Introvertis : Pas ou Peu d’Amis En 10 Points

Pourquoi les introvertis éprouvent-ils des difficultés à tisser un lien amical ?

Suis-je normal.e ? Beaucoup d’introvertis se posent cette question, après être entrés dans la vie active en ayant gardé peu de relations amicales de leurs longues années scolaires, souvent décevantes de ce point de vue, continuant un parcours de vie similaire. Habitués à ne pas partager avec n’importe qui leur intimité, de nombreux introvertis n’ont pas du tout d’amis, ou très peu, et nous allons tenter de comprendre pourquoi. Hypothèses.

 Introverti : Un individu chez qui existe une exagération des processus de pensée par rapport à un comportement social directement observable, accompagnée d’une tendance à se retirer des contacts sociaux.

Extraverti : Un individu chez qui existe une diminution des processus de pensée par rapport à un comportement social directement observable, accompagnée d’une tendance à établir des contacts sociaux.

M. Freyd 1923

L’introversion et l’intelligence ne sont pas des pathologies.

N’est-ce pas ce que suggère l’entourage des introvertis ? Considérés continuellement, dès les premières années de socialisation, comme dissonants, quand il n’en est absolument rien. Les discrets sont collectivement accusés de cacher quelque chose, tacitement. Les discrets ont généralement subi des déceptions amicales à la hauteur de leur implication usuelle : perfectionnistes jusque dans le lien, les introvertis ont à déplorer au sein de leurs parcours, des trahisons amicales dont il leur est difficile voire impossible de se relever. À s’être vu spolier de leur vulnérabilité par une personnalité nettement moins consciencieuse, l’introverti en vient à protéger son intégrité en bloquant les processus affectifs à la source.

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Les introvertis ont peu d’amis pour ces 10 raisons.

Les introvertis sont des amis modérés.

Il faut disposer de temps et d’énergie pour entretenir un lien amical de qualité, accepter l’influence d’autres individus et surtout faire montre de proactivité pour que l’amitié soit vivante, proposer des activités et consacrer du temps et de l’espace aux autres, à un groupe social. Or, l’introverti évite considérablement l’excitation, les conversations inévitables au téléphone, ou bien les sempiternelles confidences absorbent son énergie psychique, et c’est couramment le discret qui coupe peu à peu des liens de camaraderie envahissants, par manque d’enthousiasme. En le regrettant quelquefois, bien entendu.

Les introvertis absorbent tout.

Quand un introverti entend une conversation ou pire y participe, c’est par sa subjectivité et sa préférence cognitive usuelle qu’il traite toute information. Un discret absorbe la vie des accointances proches et s’en trouve souvent indisposé : soit cela ne correspond pas à son système de valeurs soit il n’existe pas d’affinités suffisantes justifiant de se sentir happé par les drames et joies extrinsèques, exténuantes. Un discret cherche avant tout à partager à des niveaux lui permettant de progresser individuellement, et cela lui est rarement offert en amitié.

Les introvertis se méfient.

Chat échaudé… les introvertis ont généralement subi de lourdes défaites amicales et amoureuses, dont il faut rappeler que seule la relation physique les distinguent l’une de l’autre. Un discret ayant subi une vraie trahison, celle des rejets exclusifs, des attaques visant l’intégrité et le fond de personnalité, laisse des marques ou cicatrices profondes, cherche à ne pas rouvrir des plaies encore bien trop douloureuses. Un introverti se tient sur ses gardes en s’éloignant, trop longtemps pour laisser le lien grandir et s’installer.

Les introvertis nourrissent leur vie quotidienne en premier.

Il faut travailler, s’occuper de sa vie familiale pour les non-célibataires, et faire tourner sa petite entreprise personnelle consommant toute l’énergie qu’il faut à l’introspectif disposant d’un crédit limité. Si un discret est occupé par une vie professionnelle dense, le peu d’énergie vive au quotidien ne pousse pas à faire des gestes d’ouvertures vers la nouveauté, mais plutôt vers un confort offrant de quoi restituer ses forces pour préserver sa vie de tous les jours.

À Lire : Que Font les Introvertis quand ils sont seuls ?

Les introvertis s’abstiennent de feindre l’intérêt nécessaire en début d’amitié.

C’est le constat d’une étude menée sur les divergences entre introvertis et extravertis. On voit les extravertis se lier davantage sur leurs atomes crochus ou points communs, quand les introvertis cherchent largement à vivre une intimité intellectuelle profonde, montrant peu de compétences à se forcer à mimer les comportements socialement attendus et autres enthousiasmes insouciants que partagent les individus quand ils ne se connaissent pas encore. Trop démotivant pour le discret doué pour les relations installées, inapte aux débuts.

Les introvertis se lient par le partage de centres d’intérêt.

Un introverti cherche avant tout à rester lui-même, les comportements socialement admis lui sont déjà imposé dans la vie courante, et c’est évidemment avec des individus disposant de qualités analogues qu’il préfère partager une passion, et pas nécessairement intime. Une camaraderie qui naît au fur et à mesure des années, que souvent on ne découvre pas dans les échanges d’accointances. Un discret commence par partager des idées, puis ses émotions au fur et à mesure que l’intimité et la confiance s’installent, que le manque de temps empêche de se produire.

Une vie affective (même modeste) + un métier + des passions = un introverti rassasié.

Les introvertis se contentent d’une famille ou d’un conjoint. Quand un discret est en couple, on l’entend souvent dire que son conjoint est son meilleur ami, et que ses besoins en la matière sont comblés. C’est en effet régulièrement le cas, détenant peu d’énergie psychique, les introvertis mettent tous leurs œufs dans le même panier. Peu collectionneurs y compris affectivement, les introvertis ne cherchent jamais ailleurs ce qu’ils ont chez eux. Les discrets monogames amicalement ? Au fond, l’introverti est un être contenté, qui ne trouve aucun attrait à cumuler des mandats superflus.

Les introvertis ne se lient pas passionnellement.

Le champ émotionnel n’est pas le canal principal que l’on emploie chez l’introspectif, rappelons que la fonction dominante est toujours introvertie chez les discrets, on emploie ses préférences cognitives trop subjectivement pour y laisser filtrer de soi aisément. On se lie avec parcimonie et introspectivement, en évitant soigneusement de se livrer à la confidence sans laquelle il est impossible de faire prendre un lien purement affectif. Les introvertis doivent donc passer par des étapes complexes pour s’attacher à un individu intellectuellement en premier, puis affectivement. Quand on observe le contraire chez les extravertis, nettement pionniers en la matière.

Les introvertis sont trop observateurs.

Notant en détail par leur analyse fine les systématismes chez les autres, l’introverti et sa dent dure remarque les travers et autres raccourcis, un peu trop adroitement, pour ne pas se démotiver à chercher à comprendre, puis abandonner définitivement l’idée d’une amitié quelconque, même si sa curiosité peut tout à fait laisser faire quelque temps, afin de s’en détourner si les schémas observés lui sont rédhibitoires ou douteux. L’introverti ne donne pas ses clés à n’importe qui, sachant que les répétitions sont des indices de probabilité d’un fonctionnement dont le discret ne souhaite pas l’annexion.

À Lire : La Sexualité des Introvertis En 10 Points.

Les introvertis sont vulnérables.

C’est une évidence échappant au plus grand nombre : ‘introverti’ pourrait aussi être synonyme de délicat, si la connotation péjorative faisant allusion à une forme de faiblesse, ne laissait pas les introvertis sur leurs gardes à sortir de leurs placards polaires, montrer à quel point leur petite flamme incandescente s’éteint au moindre coup de vent, et que les bourrasques des indélicats ne méritent pas qu’ils s’y éteignent. La fragilité des discrets, stigmate de ces esprits abondants dont la finesse trouve peu d’atmosphères n’étouffant pas leurs brasiers.

TheIntrovertSinger

Citation

Freyd, M. (1924). Introverts and Extroverts. Psychological Review, 31(1), 74–87. https://doi.org/10.1037/h0075875

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