Les Hivers Alliés des Introvertis ?

Est-ce que l’hiver est la période préférée de l’année des introvertis ?

On voit les terrasses se remplir dès la fin du mois mars, pour ne plus désemplir jusqu’au bout du premier mois en ‘re’, la fin du mois de septembre et son automne nous annonce peut-être le début de la saison introvertie. Précision.

Les blues des mois froids.

Sont populairement connus pour manquer de lumière naturelle et d’occasionner des appréhensions liées couramment aux conditions de vie dans la prime enfance : si on a vécu des noëls chaleureux et des fins d’années extraordinaires, il est possible que les mois d’hiver soient synonymes de réjouissance avec ses proches, et une opportunité de se réunir “indoor” avec ceux que l’on aime vraiment. Cependant, certains n’ont connus que des circonstances auxquelles ils se sont sentis entravés, particulièrement pendant les mois froids, enfermés dans une dynamique familiale toxique. Cela est à déplorer trop souvent pour être omis si l’on souhaite aborder le thème curieux des angoisses hivernales.

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Les maladies mentales seraient corrélées à la saisonnalité.

Selon une étude dont l’auteur principal est le chercheur Dr John W. Ayers de la San Diego State University, qui a analysé les données du moteur de recherche Google portant sur les troubles mentaux. Dr Ayers confirme l’incidence des saisons sur les requêtes des internautes : en été on se documente moins qu’en hiver, notamment concernant quelques troubles majeurs, comme la schizophrénie, la bipolarité (trouble maniaco-dépressif), les troubles de la concentration et d’hyperactivité, et les fameux TOC dont les recherches par mots clés diminuent de façon suffisamment significative pour en déduire l’hypothèse selon laquelle l’hiver majore la maladie mentale.

La légendaire dépression hivernale.

On le sait, les troubles de l’humeur augmentent en hiver et les régions du nord sont largement affectés par des vagues significatives que l’on ne peut omettre en évoquant la saisonnalité humaine, selon l’étude du Dr John W. Ayers, les requêtes concernant le suicide diminuent en été. Si les introvertis sont concernés par la santé mentale, comme tout un chacun, ils sont également sujets à la dépression et à l’anxiété. De la même manière, nous savons que l’introversion préfère et emploie un chemin que l’on connaît sous le terme anglais ‘neuropathway’, indiquant une chimie plus lente et un système nerveux parasympathique,détente et relaxation‘, par lequel l’introversion passe la plupart du temps, cela peut en effet marquer une sensibilité hivernale plus marquée ou au contraire, une large préférence pour les journées plus courtes permettant à l’introverti de recharger ses batteries à plat, héritées d’un été agité.

Les saisons affectent notre physiologie et psychisme.

On peut aussi faire le lien entre saison, dépression, et troubles alimentaires quand on sait à quel point ces maux sont courants et que l’on commence à peine à en découvrir l’ampleur, la difficulté d’admettre que l’on souffre d’un trouble mental ainsi que de le faire prendre en charge demeure complexe, et fréquemment impossible. On peut soupçonner qu’il existe de nombreux individus qui ne sont absolument pas pris en compte dans ces études, dissimulant leurs problèmes en les compensant avec le peu de ressources et de soutien dont ils disposent.

L’humanité tout entière vit au rythme des saisons : on mange riche en hiver, plus léger en été, on reste chez soi à la saison froide et l’on nomadise son quotidien volontiers les étés, en sortant manger, se balader et jouir des espaces communautaires dès que les germes et la fraîcheur nous l’accordent. Selon d’autres études concernant les troubles du comportement alimentaire, il a été constaté qu’ils diminueraient de plus de 30 % aux États-Unis et de plus de 40 % en Australie à la saison chaude.

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Les introvertis au printemps.

Heureux comme les autres de retrouver une garde-robe moins encombrante, reste néanmoins à se réhabituer à la vie plus sociable que l’on observe habituellement : fini les réunions familiales hivernales au retour de la saison des accointances et des amusements collectifs, comme opter pour marcher plus longtemps dans la rue en laissant sa voiture plus loin ou en prenant sa bicyclette pour aller et venir sans contraintes de parking. Les introvertis qui apprécient largement le bénéfice des journées plus longues, peuvent déplorer le retour des affluences tout au long du jour et des soirées nettement plus agitées que les flegmes hivernaux. On se prépare à la fatigue psychique, et celle du physique n’attend que le mois de juin pour s’installer en luttant contre l’envie de se coucher avant le soleil.

Les introvertis et l’été.

Les étés sont épuisants quand on est vraiment introverti. Bien évidemment, personne ne déteste les couchers de soleil remarquables, sans nostalgie perceptible pour les soirées idéales, plaid/chaussettes de nos hivers glacés. Les discrets usent leur énergie et la brûlent aux rythmes des canicules désormais usuelles. Voyager un peu plus, veiller plus tard, laisser l’extraversion des étés bouleverser l’introverti, qui après une saison estivale à conduire plus, à s’éparpiller plus volontiers, à honorer des invitations anodines comme cela est courant durant les étés, à se recharger en vitamine D, finit à bout de souffle. Perdant de sa superbe à la fin du mois d’aout, rincé d’avoir dû passer 3 mois hors de ses territoires énergétiques confortables.

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Les introvertis en automne.

L’automne et ses pluies berçantes, inspirant les introvertis, presque rassurés pour quelques-uns. Marquant le retour des joies intérieures au sens propre, et l’annonce de nuits plus longues et de journées durant lesquelles l’on revient à ses occupations avec plus de structure et de discipline : les discrets passionnés de lecture ou tout autre activité intellectuelle ou non, sont enfin exaucés et renouent avec leurs confortables tenues d’intérieur, revêtus de leur discrétion habituelle redevenant inopinément un avantage sensible. Les discrets équilibrés disposant d’une santé mentale acceptable, sont certainement largement reconnaissants de retrouver ces six ou 7 mois de répit, libérés des pressions sociales des saisons chaudes.

L’hiver, la saison de l’introverti par excellence ?

En effet, beaucoup d’introvertis qui vivent en hiver dans des pays au climat sujet aux variations de températures et aux rythmes des saisons, retrouvent une forme de sérénité qu’offre, l’agrément d’un chez-soi que les introvertis investissent avec plaisir, dans la perspective de fins de semaines à se recharger sans sollicitations extérieures, sans culpabilité, car la majorité des humains, pratique une expression d’introversion comportementale, en privilégiant les activités d’intérieur. Les introvertis eux récupèrent leur ours interne, lui laissant enfin la liberté d’hiberner intellectuellement en nourrissant leurs esprits à la maison, bien au chaud, fermant leurs volets à la fin de l’après-midi, soulagés de ne plus se sentir décalés, finalement. En effet, l’hiver est une saison rêvée pour les introvertis frileux, qui retrouvent avec un plaisir mal dissimulé, la promesse de longs mois de quiétude et d’hygiène mentale. Et il en faut pour se remettre en forme avant le printemps. À vos plaids, prêts ? Hivernez !

TheIntrovertSinger

Source :

Seasonality in Seeking Mental Health Information on Google : Ayers, John & Althouse, Benjamin & Allem, Jon-Patrick & Rosenquist, (James) & Ford, Daniel. (2013). Seasonality in Seeking Mental Health Information on Google. American journal of preventive medicine. 44. 520-525. 10.1016/j.amepre.2013.01.012.

Maladies mentales : en baisse au printemps – topsante.com

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