Le Corps et La Sensualité des Introvertis

Est-ce que les introvertis perçoivent les sensations corporelles comme tout le monde.

Les introvertis savent que leur relation au corps est complexe. Combien d’introvertis rencontrent des problèmes digestifs, ont des maux de têtes ? Se sentent engoncés, voire gauches et maladroits, bien que certains introvertis aient accès directement à leurs sens, peut-être trop ! Même pour les introvertis à l’aise avec la motricité, il subsiste une hésitation, comme un doute vis-à-vis de son enveloppe corporelle. C’est un sujet délicat et intime, et c’est en mesurant son importance, que nous allons tenter de comprendre la sensorialité, version introvertie.

Une relation contenue.

Tous les introvertis ne cherchent pas à se couper de leurs corps. Toutefois, les profils introvertis-intuitifs n’utilisent pas leurs fonctions cognitives, comme les introvertis atteignant instantanément leurs sensations. Les sensations corporelles comportent des éléments stimulants, on sait que les introvertis évitent un maximum de se retrouver débordés par des flots de neurohormones bouleversants et épuisants (cortisol, adrénaline, dopamine, ocytocine).

Qu’est-ce que la sensualité ?

Selon le dictionnaire Larousse, la sensualité est une aptitude à goûter les plaisirs des sens. On évoque la relation à l’aspect.

C’est-à-dire ressentir une sensibilité pour l’esthétisme, il est également question de sexualité et d’érotisme, selon l’appartenance culturelle. Néanmoins, les sens évoquent la nourriture, les activités physiques ou le choix d’un métier plus ou moins exigeant physiquement. On sait que les extravertis pratiquent des sports, des danses, et sont nettement plus portés par leurs instincts. Leur accès au corps n’est pas aussi mentalement élaboré que l’introversion, dont l’ordinateur de bord, assume la responsabilité pleine de leur rapport corporel, avec défiance pour le sensualisme superflu.

La recherche de sensation par tempérament.

On sait que les humains ne se décrivent pas comme ils sont, mais comme ils souhaitent être.

Dans l’immense majorité des cas, un individu se déclare ambivert, c’est-à-dire ayant trouvé un équilibre entre son introversion et son extraversion. Bien qu’on ait toujours une préférence nette, difficile à assumer, si on en juge les quelques sondages disponibles le sujet. On est frileux à dévoiler et à affronter sa nature, parce qu’on est contraint par des croyances éducatives d’appartenance, laissant peu de liberté quant à soi.

Les extravertis et les risques.

On le sait, la recherche de sensation est corrélée avec une extraversion élevée, ce qui est assez prévisible.

On apprend dans l’étude publiée par L’Americain Psychological Association, dont l’auteur M. Zuckerman, a cherché la corrélation entre les tempéraments, et la recherche de sensations risquées. Les sports extrêmes, sans surprise, sont massivement plébiscités par les extravertis. On s’est aperçu aussi dans cette étude, que les hommes divorcés et les célibataires sont nettement plus en quête de sensations, que les hommes mariés et les introvertis.

Les personnalités MBTI®.

Le Myers-Briggs Type Indicator® est un outil utile, même si l’idée de 16 personnalités peut repousser. L’humanité partage massivement des caractéristiques identiques. Chez les introvertis selon le MBTI®, la classification par préférence cognitive, propose des types plus ou moins connectés à leurs sensations.

Ce trait est particulièrement marqué chez un type introverti ISTP, amateurs de sports risqués. Ce sont des profils très extravertis en sensations, ne pratiquant pas l’abstraction. Ils sont hautement versatiles, manuels et adaptables. Cela signifie une grande flexibilité, ils ont toutes les caractéristiques extraverties, qu’on retrouve peu développées chez les introvertis-intuitifs.

Sensoriels versus intuitifs.

Les introvertis sensoriels ont un avantage culturel certain, comparé aux intuitifs introvertis.

Ils ont des capacités d’adaptation nettement plus affirmées, mieux dans leur élément et dans le matériel que les autres. Les ISTJ (rigoureux), sont assez proches de certains intuitifs en plus rigides. Les ISFJ (nourriciers) sont assez sensuels, mais plutôt dans les soins, par compassion authentique. Les ISFP (aventuriers) à l’instar des ISTP sont à l’aise avec l’aspect charnel de l’existence. Influenceurs dans l’âme, on les retrouve dans les médias, etc.

Les intuitifs introvertis ‘perchés’.

Dans ce spectre, les profils sont divers. Certains partagent un handicap, notamment avec leurs sens, accessibles dans certaines configurations. Un mental envahissant empêchant les stimulations d’arriver à bon port.

Les introvertis utilisant leurs sentiments et émotions, sont aussi avantagés par rapport aux autres, dont le physique est une sorte de fardeau pesant. On ne sait pas bien quoi faire du corps, jugé encombrant. On sait les profils émotionnels INFP (idéalistes et empathiques) et INFJ (super-empathiques), plus touchés par le monde et connectés. Toutefois, les profils penseurs lunaires INTP (mal développé) et INTJ (peu d’énergie), n’ont que peu d’interaction avec la matérialité.

Mon corps, mon véhicule.

Impossible de généraliser en mettant un introverti dans une petite case. Un introverti marié ou stable dans son célibat, n’éprouve pas de compulsions irraisonnées. Est-ce que les introvertis passent à côté de quelque chose ?

Comment employer son corps, permettant d’accomplir ses désirs, sans trop de difficultés ? Le physique est nécessaire en tout. On passe ses journées à courir, luttant contre sa nature, lui faisant accomplir des contorsions, comme par masochisme. S’imposant des rythmes vampiriques irrespectueux, en oubliant de s’écouter et de s’accorder des sensations agréables, univers presque inconnu.

S’accomplir avec son corps.

Nous y sommes forcés. On ne peut pas envisager de vivre comme un écrivain misanthropique, vivant sur un flanc de falaise abrupte bretonne ou irlandais. Avec son épagneul et son chat, vêtu d’un vieux plaid, s’éclairant à la bougie.

Bien que certains introvertis lisant ce billet, ne détestent absolument pas l’idée de vivre en ermite. On doit aimer. Manger, rire et pleurer. Parce que les sentiments ou les émotions, pour certains introvertis, sont des signes d’une langue étrange et inaccessible (un cauchemar). Le déchiffrage du langage corporel et des implicites lors des interactions sociales par exemple, sont pour moi un vieux rêve inaccessible. Je n’y comprends rien. L’anxiété du quotidien d’un aveugle-voyant est indescriptible, si on ne le vit pas soi-même.

Le miracle d’essayer ?

Faut-il se contraindre pour apprendre à aimer la sensualité ? La probabilité est élevée, car on perd certainement des fonctions, si on ne les sollicite jamais.

Existe-t-il des introvertis cérébraux sachant vivre dans la matière, sans appréhension ? Quand on joue de la musique ou que l’on peint ou dessine, on s’inscrit dans la réalité matérielle. Marcher pieds nus aussi, ce qui est un défi pour beaucoup d’introvertis, ressentant des sensations de brûlures de contact. Néanmoins, en se forçant un peu, on finit par se donner la chance d’expérimenter ses sens.

Se laisser surprendre.

Il se peut qu’on puisse être agréablement étonné. Même si on aime tripoter son chat, commun chez les introvertis, on peut commencer à monter sur un cheval. Ou toucher les arbres ou sentir les fleurs, si on n’est pas trop allergique, on peut toujours fantasmer. Se mettre à cuisiner, travaillant les mains nues la matière, ou manger avec les doigts, un bon début à usage domestique.

Ou se laisser avoir froid, ou chaud. Un extraverti s’accorde beaucoup plus de liberté. L’introversion craint parfois de trop vivre. De ne pas contrôler la chair, de laisser aller la machine.

L’activité physique influence le mental.

On peut lire des dizaines d’études sur les bienfaits sensuels de la vie. Le sport sur la dépression, commune chez l’introverti. Si un nourrisson n’est pas touché, il meurt. On fait faire du “peau-à-peau” aux parents d’un prématuré. On ne touche pas un enfant avec bienveillance ? Il continue sa vie en boitant.

Les introvertis cherchent toujours une forme de perfection, et il se peut qu’ils fassent du sport sans satisfaction. Puis, ce n’est pas le but.

Se réconcilier avec son corps.

Demander à son cerveau de laisser de l’espace pour ce physique incommodant. Le corps exprime toute sorte de signaux, que les introvertis ignorent, passant à côté de leurs besoins, ou tout simplement de soins nécessaires.

Certains d’entre nous ne ressentent pas la douleur. C’est assez rare de lire cet aspect de l’introversion, on cache peut-être cette différence inconsciemment. Se réconcilier avec soi passe par les sens. La chaleur du bain, le vent sur la peau, les odeurs et les sons. Sont parfois des agressions pour les introvertis, les redoutant et les évitant.

Apprendre le plaisir.

Les introvertis sont-ils durs avec eux-mêmes ? Sait-on lâcher prise chez les introspectifs ? Pas comme dans les bouquins de développement personnel, ou dans les pardons libérateurs, mais en s’octroyant le temps de se découvrir organiquement.

Les combats de boue sont des friandises pour les extravertis. Incompréhensible pour les cérébraux introspectifs, très dubitatifs. Est-ce l’animalité, la part dérangeante instinctive de la sensorialité ? En effet, un introverti ne va pas commencer à s’aventurer à tester directement une séance de massage ayurvédique, ou de faire du nudisme, comme un hippie sous amphétamines. Toutefois, on peut s’initier à se faire plaisir, sans culpabilité.

TheIntrovertSinger

Références :

SEEKING SENSATION, LIVING LIFE AT RISK : lifeandpsychology.com

Sensation seeking and risky behavior : psycnet.apa.org

https://youtu.be/G8yhL0lcQ5g
Le Merveilleux Jardin Secret de Bella Brown (This Beautiful Fantastic)

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