Quels Bons Films Avec des Personnages Introvertis ?

Une sélection de films et documentaires, que tous les introvertis vont apprécier.

Les introvertis ne réagissent pas du tout de la même façon aux stimulations visuelles. Rappelons qu’un introverti ne décore pas sa maison avec des illustrations humaines. Réagissant identiquement à la vision d’un objet ou d’un visage.

On s’ennuie rapidement quand on est introverti même si on regarde (un peu) de tout, l’œil critique. Distraire l’introversion ou capter son attention, requiert des éléments de complexité. Résistant à la superficialité de l’offre grand public, sans émettre de jugement, habitués à vocaliser leurs divergences. Les introvertis savent éviter des programmes avec leur sélectivité si naturelle. Cependant, on ne distrait pas un introverti avec des bombes-grenades et des AK 47 portés par de gros bras, posant avec son héroïne savamment dénudée : effet décrochage en moins de 10 minutes.

Le biais hollywoodien.

Les introvertis comme les autres, ont vu des films, façon blockbuster américain. Voiture crashée, une petite dose testostérone, et du romantisme vaguement érotisé. L’empire fait son métier, et le monde s’est synchronisé à la sauce Las-Vegas polar sexuel, New York aux dialogues intellos, Los Angeles romantique guimauve, et le Washington thriller politique. C’est toujours la même chose avec cette ‘esthétique fédérale’, reprise jusqu’au levant, cette signature américaine imitée, jamais égalée.

Pionniers dans tous les domaines, on se soumet à l’hégémonie états-unienne, appréciant tous sans acception de se détendre devant une production bien ficelée. Après une journée de labeur, ou dans une période difficile, une bonne comédie ou un drame à la photographie peaufinée, fait largement l’ouvrage.

Le confinement continue, car ici à Paris en ce pont de l’ascension, c’est le calme absolu. Puisque nous sommes tous invités à rester chez nous, les Français ascensionnant dans leurs prisons domestiques, où nous sommes assignés.

Avoir sous la main un petit programme ajusté à nos cerveaux introspectifs, tombe à pic.

La revanche des introvertis.

Les introvertis rient et pleurent, mais pas comme le grand-public. Les introvertis sont ciblés en niches très spécifiques, ils consomment le divertissement avec plus de parcimonie.

On est bien chez soi, en dégustant un plateau-repas devant programme original et excitant. Voici une liste de films et documentaires, une playlist choisie pour les introvertis amateurs de complexité, contemplant la beauté autrement. Florilège de pépites à faire partager : 6 comédies dramatiques, 1 comédie presque légère et 3 documentaires, de quoi passer un week-end en mode introverti.

Les Comédies dramatiques :

Le mur invisible (Die Wand- 2012)

L’esthétique germanique sait symboliser l’introversion avec précision. Un film validant les introvertis solitaires, on y retrouve cette composante invisible, une barrière entre soi et les autres. L’héroïne Martina Gedeck et ses amis séjournent dans les montagnes alpines en Autriche. Comment une femme se retrouve-t-elle isolée par un mur invisible pendant trois ans. Cependant, elle n’est-elle pas seule, des animaux, et son esprit l’accompagnent. La nature époustouflante éblouit nos sens introvertis, dont la photographie soignée, est un hommage à la beauté.

On Body and soul (Testről és lélekről – 2017)

Magnifique, un drame social filmé avec une apparente simplicité. Nous sommes en Hongrie, et avons le privilège de partager l’intimité d’une jeune femme pas comme les autres. Il faut apprendre à aimer ces images d’un abattoir, rythmant les journées d’une belle (très) introvertie, ayant des difficultés avec la complexité des interactions sociales. L’introversion, dont le spectre riche abrite des cerveaux performants extraordinaires, si vulnérables et humains. Telle est la conclusion de cette trame déroulant le quotidien de personnages pas si fictifs. Inutile de trop insister sur les allusions autistiques filmées intelligemment, dans cette chronique humaine bien ordinaire.

Des nouilles aux haricots noirs (Castaway On The Moon-2009)

Une bouteille à la mer. Un film sud-coréen surprenant, où se croisent deux jeunes et beaux personnages vraiment attachants. Le jeune homme ayant tout perdu, endetté jusqu’au cou survit à sa tentative de suicide miraculeusement… une jeune femme enfermée dans sa chambre, n’en sortant jamais. Comment cette rencontre improbable nous est racontée, on ne se lasse pas une seconde de ce drame romantique. Tous les ingrédients romantiques sont réunis dans cette romance entre deux introspectifs. Quand un Robinson séoulite, ex-cadre suicidaire, a rendez-vous avec sa lune (j’ai beaucoup aimé ce film).

Maudie (Biographie- 2016)

Dépasser nos limites. Célèbre artiste peintre canadienne, Maud Lewis est incarnée à l’écran par une jeune femme émouvante. L’actrice jouant avec justesse la différence du handicap, les vrais obstacles à l’indépendance des hommes et femmes stigmatisés pour leur différence. La différence nait de la comparaison. Dans ce film dont la rencontre et les échanges parfois violents cachent la détermination d’une femme, à rester elle-même, s’accomplissant héroïquement. Pathologisée et infantilisée par ses proches, l’histoire de Maud Lewis raconte la honte, le rejet, et l’humiliation, la vérité cachée des handicaps visibles et invisibles.

Captain Fantastic (2016)

C’est un drame familial. De nombreuses familles décident de vivre hors de la société de consommation. Cette histoire de couple parents de 6 enfants, vit dans les bois de l’état de Washington aux états unis. Ce paradis artificiel demande d’ignorer la réalité, se manifestant naturellement sous forme d’anecdotes. Coupé de sa compagne malade, Captain Fantastic est un homme qui doute. Nous nous retrouvons tous dans le personnage principal, en proie à des remises en question, dont la solitude de sa situation fait s’identifier immédiatement.

La vie rêvée de Walter Mitty (2013)

Pas mal d’éléments hollywoodiens. On retrouve ce design familier, avec plaisir, dans cette nouvelle adaptée à l’écran par son acteur principal, aux jolies dents très blanches. C’est esthétiquement américain et romantique à souhait. La bande originale pop agréable sentant la vanille à la sauce rock. Ce drame romantique, dont l’introversion du personnage anti-héro timide n’est pas que suggérée, mais justifie la suite d’un voyage aux images filmées par des experts.

Clockwatchers (1998)

Une comédie (presque) girly, il en faut une. Qui n’a pas passé une journée aliénante au boulot à regarder l’heure, désespéré ? Autant en faire une comédie légère, on dirait du boulevard, bonne humeur assurée. Un éloge du vide, de ces journées où ne se passe… rien. Interprété par des actrices américaines célèbres, dont l’année de production de ce film, met en perspective à quel point le monde a changé. Un petit retour en arrière rafraichissant, dont l’héroïne introvertie facile à repérer, plutôt stéréotypée, est suffisamment décalée pour s’en amuser sans culpabilité.

Documentaires :

Minimalism: a documentary about the important things (2015)

Le minimalisme est un choix. S’offrant à celles et ceux, se posant la question du dépouillement. Voici un documentaire dont on ne peut plus se passer, parce que l’humanité de cette civilisation, atteint le stade de saturation évident qu’il faut maintenant résoudre, en modifiant nos comportements. On n’a pas besoin de tout ce que nous accumulons. De manger autant. On ne se rassasie que de l’intérieur. Un documentaire dont le biais suggère une solution s’offrant à tous.

The true cost (2015)

Sur le même thème, on ne peut pas ignorer qui fabrique nos vêtements. Qui de nos victimes, quelles mains ont souffert de nos tee-shirts à 5 euros vendus par des industriels exploitant nos faiblesses. Voir la réalité en face de ce que cachent toutes les industries du paraître. Avons-nous perdu toute empathie ? Faire face à ses contradictions, en regardant un documentaire informant des réalités cruelles emballées sous papier glacé.

The gateway bug (2017)

Faim ou obésité ? Bien que mon alimentation soit uniquement végétale (végan), ce documentaire montre les limites de l’industrie agroalimentaire. Offrant une solution surprenante à la résolution du problème majeur de l’humanité. Ce documentaire propose un choix alternatif aux omnivores que nous demeurons, malgré le choix de certains de ne plus consommer de produits animaux, et fait office de voie du milieu. Un document contribuant à la diffusion d’informations sur les alternatives au modèle alimentaire traditionnel humain.

TheIntrovertSinger

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