Est-il possible qu’un introverti se métamorphose en son opposé ?

Après avoir passé un test sur le site spécialisé en psychologie jungienne « similarminds.org », on doit y livrer deux réponses par question : la version idéale et la réalité. Tous les introvertis ce sont un jour reproché de manquer d’aptitudes sociales, donc d’extraversion, et on peut légitimement se demander si on peut se transformer en extraverti avec succès ?

Le résultat de ce test indique que je souhaiterais agir idéalement comme la personnalité ESTJ (Directeur), ce qui ne m’étonne qu’à demi, je me reproche souvent mon manque de praticité, être perchée n’est pas simple dans la vie de tous les jours. Être extraverti facilite le quotidien, tout est conçu pour les “sensoriels extravertis” et pas grand-chose pour les autres plus intuitifs.

Qu’est-ce que l’extraversion, et qu’est-ce que l’introversion ?

Il arrive fréquemment que l’on assimile l’introversion à la timidité, c’est ennuyeux, car les extravertis sont timides parfois, et peuvent souffrir du même type d’anxiété dite sociale, comme la crainte d’être jugé.

Les extravertis se sentent régénérés lorsqu’ils sont entourés.

Les introvertis au contraire se ressourcent et récupèrent dans l’intimité.

Énergie retrouvée avec leurs pairs pour l’extraverti, perte d’énergie de l’introverti dans les rapports sociaux ou de groupe. On voit briller l’extraversion dans des situations de la vie de tous les jours là où l’introversion se fatigue et s’éteint peu à peu. La bougie se consume d’autant plus vite, pour certain car associée à une forme d’anxiété ou timidité, les interactions sociales sont particulièrement éreintantes, et la valorisation de l’extraversion tend à invalider l’introverti qui par conséquent se perçoit comme incompétent.

Se sentir inapte n’est pas particulièrement épanouissant. Le tempérament introverti est toujours victime d’une réputation imméritée et infondée, l’introversion est mal connue, mal comprise, victime d’une image absurde, simplement parce que ses sujets sont divergents sur la forme et dans le fond.

Que dit la science et que disent les chiffres ?

Pour éviter un raisonnement basé sur des croyances, la science confirme distinctement les différences entre les cerveaux humains dont les choix cognitifs iront plus volontiers vers l’extraversion, car celui des introvertis est plus volontiers prédisposée à faire l’exact opposé. L’introversion représente au minimum un tiers de la population.

Tisser des liens ou s’exprimer se sentir à son aise et se réjouir d’être entouré est plus naturel chez les extravertis, d’ailleurs la société occidentale est calibrée pour ce tempérament. Même si certains sont timides, ils souffrent de ne pas vivre selon leur inclination innée, alors que les introvertis n’en souffrent pas du tout. Stimulés par les stimulus, l’extraversion est dans son élément quand il s’agit de projeter son énergie.

Biais culturel extraverti et perception négative de l’introversion.

L’introversion minoritaire se caractérise souvent par une forme d’élitisme valorisée, car plus rare. On pense immédiatement aux arts à la science, la musique classique, la littérature, on imagine mal Camille Claudel ou Marie Curie dansant dans un clip avec des complices peu frileuses. L’introverti est perçu comme complexe, opaque et trop mystérieux ou atypique pour permettre sa prévisibilité, cela dérange comme on peut tout à fait l’envisager aisément.

Un introverti sait tout à fait imiter un tempérament opposé, d’ailleurs si on connaît un peu la typologie jungienne, on sait que l’ombre de son type se manifeste régulièrement. Pour un INFP par exemple, de temps en temps surgit l’ESTJ en lui, tous les introvertis s’acceptant savent qu’ils possèdent des facettes que peu d’élus ont le privilège de témoigner.

Des extravertis pluriels.

Il y a le stéréotype de la gourde extravertie dont on sait le dérouler d’événements rythmant la journée, ou l’archétype de l’extraverti un poil superficiel dont il est facile de se gausser, mais quid des extravertis chefs d’entreprises ou enseignants ou encore leader politiques ? Ils sont nombreux. Ils sont médecins, pilotes de ligne ou avocats, ce sont les patrons de nos patrons et les introvertis sont les collaborateurs ou dans l’ombre de ces extravertis, et les imiter n’est en réalité possible que pour un court instant, au risque de s’en bruler les ailes.

Une journée comme une extravertie type.

“J‘ai mille choses à faire, je suis inscrite à un club de gym où je fais des rencontres tous les matins, j’ai rendez-vous chez “Mon coiffeur” avec qui j’adore bavarder. Puis il a y le déjeuner avec les filles ! Ma bande de copines. Nous nous amusons et bavardons à foison. La veille, j’étais seule à la maison, j’ai cru mourir d’ennui. Il ne faut pas oublier une petite séance de shopping avant de retrouver des amis au restaurant ce soir, nous préparons les vacances d’été dans une grande villa à plusieurs, ça va être génial !

Une journée extravertie signifie de téléphoner et d’enchainer les échanges sans ciller, éventuellement déjeuner en compagnie et parfois diner avec d’autres, après une journée à avoir projeté son énergie à l’extérieur. Les extravertis sont confiants et s’expriment spontanément, travaillant en équipe, le groupe les galvanise et dynamise, dans l’inaction ils perdent toute efficacité et sans action leurs neurotransmetteurs font un travail afin de ne pas perdre leur élan.

Ambivertis ou indécis ?

On a invariablement une préférence ou un choix cognitif plus marqués, l’introversion non masquée chez certains fera ressortir les introvertis moins timides comme ambivertis, toutefois il est vraisemblable que nous employons tous toutes nos fonctions cognitives avec une préférence ou habitude récurrente. L’introversion est un spectre, il faut savoir où se situer et faire un sincère travail d’acceptation.

On a tendance à se conformer par crainte du rejet, faire partie du groupe était vital il y a encore peu, c’est un besoin fondamental et humain, mais la sagesse fait percevoir que mieux un individu honore sa nature, plus il est respecté.

TheIntrovertSinger