Je suis mal lors des interactions sociales, et ça me va bien

Parce que les articles qui proposent des astuces visant à améliorer ses compétences relationnelles, truffés de conseils pour cultiver un faux-self. Vivre avec une personnalité d’emprunt finit peut-être par étouffer. Développons.

Si un introverti joue la comédie afin de se conformer, l’estime demeure le premier problème, qu’il faut faire taire. Comme l’anxiété probable qu’induit tout simulacre. Si l’on n’est pas trop psychopathique. En compagnie de l’inquiétude d’être découvert, et de ne pas être apprécié à sa valeur juste.

Que l’introverti qui n’a pas porté son faux soi pour séduire, ou pour un emploi, me jette la première souris ! Quant à la période scolaire, beaucoup d’entre nous ont vécu des expériences douloureuses.

Parce que notre besoin d’être accepté par le groupe, est mal contre balancé par la maturité à cette période ingrate. Pire si l’on s’est retrouvé à avoir un penchant pour un extraverti. Ayant fait sentir l’introverti incomplet, comme souvent lors des échanges entre extravertis et introvertis. Accompagné d’un sentiment persistant d’avoir à modifier son comportement, et correspondre à leurs idéaux.

Beaucoup de lieux pas communs

En effet, les conseils de ces articles sont étonnants de superficialité, le thème des interactions sociales y est abordé, comme on ferait un tutoriel en dessin ou en maquillage. On propose aux introvertis de requérir à des béquilles émotionnelles amicales, touchées par notre handicap social, afin de nous guider.

Tel l’aveugle et son chien guide, dans les ruelles sombres des enjeux du langage corporel et de la langue des signes. Pas la vraie, l’autre celle des implicites qui nous absorbent. J’en profite pour faire une ovation aux sourds, qui ont pour particularité de se concentrer sur les expressions faciales en permanence.

La sanction sociale

Oui, les introvertis sont sanctionnés en matière de séduction sociale, qui n’entre pas dans le système de valeur des introspectifs. Valorisant l’authenticité en toutes circonstances.

Laissant le superflu à ceux qui en ont l’énergie et le temps et quelques talents. Même le plus coquet des introvertis ne le sera que pour soi, par plaisir autocentré de se sentir impeccable. Certainement pas dans l’objectif de charmer ou de persuader son entourage d’une appartenance quelconque. Ou par identification à un groupe, qui serait porteur de signes distinctifs extérieurs agréables.

Allergiques aux faux-semblants

On nous conseille d’essayer et que ça roulera tout seul, à force on ira plus naturellement vers les autres. Comme un allergique irait se désensibiliser. Il est possible que sur le papier cela fonctionne.

Dans la réalité, à part stigmatiser un peu plus l’introverti timide ou non, anxieux ou non, charismatique ou non. En lui proposant comme unique façon de vivre, d’incarner une pâle imitation des modèles extravertis. Qui non seulement ne sont absolument pas la norme, ou plutôt contre-productif envers un cerveau qui fonctionne à l’opposé.

Si on connaît peu notre fonctionnement – et il existe de nombreux articles qui le soulignent sur ce site – nous sommes aujourd’hui assurés que notre introversion n’est pas un trait de personnalité. Enfin si, mais par typologie, on classe les humains en deux catégories : I/E. Ça n’est pas un atelier d’habiletés sociales qui rendra les neurotransmetteurs différents pour nos méninges.

La perfection n’existe pas

Alors, pourquoi essayer de s’améliorer ? Qu’est-ce que la perfection ? On ne va pas se promener avec une étiquette, «à céder cerveau introverti, peu de kilomètres au compteur ». «Échangerait contre un modèle extraverti économe en énergie ».

Puisque nous savons encore une fois que nous sommes épuisés par les échanges, et le contact prolongé avec le groupe. Que nous sommes aptes autrement, et pleins de force, si l’on apprend à contrôler son introversion, afin de nous épanouir à notre façon, solitaire et heureuse.

Le fait d’être perméable à la culture populaire est un problème majeur, dont les introvertis devraient toujours avoir conscience. Ce sentiment d’urgence, de ‘rater’ quelque chose, quand on voit l’illusion ‘des autres. Qui vivraient plus intensément. Sans avoir à l’esprit qu’un introverti risque un épisode ‘dépressif’, quand il se met à s’infliger une vie qui ne lui convient pas.

Nos ressentis sont décuplés

C’est pourquoi nous nous épuisons, nous ressentons avec une puissance que seuls les introvertis connaissent. Se connaître peut prendre une vie entière.

Il est possible qu’un sentiment de gâchis assombrisse les années passées à se demander pourquoi on n’est pas tout à fait soi-même. De se laisser contaminer par les exigences culturelles, il suffit d’observer avec attention la majorité des gens, pour s’apercevoir qu’ils sont juste à l’aise avec les mensonges relationnels.

Qu’ils maîtrisent et pour certains, savourant l’effet que procure la manipulation ordinaire. Ce que rapporte au plan purement personnel, d’influencer les gens.

Largement sous-estimés

L’on prend les introvertis pour des personnes limitées, et c’est très drôle et agaçant à la fois. Aller justifier sa différence auprès de porteurs d’œillères, est une perte de temps.

Ouvrir les yeux aux introvertis qui se cherchent, devient une urgence. Tant que les introvertis seront inconscients de ces trésors que sont leurs cerveaux. De grosses machines qui méritent tous les égards possibles. Pour leurs capacités infinies, puisqu’ils se sentent respectés.

Apprendre à respecter sa physiologie

C’est le début de l’amour pour soi sans narcissisme en se respectant infiniment. Il est possible que cesser de s’infliger des violences sociales soit le début d’une belle histoire avec soi.

Cessons de porter des chaussures trop petites ! Qui a le souvenir d’une jolie paire de chaussures pas du tout adaptées à la forme de ses pieds ? Ou d’avoir acheté un modèle qui plaisait tant, mais qui n’a fait que léser. Vivre avec des douleurs aux pieds, pour ceux qui possèdent tous leurs membres ; n’oublions jamais les autres ; promet un moment insupportable. Qui ferait marcher pied nu, les plus délicats.

Des berceaux sensoriels

L’argent et la popularité sont des moteurs extravertis qui nous sont étrangers. Si les introvertis vivaient leurs visions du monde, pas homogène et c’est très bien ainsi, il serait surpris. Nos besoins en contact sont identiques.

En plus sélectif et intense. Cinq minutes avec un introverti équivaut en qualité à des heures. Tant l’introversion est précise et profonde, les petites conversations n’existent pas. Le point central est rapidement atteint, les introvertis n’ont pas besoin d’y passer des heures.

L’abondance solide

Accepter que l’on soit un vrai extraterrestre. Parce que ceux des sites conspirationnistes n’existent probablement pas. Que nous les représentons jusqu’à ce qu’ils viennent. Pour montrer aux extravertis que les introvertis sont des milliardaires en idées originales. Millionnaires en sentiments. Dans un bonheur de tous les instants quand ils sont eux-mêmes. Qu’ils devraient ‘être’. Quitte à déranger et d’accepter de déranger. En affirmant leur introversion poliment.

Comme si les introvertis ne savaient pas échanger et s’exprimer.

Les introvertis savent faire, comme tout le monde et quelquefois mieux. Quel sentiment d’imposture et de fatigue émotionnelle et physique ? Pourquoi porter au quotidien un costume trop grand ? Qui nous fait passer pour mal fagotés et douteux. Allons, vêtus de notre introversion, cousue main, sur-mesure.

TheIntrovertSinger