Introverti : Mon anxiété prend le dessus

Comment un introverti peut-il affronter une crise d’angoisse ?

J’ai fait une crise d’angoisse, comme au bon vieux temps, celui des périodes d’examens. Un cauchemar quand on est une introvertie calme, et obsédée par la recherche de quiétude et d’harmonie. Les introvertis sont joyeux, mais ça ne se voit pas. Eh bien l’anxiété non plus. L’anxiété s’exprime chez l’extraverti, d’une façon ou d’une autre. Ils parlent au téléphone, se confient. Cependant, l’introverti n’extériorise pas, et fait difficilement le lien entre un événement, et l’anxiété qui commence à s’installer. L’anxiété est une manifestation de la peur, nécessaire à notre survie. Il est parfaitement logique de ressentir des appréhensions durant un épisode identifié comme anormal.

L’anxiété chez l’introverti, est une petite camisole. Simplement, qui n’empêche pas de fonctionner. En apparence seulement. C’est avec une pesanteur sur le cœur, que je dois affronter ma journée et ma nuit. Identifier la source de mon mal-être demande déjà beaucoup d’effort. J’ai souvent passé ma vie à ignorer ces manifestations, devenues de plus en plus envahissantes. Jusqu’à ce jour, où je m’écroule paralysée dans la rue.

Avec tous les signes d’une crise cardiaque. Je ne l’ai pas vraiment sentie venir ; je savais que j’avais peur de quelque chose. Les personnalités introverties consciencieuses ou perfectionnistes peuvent en souffrir. Les profils particulièrement sensibles aussi.

Ne pas en avoir honte.

J’ai fini chez le médecin, et c’est mon premier conseil. En parler avec un professionnel. Parce que les proches ne sont pas armés pour ça. Ils ne peuvent rien pour nous, à part accentuer le problème. Le professionnel de santé sait faire la part des choses, et poser les bonnes questions. Tous les introvertis souffrent d’anxiété (et pas forcément sociale). Notre introversion accentue ces effets. Avec notre fonctionnement atypique, nous acceptons l’inconfort tellement longtemps, parfois jusqu’à s’en rendre malade.

Apprendre à écouter son esprit.

Le pourquoi, est rarement la première raison qui vient à l’esprit. Potentiellement tout et n’importe quoi, avec ce tempérament ruminant. Les introvertis sont très introspectifs, et beaucoup de motifs mal identifiés, sont autant de temps perdu et d’inconfort. Je ne sais pas pourquoi cette boule envahissante dans l’abdomen commence à me rendre malade. Qui est là pour ça, pour signaler qu’on doit adresser quelque chose. L’anxiété, on le sait, vient de loin, et on ne peut pas refaire une nouvelle thérapie à chaque manifestation. Consulter est une très bonne décision.

Apprendre à anticiper.

Quand je me rends compte que je suis en pleine crise, il est trop tard. Les introvertis ont une première lourde responsabilité vis-à-vis de leur santé mentale. Quand une crise apparaît par surprise, j’en cherche une cause physiologique. Quand on est rationnel on ne pense pas pouvoir se mettre dans des états pareils, si ce n’est pour une ‘vraie pathologie’. L’anxiété est une manifestation de la peur, et la crise d’angoisse aiguë, son symptôme. Si on décode les signes avant-coureurs, on peut l’atténuer considérablement.

Tout le monde est concerné.

Les introvertis qui taisent leurs émotions sont encore plus touchés. Nous surestimons nos capacités, parce que nous cohabitons avec notre anxiété. Qui nous accompagne régulièrement, et pour certains, quotidiennement. On a tous à vivre avec cet état, qui est plus ou moins marqué, selon notre histoire. L’anxiété devient ce monstre énorme, qui me suit partout. Quelles sont ses manifestations ?

Les troubles psychiques et physiques.

– Une concentration altérée, la moindre tâche du quotidien demande des efforts. Ce qui accentue le sentiment d’impuissance, et la sensation d’enfermement. C’est comme une voiture qu’on ne contrôle plus. En plus l’entourage commence à le voir. C’est comme se promener tout nu. Habitué à trouver toujours la bonne solution au bon moment. Là, plus rien. Une sensation d’étouffement, de perdre connaissance. Les pensées sont de plus en plus désordonnées.

– Si l’attaque est spectaculaire, le cœur me fait mal. On pense que ce sont ses dernières minutes sur cette terre. La pression artérielle monte. C’est ce qui donne la nausée ou la sensation qu’on ne peut plus rien avaler. Avoir froid ou trop chaud, ou bien les deux, respirer dans comme dans un étau.

Tenir une comptabilité.

On peut investir dans un cahier et noter, tout ce qu’il s’est passé les jours qui ont précédé la crise. C’est un signal d’alarme. Ça recommencera. J’insiste un peu sur la tenue d’un journal de bord. Une consultation chez un professionnel n’est pas magique. On peut tout à fait changer sa vie avec un journal. La meilleure des solutions bien sûr, est de remplir une page tous les jours. Ça permet de mieux se connaître consciemment. Si un introverti dépasse plusieurs jours ses capacités, une crise peut survenir soudainement. On note tout, pour en tirer de bonnes conclusions.

Contrôler, et bis repetita.

Faire un grand ménage dans sa tête. Avant tout, rester mobilisé sur ce qui va bien. Quand je n’ai pas le contrôle sur une situation, je me concentre tout ce qui est contrôlable autour de moi. La crise exprime une peur de l’inconnu. On reprend les rênes. Il faut agir sur tout ce qui est de notre ressort. Surtout si on ne peut peut-être pas avoir d’impact sur les raisons de cette anxiété. Par contre on peut vraiment ‘focus’ toute son attention, sur ce qu’on peut tout de suite mettre en place. Prendre une décision ferme aussi. Quitter la situation psychiquement, c’est s’en distancier, mettre de l’espace entre ce sur quoi on n’a aucun pouvoir, en prenant soin de soi. Reconnaître ce qui va bien dans sa vie. La (fameuse) gratitude permet de sortir la tête de l’eau. Remercier d’avoir la vue, un toit, et penser aux autres. Ne plus croire ses pensées : une clé.

Respirer !

Respirer change la vie. Prendre une série de longues inspirations ventrales. Les introvertis sont peu connectés à leurs corps. Qui doit être pris en charge. Une bonne respiration quand on sent que c’est en train de partir dans tous les sens. Ce n’est pas magique. Prendre cette habitude au quotidien, c’est comme retrouver des racines. Occuper l’espace, parce que l’anxiété ferme la poitrine, courbe le dos, et la posture de ses épaules, on se recroqueville. Redresser la tête et respirer, avec confiance en la certitude que ça va passer.

Vite, de l’exercice.

Si on peut, un vélo d’appartement en période de crise avec de la bonne musique légère, qui rappelle du bon temps. Faire au moins une demi-heure. Quarante minutes c’est mieux, pour avoir accès à une décharge hormonale. Les introvertis n’aiment pas les ressentir. L’humeur se régule immédiatement, et le sommeil s’améliore aussi tout de suite. Moins de réveils nocturnes. Quand une énergie de stress est physiquement expulsée, le rythme cardiaque baisse et la tension avec. À adopter d’urgence ça, change la vie.

Si les introvertis sont sujets à l’anxiété, c’est surtout parce que nous avons besoin d’exprimer nos émotions. Nous les accumulons sans rien dire. Quand la goutte fait déborder la baignoire, ça inonde durablement tout notre psychisme. Il faut prévenir, ne plus attendre de guérir. Communiquer plus régulièrement ce qui ne va pas. Les introvertis qui n’ont pas du tout l’habitude de se livrer, devraient songer sérieusement à s’y mettre. Avoir des activités créatives qui sont en lien profond avec ses sentiments. Beaucoup de créatifs sont introvertis. Ils se soignent comme ça. C’est aussi découvrir un talent qui cherche à émerger. Quoi de plus libérateur ?

TheIntrovertSinger

Inquiétude, angoisse et anxiété sont des termes différents.

Quelques ressources médicales :

https://www.doctissimo.fr/html/psychologie/stress_angoisse/articles/11992-stress-angoisse-anxiete.htm

https://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2003/mag0523/dossier/ps_6710_crise_angoisse_panique.htm

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