter des vents. Les discrets se sentent quelquefois coupables d’exister.
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24 Faillir à désirer, et complexifier l’originel
Avoir envie, comme cette volupté instinctuelle, cette pulsion de vie, que tant matérialisent, dont l’introvertie que je suis, manque implacablement généralement.
En mon nom uniquement, je me sais coupable d’essoufflements, une fatigue mentale désabusant les frictions internes, paresseusement. Décortiquer anémie.
25 Discerner la violence partout, tout le temps
Noter les manquements, immanquablement. Les ruminer, la vie serait-elle plus inquiétante que la mort ? Que l’on finit par observer partout.
Ce que sa conscience promeut, apparaît insensiblement, sans magie aucune, logiquement. On observe subjectivement : l’introversion fait ce don, annulant d’autres aptitudes d’émerveillement. Un peu d’eau de rose et de vanille, sur un gris plus nuancé, seulement pour ce matin.
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Dr. Ramani Durvasula : 3 Atouts à Être Introverti – MedCircle.com