Les Introvertis Sont-Ils Vraiment Lents ?

Pourquoi les introvertis ont-ils l’air indécis ?

C’est le problème du ‘prétendre être’. Les introvertis ne cherchent pas à paraître et trouvent inutile toute cette agitation. Néanmoins, y a-t-il une réalité qui expliquerait la perception des extravertis sur notre façon de réagir à retardement ? Quand un introverti agit, c’est que tout a bien été envisagé. Que l’unique voie qui s’offre à lui à ce moment précis, est le résultat d’une réflexion qui a dû mûrir. Ce qui donne cette impression de lenteur, c’est une absence totale de manifestation tapageuse. Ce manque de ‘spectaculaire’, donne une information approximative sur l’introversion.

Oui l’introversion implique un antagonisme. Ça signifie que nous éprouvons un stress et de l’anxiété. Notamment quand nous sommes forcés à sortir de notre fonctionnement naturel. Satisfaire les apparences pour rassurer l’entourage, en s’assimilant au groupe.

Le sous-entendu est évident, «l’introverti n’est pas ‘normal’ ». Comme si un handicap était à l’origine de cette diversité. Puis qu’est-ce que le handicap !? On en est encore à nous mettre un modèle ridicule comme idéal. Y compris dans le domaine des cognitions (savoirs). Ce qui est complètement délirant à l’ère de l’imagerie médicale et des satellites géostationnaires.

Lenteur vs spontanéité ?

De quoi parle-t-on ? Je ne suis pas spontanée en effet, sauf pour l’humour en petit comité. Un introverti qui se connaît un minimum et maîtrise son introspection, sait très bien être poli. Faire un trait d’humour par courtoisie. Surtout pour sortir une personne d’un embarras. Sans pour autant avoir la capacité de répondre du tac au tac, par surprise. En effet, les introvertis ne sont pas spontanés et volubiles. En revanche quand le tour du problème et fait, le cerveau hyperactif et perfectionniste des introvertis, donne son diagnostic. Son opinion est très tranchée. Avec une grande facilité quand tous les paramètres ont été soupesés.

Pas de langue de bois

On sait ce qui fait peut-être contraster le fonctionnement introverti. Cette valorisation du baratin qui déplace la poussière, mais pas les montagnes. C’est comique, mais les gens tendent à interpréter à tort comme efficaces, les personnes bruyantes qui envahissent l’espace.

Par cette façon singulière d’occuper l’espace auditif et visuel. C’est souvent le cas en groupe, au boulot ou dans la vie quotidienne. La personne qui gigote dans tous les sens attire l’attention. Qui pour les plus faibles, peut sembler rassurant. Il faut souvent des chefs de meutes, qui prennent le leadership. Même dans les situations les plus anodines. Des dominants. Les introvertis ne pratiquent pas la manipulation sémantique, et rejettent les prises de pouvoir. C’est précisément ce qui est perçu par les influençables, comme du charisme, ou un marqueur de leadership.

L’hermétisme comportemental

Je m’explique, les extravertis me font sentir décalée. Malgré mon empathie et une vraie compréhension intellectuelle. Nous avons tous notre place, j’avoue que je ne comprends toujours pas, ce que les extravertis ne comprennent pas ! Ils jugent l’introversion sans avoir la moindre idée de ce dont ils sont en train de tenter, maladroitement et naïvement, “d’en-boîter”. Les extravertis aussi, ont certainement quelques limites. Notamment dans leur interprétation du monde.

Un miroir dérangeant ?

Passer du temps avec un introverti, peut provoquer chez les plus extravertis une forme d’angoisse. Ou d’ennui (réciproque). Il est bien possible que leur regard soit en lien avec une projection ? Peut-être se réjouissent-ils secrètement de ne pas ressembler à l’ennuyeux introverti ? Dont le regard perdu et les pensées profondes, lui font courir trouver un shoot d’endorphine auprès de ses semblables.

Une alchimie monotone ?

L’introverti est sensible aux stimulus, nettement plus significativement que les autres tempéraments. En revanche leur point de vue, certainement… Oui, par rapport aux dopamines-répondants. Notre complexité à ressentir l’excitation, donc à répondre immédiatement à un stimulus se fait souvent en décaler. On va se retrouver à répondre en différé à toutes nos interactions. Sous la douche ou en préparant son petit déjeuner. L’introverti va avoir des révélations sur ce qui aurait pu être une réponse parfaite. À la situation de la veille ! La rumination qui résulte de notre chimie complexe. Allongeant considérablement la réflexion qui est très précise et détaillée, qui nécessite plus d’énergie, par conséquent plus de temps.

Pas de raccourcis

C’est vrai qu’on pourrait symboliser par un chemin de campagne, qui prend plusieurs embranchements. Avec des impasses, pour arriver à une destination qui n’est absolument pas prédéterminée. Les introvertis pensent comme une horloge suisse. Dont les engrenages sont micros organisés, et ne supportant pas l’approximation. Mécanisme fragile, dont le moindre grain de sable enroue et sabote. Nos cerveaux sont des machines ultras performantes, qui vont à des vitesses phénoménales. Quand elles sont bien paramétrées. Il suffit que toutes les informations soit à disposition de l’introverti, pour que sa supériorité s’exprime.

Se méfier de l’eau qui dort

L’air apathique ou maladroit, comme c’est péjoratif ! L’introverti qui fixe l’horizon indécis, ou mal à l’aise face à des situations indésirables. Qui peut aussi donner un sentiment d’incongruité. Aux extravertis uniquement, parce que les introvertis sont synchronisés. Ils ne ressentent rien de particulier les uns vis-à-vis les autres. À part une évidente facilité.

Un anxieux peut tout à fait donner le change durant un bref moment d’inconfort. Que celles et ceux qui préjugent se demandent si l’introverti fuyant, n’est tout simplement pas désintéressé. Les introvertis savent aussi très bien claquer la porte. Par manque de confiance en leur environnement.

Performants dans les tâches complexes

Nous lisons plus vite, comprenons plus vite. Percevons absolument tout, avec une précision qui ferait froid dans le dos du plus belliqueux des extravertis. Alors de quelle lenteur serions-nous coupables ? La pensée analytique qui caractérise l’introversion, ne sait pas comment envisager d’élaborer quoi que ce soit, sans y passer un minimum de temps. Je sais que j’ai besoin de maîtriser toutes les données avant d’envisager la moindre décision. Ça peut prendre longtemps avant que mon cerveau me trace le raccourci dont j’ai besoin. Nous possédons des chemins de traverse, qui sont là à attendre patiemment de nous livrer nos feuilles de route. Tous les introvertis sont comme ça. Des ‘meubles secrétaires’ période empire, truffés de nombreux tiroirs secrets. Nous abritons des monts et des grottes, qu’il nous faut parcourir chaque jour.

Un débit de paroles plus hésitant ? Le regard effacé ? Une démarche indécise sur la direction à prendre. Nous les introvertis, habitons le champ des incertitudes. Nous cherchons des réponses. En effet, nous observons le monde à l’aide d’une lunette microscope. Qui ne donne jamais dans le prêt à dire ou à penser. Alors, dans une soirée l’introverti sera dans un coin à observer. Ce n’est pas lui qui élèvera bruyamment le ton dans un dîner en ville. En revanche, la phrase assassine qui fendra le silence, tel l’éclaire dans la pénombre, c’est l’introverti qui la prononcera. Sans se soucier jamais du regard de l’autre. Authentique. Affranchi quand il l’a décidé, l’introverti peut vraiment surprendre quand le jeu en vaut la chandelle. C’est certainement ça notre chère divergence. Une froideur maîtrisée, dans un monde qui a brûlé bien des ailes. Extraverties !

TheIntrovertSinger

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