Introvertis : Terminer Une Conversation Ennuyeuse

Humeur introvertie : existe-t-il une recette permettant faire cesser un échange inintéressant et trop long ?

Quel introverti ne s’est-il pas trouvé coincé dans un bavardage ayant du mal à aboutir à sa conclusion ? On ne peut pas assurer que l’on souhaite sincèrement ménager l’interlocuteur bavard, mais admettre que l’on se préoccupe de l’opinion que l’on laisse de soi. Et si on se passait simplement de cabotinage ?

Formules explicites : introduction.

Cause du décès : Bavardage Mondain (small talk).

Il existe des individus qui souhaitent changer le paradigme dans lequel nous sommes enfermés : certains physiciens évoquent même un hologramme, et le film Matrix continue de faire douter de nos réalités et des scénarios dans lesquels nous serions joués. En effet, on ne se permet pas de péter bruyamment dans la rue ou au travail, ou bien de roter à l’apéro les femmes ne font pas caca non plus et les hommes sont toujours forts dans ce conte de fée vulgaire, parce qu’eux ont le droit de vider leur intestin aussi bruyamment que cela les chante cependant nous disposons tous d’un minimum d’instruction, et du libre arbitre. Ainsi, je me permets de l’invoquer, aidé de cette belle plasticité des neurones permettant d’ouvrir des esprits curieux à une pensée soulevant des questions sous un angle offrant des conclusions alternatives à nos maux bien humains.

La rencontre de deux personnalités est comme le contact entre deux substances chimiques ; s’il se produit une réaction, les deux en sont transformées.

Carl Gustav Jung

« 10 façons de couper un interlocuteur facilement. »… Courtoisie ou manipulation ?

C’est ce que proposent des internautes en quête de destination professionnelle complaisante, vendre des techniques inquiétantes à des caractères candides. Les introvertis ne sont certainement pas clients de ces solutions, clé en main, mais sont susceptibles de se laisser influencer par la facilité. Surtout qu’un discret, un vrai, s’est rarement trouvé à sa place lors des situations de la vie courante notamment en matière d’échanges de platitudes et autres mondanités typiques de l’injonction despotique d’avoir l’air bien dans sa peau, d’être à sa place partout et parfaitement heureux au bal quotidien des faux-culs.

 On peut, sans mentir, ne pas dire la vérité. C’est là un fameux mensonge. 

Robert Sabatier 

Les injonctions des coachs virtuels au crible.

Passons au tamis, les coachings de développement personnel en vogue sans s’y attarder ni attaquer personnellement. En se posant la question de nos responsabilités à continuer d’entretenir ces faux-semblants dont on sait par déduction, que ces petites forfaitures que l’on projette sur un interlocuteur que l’on considère comme indésirable à ce moment impérieux, n’invite pas à transformer une conversation en un échange permettant d’apprendre et se muer en élève. Les introvertis sont souvent sur internet, cherchant à se faciliter leur vie sociale, pourtant apprendre à mentir socialement n’est peut-être plus une solution. Ça l’était, simplement nous sommes aujourd’hui suffisamment éduqués et élevés pour passer d’une dimension à une autre, à un paradigme désirable. Le monde avance, change et évolue : pourquoi ne pas abandonner au passé des traditions usées et à en croire les affaires pérennes des laboratoires pharmaceutiques vendeurs de drogues contre l’anxiété, nous n’avons jamais été si seuls et malheureux qu’aujourd’hui. Et si on cessait ce carnage ? Bénévolement.

 Rien n’offense les esprits délicats et les cœurs profonds comme l’indiscrétion et le bavardage. 

 Charles Dollfus 

Transformer un échange pénible en une conversation enrichissante.

Cela est en effet la meilleure des façons de ne plus endurer des échanges crispants, creux et inconsistants. Entretenir une image socialement admise est un boniment que l’on entretient, un mensonge toxique : les introvertis savent qu’ils sont plus susceptibles de couper abruptement une conversation pour certains et d’autres se forcent pour ménager l’autre. À quoi bon économiser un lien inexistant par pure convention ? On peut tout à fait faire montre d’une courtoisie inégalée en ayant un intérêt pour ce qu’une conversation procure d’apprendre. Et si nous nous mettions tout simplement à accepter la vulnérabilité en lui offrant enfin sa place ? Cette faiblesse humaine permet de ne plus jamais endurer quoi que ce soit, mais de commencer à vivre. Les introvertis en quête d’authenticité savent que rien ne remplace une conversation dense. Il suffit de décider de ne plus perdre sont temps à bluffer socialement en considérant chaque personne comme un livre, que l’on peut feuilleter pour y trouver un élément de croissance personnel : on apprend d’un arbre, d’une fleur et des animaux, ils sont nos enseignants, alors l’histoire d’un Homme… est une mine de diamants et autres pépites.

 Il faut autant d’esprit pour faire une question opportune qu’il en faut pour faire une bonne réponse. 

Le livre des proverbes anglais

Chaque personne détient une histoire et un but, une pièce du puzzle.

Que l’on doive se plier aux conventions sociales est une chose, passer son temps à falsifier en est une autre. Chaque échange possède un potentiel et une leçon que l’on évite craintivement quand on décide de ne pas y plonger quelques instants. Il ne s’agit pas d’empathie, on n’en finit pas d’employer ce terme pour tout et n’importe quoi. Un introverti est un étudiant né qui n’a de cesse de chercher du signifiant. Mettre du sens est plus que jamais facilité, l’authenticité est de plus en plus valorisée, reste à se faire violence en se passant de jugement. À commencer par soi et puis l’on peut s’ouvrir à l’expérience d’une étude passionnante : le sens de la vie. Chaque conversation que l’on appelle est une opportunité de comprendre le monde, et sa raison. Un introverti mieux que quiconque est armé psychiquement pour poser la bonne question à la bonne personne au bon moment, et de se laisser surprendre.

L’humanité repousse la vérité et se fâche quand on la lui dit, elle aime à être trompée ! 

 Paul Brulat 

Vérité rime avec liberté : dire au monde qu’il va mourir demain et qu’il doit cesser de se fausser.

On croise une accointance ou le vendeur de fruits et légumes, et l’on décide d’envoyer à leur figure des mots impersonnels et concaves, quand on connaît l’acuité d’un cerveau à détecter toute sorte de signaux, on peut se poser la question du niveau de toxicité de ces échanges arrachés aux forceps. Les introvertis possèdent un atout majeur en matière d’influence : une chimie particulière invitant au calme et à l’analyse. Bien sûr que l’on n’a pas le temps ni l’énergie d’interroger chaque personne que l’on croise, néanmoins avec nos obligations journalières, un patron en zoom call ou un voisin curieux, ou bien un proche pénible : il suffit de lui poser une question profonde transformant un échange n’ayant aucun objet en instruction courageuse. Cela demande de l’estomac, mais ça, les introvertis en possèdent à force de ruminer le monde. Si chacun s’y met une fois puis deux, l’univers tout entier finira par nous offrir de le comprendre, parce que tant que nous en restons à des préliminaires hypocrites chronophages, on ignore l’essentiel. Et l’hologramme continue sa triste besogne. Sortons de la matrice.

TheIntrovertSinger

Kalina Silverman – “Before I die I want to…” | BIG TALK

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