L’Hyperstimulation Chez l’Introverti En 18 Signes

Quels sont les indices indiquant qu’un introverti est sur-stimulé ?

“J’ignore ce qui m’arrive, mais je ne me sens pas moi-même aujourd’hui ». Ou bien est-ce un proche qui se demande quelle mouche nous pique ? Tout devient compliqué, les journées sont longues et exténuantes, la moindre tâche est insurmontable et pénible. Cette situation arrive régulièrement aux introvertis, mais quelles sont des pistes signalant qu’un introverti est hyper-stimulé ?

Seuls les introvertis savent que leur patrimoine énergétique doit être géré comme le budget d’une petite principauté, qu’il faut administrer avec précaution. Comme nous l’avons vu à de nombreuses reprises sur ce site, les introvertis fonctionnent à l’opposé du plus grand nombre. Cela signifie que vivre à cent à l’heure est exclu, et que le potentiel en énergie de l’introverti, doit bénéficier d’un soin particulier. Si l’on souhaite achever la moindre tâche.

Se réveiller pendant une semaine entière, avec la tête dans un étau, comme après une nuit blanche et agitée. C’est un peu de cette façon qu’on peut décrire un introverti ayant dépassé la ligne rouge.

On sent qu’on est éreinté, ralenti, on a les nerfs à vifs. Mais, on ressent une autre inquiétude, plus insidieuse, et mettre le doigt dessus est difficile, puisque personne n’en parle jamais. On méconnaît qu’on est simplement sur-stimulé, qu’on a vu trop de lumière, qu’on a trop parlé, fréquenté trop de lieux publics (sensibilité à la dopamine). Quand bien même, on passe des moments agréables, on grille ses dernières cartouches, et on avance à vide. En voici les signes :

1 Irritabilité et perte de concentration

C’est souvent ainsi qu’on s’aperçoit qu’on est dans le rouge. On aboie une réponse lapidaire, ou tout simplement cinglante, différente de la douceur habituelle. C’est aussi de l’agitation, une expression plus rapide de soi, comme quand on boit trop de café. La journée commence grâce à de petits accrocs, sans importance, pourtant tout est pénible, long et agaçant, on peut bâcler d’exaspération. C’est un des premiers signes évoquant l’hyperstimulation d’un introverti.

2 On procrastine

Si on a des impératifs, les choses se compliquent un peu ; on sent du stress monter et c’est évidemment de ça dont il est question, on repousse ou reporte ce qui devait être fait hier. On se soulage en procrastinant, paradoxalement. C’est aussi ce qui donne le sentiment d’être débordé ; de ne pas s’en sortir.

3 Des nuits agitées

Cela dépend des introvertis, mais en période de grande fatigue, on perd son cycle de sommeil habituel, notre petit chéri adoré, l’amour de notre vie. Dormir redonne à son capital énergétique de quoi faire et défaire son destin, sans lui, c’en est fini de la belle vie. Les ruminations nocturnes en sont certainement les responsables. C’est en raison d’un cortex préfrontal et une amygdale n’en finissant pas de s’envoyer des signaux. L’intelligence à des défauts, c’en est un.

4 De l’agressivité latente

Les conversations anodines, les bavardages sont impossibles, un introverti en hyperstimulation ne sait plus faire, en réalité. On sait, par les recherches scientifiques dans ce sens, que le langage des introvertis vient de plus loin, d’une mémoire de travail un peu différente et qu’on va penser fort chaque mot. C’est pourquoi la moindre conversation demande des efforts qu’on ne peut pas gérer, fatigué mentalement, et parfois montrer ses crocs de félidé à chaque sollicitation.

5 De la bobologie

Avec les yeux rouges et le regard fuyant. L’introverti sent son dos s’affaiblir, ou ses jambes s’agiter sans arrêt. Le pied remuant, et le corps lourd, le rhume d’été ou d’hiver, les allergies, le ventre gargouillant, manifestant son désaccord et son besoin de repos. On se cogne à tous les coins de porte, on se coupe en cuisinant. On casse ou perd ses affaires, des bleus partout, mais surtout à l’âme. L’introverti se sent presque malade, affaibli.

6 De l’impatience

On perd sa patience d’ange habituelle, l’introverti en hyperstimulation perd son tempérament modéré qu’on lui connaît si bien. L’entourage surpris renvoie un peu plus le sentiment que quelque chose ne va pas. Un introverti surstimulé est un introverti agacé dans une file d’attente, dont il se contrefiche d’habitude. En voiture, il proteste, bougonne, à sa grande surprise. Un introverti tapant du pied est un introverti l’ayant déjà perdu…

7 Beaucoup d’inefficacités

Le drame des introvertis dont la grande fierté est d’agir selon leur discrétion usuelle, et que tout soit accompli en temps et en heure. Tous les introvertis ne sont pas des faiseurs de liste, mais même chez les créatifs, si la tâche n’est pas faite, et les attentes vis-à-vis de soi sont décevantes. L’introverti sous-accomplit ses performances, vivant au ralenti.

8 L’hypersensibilité

À fleur de peau. Si on est déjà hypersensible, c’est de l’ultra-sensibilité se manifestant opportunément, quand il ne faut pas. Une conversation anodine, une anecdote, peut faire ruminer longtemps. Un introverti peut aussi trop en dire, sans trouver les mots, et encore une fois se savoir incompris. Un mot peut créer des montagnes d’incompréhension.

9 Éviter les gens

On peut s’en réjouir ou pas, mais quand un introverti commence à raser les murs et s’organiser pour s’abonner aux absents, en rêvant de disparaître, c’est le signe qu’il faut se reposer. L’évitement est relativement habituel chez les introvertis, mais va en s’intensifiant. C’est un dos qu’on croise dès que l’on rencontre un introverti en hyperstimulation.

10 La rumination

Hyperstimulation = Rumination. Tout devient prétexte à pédaler intérieurement, ça n’arrête pas d’aller dans tous les sens, remuant des détails. Les accrocs mentaux sont autant de motifs à s’agiter intérieurement. Des pensées intrusives tournent du réveil au coucher, et la nuit ne porte pas conseil du tout.

11 Réclusion momentanée

C’est certainement la solution. Un introverti fatigué essaie autant que possible de se retirer, de tout arrêter. Un introverti en état d’hyperstimulation cherche à ne pas interagir. Ou bien fait en sorte d’échanger le minimum. Sortir peu, oublier le téléphone, l’introverti s’organise pour ne croiser que son ombre, et encore, ça le fatiguerait presque.

12 Du ressentiment

Teinté de colère, tout est épuisant, et l’introverti en hyperstimulation est débordé d’intenses émotions. Pour certains introvertis, les émotions sont des univers effrayants, comme certaines scènes d’horreur, dont on se cache, insoutenables à ce moment-là. Les émotions sont si intenses, qu’elles prennent le dessus, l’introverti submergé, sent augmenter son niveau de pessimiste.

13 Du chagrin

Soit, on pleure beaucoup, soit on perd ses larmes. Selon qu’un introverti est penseur ou émotionnel ou encore sensoriel ou intuitif ? Chacun se sent desséché ou au contraire, débordé par des flots d’accablements.

14 Craindre l’avenir

C’est un état proche de l’anxiété, avec un sentiment de danger imminent. C’est un indicateur avant-coureur, un introverti se sent anxieux avant même d’atteindre un état d’hyperstimulation. L’introverti avance avec des papillons dans le ventre, la petite boule désagréable qu’on ressent toute la journée, alors qu’il ne se produit rien, désoriente l’introverti sur-stimulé.

15 L’hyperesthésie

Las du bruit, des odeurs, de la lumière et occasionnellement du touché. Quand on est hyper-stimulé, au stade durant lequel les contacts sont vraiment désagréables, on n’a juste envie d’une petite bulle avec soi. C’est un état dans lequel le repos n’arrive plus à faire son œuvre, et qu’il nous faut retrouver. On se sent agressé par le son d’une voix ou d’un véhicule, certaines effluves de cuisine ou de parfum sont répugnantes.

16 Les distractions indiffèrent

Il n’y a plus autant d’enthousiasme à lire ou regarder simplement un film. Ou bien pratiquer son passe-temps favori, quoique l’on ait plaisir à faire d’ordinaire, on le fait à reculons. On perd ses repères, on n’aime plus grand-chose à vrai dire, quand on est en hyperstimulation, et le cercle n’en finit pas de se refermer.

17 L’alimentation

De plus, on peut manifester des crises de compensation au chocolat aigüe, quand on est introverti, dépassé par l’hyperstimulation. Ressentir le besoin de se réconforter par les sens. Il existe aussi ceux n’avalant plus rien. Par ailleurs, ils maigrissent, la mine sombre et fatiguée, sans réserves d’énergie.

TiS

The Long Shadow of Temperament: Jerome Kagan

Jerome Kagan (né le 25 février 1929) est un professeur de psychologie nord-américain connu pour son travail sur l’importance du tempérament dans le développement de la personnalité. Après avoir initialement cru surtout à l’importance de l’environnement, il en est venu peu à peu, en conduisant des études longitudinales sur des enfants à 4 mois, à 2 ans, 4 ans, 7 ans et 11 ans, à attribuer un rôle beaucoup plus important aux facteurs innés. Wikipédia

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