Narcissisme Couvert ou Introversion ?

Quels types de comportements permettent de démarquer l’un de l’autre ?

Il existe des moyens objectifs d’observer comment un membre de son entourage fait usage d’influence. Quelle méthode est-elle employée pour obtenir leurs souhaits et faire appliquer leurs choix ? Pour les chanceux n’ayant jamais rencontré de narcissiques, il s’agit de découvrir les aspects les plus préoccupants de l’humanité. Il faut du temps, et beaucoup de souffrance à leurs victimes nombreuses, pour enfin admettre ce que se cache derrière leur mal être : celui d’un autre.

Abnégation sacrificielle versus Compassion

On peut avoir eu un parent ou un partenaire narcissique couvert. Ou encore une amitié toxique ou un collègue de travail malfaisant tapi dans l’ombre, sabordant un sensible empathique. Car c’est souvent la personne la plus attendrie, ciblée par ces déséquilibrés maladivement.

Ce narcissique n’est rien d’autre qu’une boule de colère, prête à tout pour empêcher que se manifeste la vie. C’est sans courage, que le narcissique couvert brouille les pistes pour remonter à lui, détruisant toute forme d’harmonie. Les victimes de ces narcissiques peuvent passer leur existence à douter tout, à redéfinir les raisons de leurs difficultés. Attention au sauveur narcissique, pathologisant ses sources de fourniture narcissique, attirant l’attention par ses nombreux naufrages au secourisme opportun. N’agissant jamais gratuitement, facturant son aide d’une dette coupable éternelle.

Invalidation + Victimisation + Ressentiment

*Le narcissique grandiose ou ouvert, ou ‘désagréable extraverti’ (disagreeable extravert cf big five personality traits) utilisé en référence pour qualifier, je cite Dr Ramani Durvasula psychologue clinicienne : “les narcissiques couverts ‘d’introvertis désagréables’” (disagreeable introverts).

Ils sont admirablement décrits par de nombreux cliniciens sur internet, aussi nous n’allons pas poser de diagnostic ou jouer les psychologues de comptoir. En revanche, les extravertis mal intentionnés, plus simples à déchiffrer, sont les arbres cachant la forêt des horreurs. On sait qu’ils souffrent de mauvaise image de soi, de dépression, et que leur personnalité apathique ou agressive, les fait apparaitre vacillants. Ils sont aussi appelés ‘les narcissiques vulnérables’.

Projection Maladive

On s’en coltine tous un, un jour ou l’autre. Les narcissiques couverts sont partout, c’est une collègue parlant dans le dos, une mère victime et codépendante passive agressive, un partenaire gâchant sa vie. C’est une amie dépréciant discrètement et profondément des confidences. Un thérapeute malin, une voisine calomniatrice, un frère menaçant violent verbalement.

Ils sont partout. Passer l’information et permettre de faire une distinction claire entre un introverti et un narcissique couvert dangereux : l’introverti certes ennuyeux du point de vue extraverti, puisque c’est ce biais moderne imposé néanmoins agaçant (les orientaux ou l’antiquité préférant la pensée aux gestes). Un introverti pessimiste et travailleur, pourrait être confondu avec ces personnalités pathologiques. Néanmoins, c’est par le biais de l’empathie que l’on peut différencier la toxicité dissimulée sous le simulacre d’une figure insincère.

Leur empathie est froide et opportuniste

Le monde tourne autour du narcissique, l’autre n’est qu’un paillasson où s’essuyer les pieds, faisant office de faire valoir, ou de souffre-douleur. Un narcissique, couvert ou non, est empathique ; mais leur empathie est froide. Les narcissiques manquent de réciprocité, ils sont capables de sentir la moindre variation d’humeur et y sont très sensibles. Pourtant, il s’agit d’une empathie sans affection, relevant d’une pitié cruelle.

Se réjouissant du malheur, quand il ne le provoque pas. Malheureusement, s’assurant que quoi qu’il arrive, son instinct de prédation fait comme les arts-martiaux, utilise la force de l’autre pour le détruire. Incapable d’inhibition, les narcissiques ne peuvent pas retenir leurs pulsions destructrices. Un narcissique grandiose (disagreeable extravert/overt narcissist) présente aussi ces traits. Les narcissiques couverts peuvent aussi se montrer grandioses. Voyage en enfer dans le spectre du narcissisme, un trouble majeur de l’identité.

Complexe d’Infériorité versus Introversion

Les introvertis désagréables, connus sous le label des narcissiques couverts, sont méchants. On le constate par leur présentation, on les voit de loin, mais personne ne dévoile leurs visages de victimes, passives agressives transpirant la méchanceté. On se sent mal avec eux. Ils retiennent tout ce qu’on leur dit avec une attention malsaine, ils épient et savent absolument tout de tous. Ils passent leurs vies entières dans la colère et le rejet projeté. Un malaise perceptible, mais pas irréfutable. On peut passer des années sans comprendre qu’un individu est en réalité un boulet, se victimisant, pourrissant son monde de ses chantages pour se rassurer, dominant indirectement. La rage les motive, ils haïssent dans le secret de leurs cœurs asséchés. Ce manque d’image de soi, de distinction intérieure, doit remplir ses vides.

Les introvertis sont bien dans leur peau… ou mal dedans, peu nous importe. Un introverti sait ses imperfections, ne cherchant pas à se les dissimuler. Un introverti dans ses failles et vulnérabilités, est tout à fait comptable et capable de les verbaliser publiquement.

Très introspectif, l’introverti possédant des capacités d’introspection évidentes, se remet en question. Cela se voit dans ses ajustements. Les introvertis agissent avec franchise, même si le misanthrope nihiliste, peut apparaître aux extravertis comme trop névrotique (pessimiste) pour leurs tempéraments enthousiastes. Un introverti ne s’en sent pas particulièrement blessé, il a en a fait ses sagesses et enseignements. Un introverti est anxieux et timide, ou charismatique… ou les trois : parce qu’on peut être mauvais improvisateur et excellent orateur, ou laborantin et fantasque passant sa vie dans ses bouquins, sans que rien n’entre en contradiction ou en conflit avec soi.

Passivité-Agressivité versus Assertivité

Ces narcissiques couverts manipulateurs sont de loin les maîtres en illusion hypocrite. Ces individus capables de détruire une vie entière, déformant et détournant les propos, et agressant subtilement ses cibles. Toutes les manœuvres sont indirectes, invisibles à l’œil nu. Le répertoire va des lettres de dénonciation, à la campagne de calomnie. De vols ou plagiats, s’appropriant ou paraphrasant les succès et personnalités des entourages. Menaçant, sans faire de déclaration de guerre, maintenant le désordre, cloisonnant leurs sources de ‘fourniture narcissique’ nombreuse.

Claquer des portes, ou les silences radio. Le stalking, et toutes les méchancetés gratuites sont réinterprétées à l’infini.

Les introvertis timides ou anxieux (ou charismatiques) ne pratiquent pas la manipulation, satisfaisant de leurs besoins eux-mêmes. Annonçant clairement ses couleurs, réclamant son dû face à face sans masque. Un introverti acariâtre sera un multirécidiviste acerbe ou une personnalité difficile effacée, sans artifices, conscient et connu pour ses manières.

Les introvertis sont des humains faillibles imparfaits, reconnaissant volontiers leurs responsabilités avec plus ou moins bonne foi. Sans projection. Un introverti peut être agaçant ou agréable, manipuler n’entre pas dans sa panoplie d’authenticité. Cherchant à conserver une image conforme à ses représentations internes, conçues en système de valeurs, basé sur le bon sens de ses limites, et responsabilités légitimes.

Supériorité Toxique versus Respect de sa Nature

C’est une arme sans bruit ni odeur, creusant des césures de confusion à l’esprit attaqué. Réduire réussites et succès, ou joies à une phrase insignifiante, marque d’indifférence : l’enfant ou le partenaire est ignoré, négligé. Ces passifs agressifs coupent la parole sèchement, interrompant sauvagement l’interlocuteur. Mentant à propos de tout : de la couleur de son papier toilette au contenu de son assiette. Même si le narcissique sait qu’on a vu. Il humilie en public, choisissant son moment pour asséner le coup fatal, d’une phrase lancée comme un cheveu sur la soupe. Arborant le masque du sacrifice, dont les rictus de haine transpercent la couche de fond de teint. Un narcissique vulnérable et couvert porte un regard dégradant l’autre, son reflet. Passant au tamis de jugements fallacieux toutes ses sources de fourniture narcissique. Chacune leur tour.

L’introverti au contraire annonce la donne, d’une franchise parfois déconcertante, quelle que soit sa personnalité. Ours et geek, timide et inquiet, l’introverti reste un individu facile à décoder. N’ayant que peu de goût pour les bavardages, la calomnie est rarement la tasse de thé de l’introverti du quotidien.

Un introverti équilibré ne projette pas ses insécurités. Conscient de ses failles, un introverti cherche un moyen de contourner ses difficultés, ou les transforme en moteurs. Les introvertis sains, qu’ils soient sociables ou anxieux, sont des confidents précieux pour leur entourage. Encourageants et bienveillants dans la transparence, ou d’une franchise brutale, sans déprécier. Car l’empathie des introverties est très développée en compassions.

Le Génie Incompris versus Sentiment d’Échec

Les narcissiques couverts choisissent cette mentalité de victime, dont ils détiennent la marque de fabrique. C’est la signature du narcissique introverti désagréable. Celle ou celui ayant raté sa vie en accusant les autres, l’incompris génial et maudit. Des opportunités ratées à cause des enfants, formulant oralement ses regrets de les avoir mis au monde. C’est l’actrice jalouse, ou l’ingénieur placardisé, mijotant son incapacité. Ce n’est plus de la convoitise, mais de l’envie, un regard sans affection sur le monde, sur la diversité humaine. Cette victime des circonstances, cette fortune laissée aux autres par absence d’intérêt (feinte).

Les introvertis vivent leurs échecs comme des apprentissages, dont ils se relèvent. Plus fort ou déprimés ou abandonnant la course, peinés et déçus. La rancœur ne se projette pas chez les introspectifs, et si coupable il y a, on se pardonne à soi. Si le courage vient à manquer, ou si l’objectif s’échappe, l’introverti persistant ira au bout de sa tâche, ajustant ses objectifs ou ordonnant ses attentes.

Un introverti critique et peut porter un regard sévère par idéalisme, par conscience sociale, par logique ou déduction. L’introverti demeure un introspectif, porté par ses doutes, accordant leurs bénéfices, à soi comme autres, sans alibis ni modestie fausse. L’introverti ouvertement rigoriste ou de souplesse malléable est indifférent aux biais extravertis, faisant son analyse en y résistant. Montrant l’exemple, les leaders introvertis emploient l’exemplarité, sachant trop bien que l’emballage des mots ne compte jamais.

Susceptibilité versus Hyperesthésie

Pour en faire une différence subtile, il faut employer deux termes intimement liés. Deux manifestations très semblables : les narcissiques couverts et égocentriques, victimes de leurs égos hypotrophiques, mal nourris. Manifestent des tendances paranoïaques, dans leur perception apeurée du monde. Marche sur des œufs avec les introvertis désagréables narcissiques, dont le moindre geste leur est soupçonneux. Ne pouvant s’envisager l’autre comme individu, les autres sont des prolongements d’eux-mêmes, des objets non sujets. Ainsi on fait tourner le monde autour du nombril narcissique, petit monde fermé, où l’hypersensible à la critique punit sévèrement l’objet, auteur d’une moindre observation.

Un introverti se vexe sans engager de vengeance, capable de ne pas prendre personnellement quoi que ce soit d’autre que sa propre analyse. Les profils anxieux sont aussi hypersensibles aux critiques, reconnaissant ses limites aux autres. Les introvertis dont l’égo se nourrit seul depuis toujours, dans ses centres d’intérêt. Sachant compter sur eux-mêmes pour encaisser, et améliorer leurs tirs.

L’hyperesthésie se traduit par la sensibilité aux odeurs ou au bruit, mais ne fait pas le silence autour d’eux pour étouffer la vie. Au contraire, un introverti s’ouvre en petit comité. Pratiquant l’auto dérision, et l’humour décapant.

Attachement Pathologique versus Interdépendance

La codépendance : les introvertis désagréables toxiques, ne peuvent pas vivre sans sources d’approvisionnement narcissique. S’agissant d’attention négative, ou de faire valoir, ils paralysent leur entourage en dépendant d’eux. Utilisant la culpabilité avec une maîtrise inégalable, incapable de porter leurs charges, organisant tout pour qu’un attachement pathologique se mette en place. Prenant au piège leurs victimes, privées de libre arbitre, rongées de culpabilité. Le narcissique couvert plein de haine, projette sur les succès de ses entourages, bloqués comme par magie de sa médiocrité.

Les introvertis sont farouchement indépendants, attachés à leur liberté. Fait peu compatible avec la codépendance, mais souvent victime de chantages divers. Stratégie redoutable, dont les introvertis loyaux et fidèles finissent par se retrouver emprisonnés. Les introvertis dont leur goût pour le calme et l’espace dans le temps, ne tissent pas de lien par dépendance, mais par affection. Fidèles et ordonnés dans leurs raisonnements, les introvertis sont difficiles à faire s’engager, et quand ils le sont, ce sont des attaches fixes et durables sainement. Dans des liens sincères basés sur l’authenticité. Les introvertis sensibles et empathiques sont au rang des premières victimes des narcissiques.

TheIntrovertSinger

*Educating the Disagreeable Extravert: Narcissism, the Big Five Personality Traits, and Achievement Goal Orientation : Joan Monahan Watson – International Journal of Teaching and Learning in Higher Education

La Chaine YouTube du Dr. Ramani : https://www.youtube.com/user/DoctorRamanDurvasula/videos

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