Comme plus de 900 000 autres individus, j’ai regardé cette vidéo qui – a priori – n’est pas le type de contenu dont une ferme antigourou-new-age-loi d’attraction comme votre autrice considérerait d’ordinaire ; d’autant que le monsieur narrateur possède deux rangées de dents excessivement blanches et qu’il est sage de se méfier des requins. La vidéo de Jay Shetty est visible en bas, patience. Achevons ces a priori – car c’est de ces matières en particulier que cette vidéo et mon humble apport dactylographié traitent – ces préjugés qu’entendent les introvertis dès les âges tendres des câlins, lesquels ne devraient subsister qu’en toute sécurité des renforcements positifs : la petite introvertie et le petit introverti doute déjà de sa valeur, causé par cette manière ordinaire de l’entourage qui entreprend de le métamorphoser.

L’introversion est génétique

Il existe un livre, ainsi qu’un documentaire tous deux passionnants établissant l’influence de la génétique sur notre psychologie : la neurobiologiste journaliste introvertie Lone Frank se prête à une aventure qui lui a concédé de se percevoir absolument. Deux enfants éduqués rigoureusement dans les mêmes conditions et qui cependant, développent une sensibilité (ou non) aux stimuli de leur environnement ; ce documentaire évoque les schémas familiaux et la magie génétique. C’est également ce que le Dr Kagan de l’université de Harvard confirme, ayant mené une vaste étude durant plus de dix ans portant sur le thème de l’amygdale des enfants, dont la sensibilité marquée serait entre autres prédictible d’une introversion marquée.

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Persister chenille à vie

Revenons à cette vidéo court métrage visible en bas de page, qui met en scène un introverti qui sort de sa coquille, et son chemin à l’instar de tous les introvertis est long, quelquefois une vie entière à se remettre de ces abaissements : car un enfant qui n’est pas constitué pour comprendre ce que représentent les peurs et faiblesses de ses proches qui lui sont projetées et qui vit toutes ces brèves intrusions régulières comme une remise en question de ses droits à aimer soi et les autres, ce tout-petit à qui on enlève tout espoir de s’ouvrir au monde sans se renier à chaque instant.

Un cachot aux barreaux invisibles

Ce qu’entend le petit introverti dès qu’il est en capacité de comprendre une phrase : je lisais mes bulletins scolaires et il y était inscrit : « enfant timide et réservée » ; il m’était impossible de dépasser mon introversion à l’école qui me semblait particulièrement hostile. La petite enfance est pleine de terreurs inexpliquées, néanmoins théoriquement abordables par des adultes structurés : cependant je commets l’erreur de projeter du discernement là où bien d’autres préceptes commandent des lois supplantant le libre-arbitre introspectif.

Une forme de maltraitance ?

“Parle plus fort ! On ne t’entend pas !” Au tableau embarrassé de toute son âme, le petit introverti qui vit toutes ces mesures soi-disant éducatives comme un supplice, est-on seulement coupable d’exister ? C’est en compagnie de cette question que certains introvertis – et peut-être davantage qu’ils ne veulent eux-mêmes bien l’admettre – devenus grands et qui possèdent d’immenses qualités se construisent. Et la probabilité est grande qu’autoinvalider son tempérament avant la fin de croissance de son cerveau s’avère toxique. L’introverti doit composer avec une amygdale hyperémotive qui rumine, tous ces maux sont indéfinissables par un petit enfant, quant aux introvertis qui réussissent à dépasser cette ligne de départ, ils terminent en sprint ce marathon semé d’embûches en y abandonnant quelques plumes.

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La science méconnue

Certains parents reconnaissent la différence ou douance chez le petit enfant roi d’aujourd’hui toutes classes sociales confondues, toutefois le petit introverti vit constamment triangulé (comparé) par ses ascendants et pairs. Nous sommes au XXIᵉ siècle, odyssée de l’ignorance qui perdure, qui continue de vivre à l’abri des sciences dures formelles aujourd’hui sur le thème de la personnalité, de la génétique et des différences innées.

Des défenseurs peu nombreux

« Il ne faut pas penser l’introversion comme une maladie à soigner », fin de citation de l’autrice Susan Caïn étant donné qu’au fond, la situation reste tout à fait avérée : plutôt que d’accepter l’introversion comme un trait de personnalité, comme la couleur des yeux, on exige de faire porter des lentilles pour sembler acceptable au plus grand nombre. On s’aperçoit ainsi que les authentiques introvertis ne sont pas si nombreux puisque beaucoup demeurent entre deux tempéraments, de ce fait, l’introversion plus marquée reste relativement inhabituelle, un spectre où d’aucuns jouent davantage la comédie que d’autres, ou bien ayant cédé à la pression de leur environnement au point masquer leur divergence et de la nier.

Les faux-fuyants

Cette hypothèse est tout à fait plausible suggérant que beaucoup d’introvertis aient honte de leur condition neurodivergeante, j’allais titrer cet article : « Pourquoi les introvertis ont-ils honte de l’être ? », lors de mes recherches, l’algorithme de YouTube a rapporté 3 vidéos comptabilisant moins de 100 vues. Expliquant éventuellement que les introvertis ne sont même pas conscients d’autorejeter leur nature, n’ayant aucune idée de qui ils sont véritablement. On nous apprend très jeune à mentir, le mensonge sociable est le biais par lequel les interactions sociales procèdent.

Le mystère des introvertis

Beaucoup d’entre les introvertis authentiques ont dû se fabriquer un caractère fictif afin de survivre ainsi ce constat demeure atterrant et injuste. On échoue sa vie par ces choix désastreux qui sont exclusivement basés sur les appétits de son entourage qui prédétermine, en s’imposant de ne pas vivre par soi-même. Un parcours insatisfaisant et des possibles choix professionnels et sentimentaux catastrophiques, des carrières antagoniques des prédispositions naturelles ou aspirations véritables.

Une question de santé mentale ?

Et publique ? Combien de burn-out ? Combien de dépressions ? Quel nombre ? Ils sont assurément à créditer au compte de suradaptations induisant des syndromes d’impostures, d’incertitudes et de tâtonnements. Si l’introverti se décèle illégitime universellement, sa vie n’a de cesse de le blesser, de le questionner : qui suis-je en vérité ? Pourquoi ce que j’agite et amasse me laisse-t-il nécessiteux ?

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On rencontre de plus en plus d’individus qui bouleversent leurs destins, désavouant leurs passés sans se retourner, quittant leurs professions, leurs familles quelquefois, parce qu’ils ne savent plus avancer, c’est ça ou bien… subsister le reste de sa vie en s’ignorant. Est-il possible que l’on puisse éviter des drames en ayant l’honorabilité d’accueillir l’autre sans juger la couleur de ses dents, de sa peau, de son cerveau ?

Certains introspectifs se présument timides, d’autres incompétents ou insuffisamment aimables. Les introvertis disposent de l’opportunité nouvelle de transformer la confusion en or, afin que l’essence véritable de chaque discret ne croupisse davantage en deçà du vermeil de leurs détracteurs incompétents.

TheIntrovertSinger

Photo : Sasha Kim, Andrew Neel, Alex Green, Andrea Piacquadio 

Pr Ahmad Hariri Duke University – sequentialpsychotherapy.com