6 Petites Attentions Salutaires Pour l’Introverti

Les introvertis rêvent en secret de ces 6 marques de considération.

On sait que l’introverti, qu’il soit logicien ou sentimental, espère que l’enchaînement des possibilités soient moins arbitrairement prévisibles, car un discret a brusquement tendance à s’engager dans une voie de repli, las. On ne peut pas deviner ce dont un individu, qui plus est introverti, rêve secrètement, mais on peut par déduction, envisager quels sont les obstacles que rencontrent les introvertis, notamment en matière relationnelle.

Celui qui se manque de respect donne aux autres la hardiesse de lui en manquer. 

Pierre-Claude-Victor Boiste 

L’introverti est une forteresse.

Une citadelle séparée, au sein de laquelle on se sent tout à fait à son aise, voire dans son élément le plus naturel. On ne peut pas vraiment deviner ce que ressent un introverti. Dans la majorité des cas, l’introversion renvoie immédiatement vers l’intérieur tout velléité d’expression excessivement évidente, par nécessité préservative. Évidemment, ça n’est pas une marque de faiblesse, mais l’absence de besoin impérieux de validation. Néanmoins, certains introvertis dialecticiens apprécient une bonne joute verbale, simplement, ils sont contentés pour un long moment quand cela se trouve sur leur chemin. 

Il y a presque toujours un fonds d’égoïsme dans les actions des hommes, même dans celles qui paraissent entièrement faites en faveur d’autrui. 

 Pierre-Jules Stahl 

L’introverti disqualifié.

On ne va pas s’attendrir, le sentimentalisme demeure une minauderie inutile : pourtant, l’introverti se trouve fréquemment frustré de ne pas obtenir ses dus. On lui doit, comme tout un chacun d’être écouté et considéré comme une voix, un individu de convictions, ou non, car la neutralité est un choix aussi valable qu’un autre, et qu’en aucun cas les rapports de force devraient légiférer nos interactions. L’introverti se retranche de son côté, finissant par baisser les bras, et il faut une sacrée personnalité pour exister en dehors des autres. Tribut aux introvertis dont la force de caractère concède trop souvent, pas par lâcheté, mais davantage par dignité.

Les introvertis sont tous, sans exception, passés par des stades, des étapes trop solitaires, dont des périodes ont été marquées par une forme d’impuissance. Comme dépossédé, le discret vit un peu comme un héros de ce feuilleton bien connu, précurseur de Big Brother, Le Prisonnier, le personnage principal, Numéro six cet agent du MI6 hurle qu’il n’est pas un numéro… et c’est un peu ce qu’un introverti moyen souvent se surprend à observer à son sujet, ni entendu ni validé, ou pire, ridiculisé complaisamment, et j’insiste : qu’un discret soit un contemplateur affirmé ou un idéaliste révolté, l’introverti est rarement estimé au niveau de son sérieux.

 L’arrogance est le partage ordinaire de la médiocrité. 

 Goswin de Stassart 

Voici 6 égards qu’un introverti apprécierait par-dessus tout.

I Être respecté.

La modestie feinte entoure d’une aura mystérieuse, le léthargique fade cherchant à passer pour savant…, mais souvent l’introverti SAIT. Il se tait, car il n’a strictement aucun goût pour l’attention et c’est en petit comité que l’introverti laisse découvrir son jeu. Non pas par duplicité, il ne faut pas confondre réserve et malice non plus, concernant les aptitudes que les introvertis décident volontairement de montrer ou non. Un introverti peut choisir l’agressivité, mais son système nerveux lui donne souvent l’ordre opposé : « bah, aucun intérêt ». L’introverti aimerait qu’il lui soit enfin montré le respect de ses limites, de sa singularité, et que ne lui soit pas réclamé le moindre changement contraignant : honorer les retraites de l’introspectif c’est avant tout respecter ses silences. Sans juger.

Faire une pause : est en effet la première marque de considération que l’on doit à celui qui se tait, mais aussi de lui faire savoir que l’on comprend que son silence vaut de l’or. Un introverti éprouve une gratitude immense quand il s’aperçoit que son entourage ou partenaire a fini par saisir son fonctionnement, et qu’il prend le relais. L’atypie des introvertis ne devrait pas être sous-estimé, on peut éloigner un discret en lui refusant qu’il se taise, qu’il déchiffre comme une marque d’irrespect. On ne confond pas silence avec mutisme.

 Il n’y a que par le respect de soi-même qu’on force le respect des autres. 

 Fiodor Dostoïevski 

II Être interrogé.

La discrétion aujourd’hui peut passer pour la manifestation d’un manque d’affirmation, et c’est une erreur grossière véhiculée par les manifestations tapageuses qui font désormais office de norme. Les introvertis finissent par être purement et simplement ignorés, dans le meilleur des cas, quand cela ne va pas directement à l’abaissement, ou bien l’opinion du discret est immédiatement mésestimée. On valorise l’agitation alors que c’est dans les apparences les plus agitées que rien ne se produit intérieurement, et les expressions impassibles dissimulent des esprits remuants.

Les introvertis sont reconnaissants quand ils s’aperçoivent que l’on prend leur avis sans ironie et que l’on fait peser sur les décisions la qualité de leurs raisonnements : il faut le reconnaître les introvertis, comme dans cet article où j’emploie la parabole de l’économiste pour illustrer le tempérament introverti, dont on ne peut ignorer la tempérance en tout. Interroger un introverti et en tenir compte, restitue de l’amour-propre au discret qui en est trop fréquemment lésé. On ne confond pas réserve et apathie.

 II y a des dispositions morales antipathiques à l’élégance : La cupidité, la lâcheté, la sottise. 

Eugène Chapus 

III Être ménagé

Pour certains introvertis, le langage oral, ou bien les consignes non écrites représentent un défi : c’est mon cas, et l’hésitation qui me caractérise provient en effet du tempérament introverti, cet article explique, illustré de données scientifiques cette différence, que l’on peut étendre au comportement largement observé chez les discrets : l’hésitation. Qu’un proche choisisse de ne pas brusquer un discret est amplement apprécié ; en lui ménageant sa constitution, exigeant que l’on lui attribue un temps de latence : la spontanéité n’est pas toujours bonne conseillère.

Un discret éprouve de la gratitude quand il se rend compte que l’on n’a pas décidé pour lui encore une fois, ou que l’on lui laisse tout le temps dont il a besoin, en lui proposant de répondre plus tard, en n’exigeant pas du discret un comportement extraverti : on épargne un introverti en lui indiquant que l’on souhaiterait lui soumettre quelque chose dans quelque temps. ET au restaurant, on lui dédie un long moment pour faire son choix, en lui proposant un apéritif : il ne faut pas confondre hésitation avec indécision.

 Les êtres humains ont des tendances innées à l’égoïsme, à la méchanceté ou à la pitié. 

 Alexis Carrel 

IV Être considéré.

L’obséquiosité, non : la courtoisie, indubitablement, oui. On ne peut pas vivre sans un minimum de considération, sociale ou affective : les introvertis sont encore jugés loin de leurs réalités, car l’humanité toute entière répond aux mêmes besoins et attentes. Un introverti à qui l’on ne témoigne pas toute la délicatesse qui lui revient, est blessé au même titre que tout individu, ou plus, à l’usure.

Un introverti à qui l’on témoigne de la sympathie, de la prévenance, que l’on ne bouscule pas, que l’on ne pousse pas à agir contre sa nature : de la mansuétude, du temps et pas de comparaisons pénibles… on ne propose pas au discret un dîner dans un endroit agité ou de l’abandonner seul dans une soirée où il ne connaît même pas le chat de la maison. On ne confond pas solitaire et apathique.

 Il vaut mieux aller au ciel avec le mépris du monde qu’en enfer avec ses éloges. 

 Jean Baptiste Blanchard 

V Être reconnu.

Les introvertis savent ce que signifie de ne pas recevoir de reconnaissance, car leur réserve et retrait sont interprétés à tort comme de la passivité. On ne devrait jamais sur estimer le tapage et ses châteaux de sables, ou sous-estimer le calme apparent d’un discret. On peut se retrouver surpris d’un accès d’exaspération réprimé par l’introverti horripilé par des limites infranchissables largement dépassées. Un introverti n’est ni lâche ni mou, mais calme. Dommage qu’il faille une tempête pour recouvrer sa souveraineté.

Quand on rend au discret son avoir, on lui rend une justice équitable, l’introverti est tant habitué à n’être que rarement cité pour ses bienfaits, apprécie grandement que l’on lui fasse crédit de ses accomplissements, que ses compétences ou attentions ne soient plus tenues pour acquises et que l’on cesse de confondre discrétion avec incompétence.

  On jouit de ce que l’on donne, on se prive de ce dont on abuse. 

Le recueil d’apophtegmes et axiomes

VI Être accepté.

Toutes ces questions sur sa vie sociale trop vide au goût des autres, ou ses choix de vie, et ordinairement ces réflexions sont faites publiquement, hors contexte ni courtoisement. Les introvertis cachent leur vie véritable pour se protéger, et finissent par éviter les autres pour ne pas avoir à justifier leurs différences en tout. Les introvertis sont régulièrement secoués par des allusions désobligeantes, générant une honte, que rien ne justifie.

Un discret qui se sent enfin accueilli et compris, pose ses valises, et cela ne doit pas lui arriver si souvent. Un introverti sait qu’il faut l’attendre, sinon il ne viendra pas, et lui laisser son espace, sinon il partira. Le soulagement d’un introverti qui se sent compris, et confirmé, notamment quand un proche reconnaît sa singularité, ou que l’on ne lui fait en aucun cas observer sa divergence : au contraire, on la valorise comme ce qu’elle est. Une place qui revient aux introvertis est enfin occupée, et nous savons tous que nos sièges sont trop souvent libres, et que personne ne peut prendre la place de l’autre, unique. Il ne faut pas confondre sobre avec antisocial.

TheIntrovertSinger

Les citations proviennent toutes du site Mon Poeme.fr, Dictionnaire des meilleures citations et proverbes du monde ainsi que des poèmes français.

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