Introvertis : Gérer l’Anxiété Sociale ?

Comment gérer l’anxiété sociale de l’introverti

Peut-on se sortir de cette mise à l’écart dont l’introverti anxieux s’oblige ? L’introverti se sent en décalage social depuis la prime enfance, il lui arrive se sentir de temps en temps anxieux et déprimé. Les extravertis peuvent être anxieux sociaux et timide, parfois les deux. Cependant, ne confondons pas ces deux états dissemblables.

Timidité et anxiété, comment les distinguer ?

On a tendance à assimiler ces deux termes à l’introversion, méritant quelques lignes de précision. La timidité n’est ni de la réserve ni de l’introversion. Nombre de timides sont extravertis, la timidité est une compensation circonstancielle n’ayant rien à voir avec l’introversion ou l’anxiété. Éventuellement le timide vit un micro-conflit entre son image ou désir, et la réalité. Traduisant essentiellement une appréhension inhibitrice du jugement des autres. La timidité n’est pas constitutive, on l’acquiert, alors que l’introversion est innée.

Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?

Le cerveau envoie un signal de terreur, comme à la vue d’une scène d’épouvante. Le conflit est beaucoup plus profond, l’introverti anxieux social souffre littéralement d’une crainte installée freinant sa vie quotidienne. Une appréhension du jugement extérieur n’est pas le fond du problème, c’est une réelle opposition entre une croyance et le tangible. L’ancienneté et la nature de cette crainte limitante en modifient l’intensité.

Comment la reconnaît-on ?

Quelles sont les manifestations de l’anxiété sociale en un mot ? La peur. Sans menace aucune ni danger imminent réel. La réaction physiologique de l’effroi sans raison immanente. Si l’anxieux social ne peut éviter une interaction, les signes seront plus au moins physiques selon le thème de l’insécurité ou croyance installée. C’est un mécanisme caractéristique qui n’est pas conscient. En effet, moins cette croyance est conscientisée, plus l’anxiété est invalidante. Beaucoup d’introvertis vivent avec, c’est hélas presque banal. L’introspectif a tendance à assimiler son introversion à une forme de timidité amalgamée à l’anxiété, bien que ces trois termes divergent, tant sur la forme que sur le fond.

Qu’est-ce que n’est pas l’anxiété sociale ?

L’introversion n’est pas une manifestation anxieuse, c’est une préférence cognitive qu’on explique en trois points : un cerveau plus dense en matière grise, un chemin « acétylcholinergique » divergent et un système nerveux opposé, en gros un introverti a besoin de retraits réguliers, pour fonctionner correctement. L’introverti n’est pas spécialement timide, beaucoup d’introvertis sont magnétiques et charismatiques, néanmoins un introverti peut être timide. La timidité non plus, n’est pas une manifestation d’anxiété sociale, c’est aussi une peur, celle du sentiment de soi que l’on projette.

Pourquoi sommes-nous anxieux ?

L’anxiété sociale de l’introverti peut se manifeste pour aider, c’est le paradoxe des troubles quels qu’ils soient, ils n’ont qu’une fonction de signal d’alerte, c’est comme l’alarme stridente de voiture qui casse les oreilles à 3 heures du matin. Jamais au bon moment. Les anxiétés sont plurielles, on se pose la question de savoir si on appréhende simplement un enjeu lors d’un rendez-vous, se traduisant par une inquiétude ponctuelle, qui peut être paralysante et générer des comportements d’évitement, mais l’aspect épisodique indique qu’il ne s’agit pas d’anxiété sociale.

La dissonance cognitive (Léon Festinger) est la tension interne propre au système de pensées, croyances et attitudes qui entrent en contradiction, est une des sources de l’anxiété sociale de l’introverti, quant à l’anxiété réactionnelle, parfois des années après une exposition inquiétante, réagissant à un événement majeur, ou jugé mineur peu importe, dont les effets sont aussi dévastateurs.

Accueillir l’anxiété sociale de l’introverti sans jugement.

L’introverti anxieux en plus de souffrir de croyances erronées, car cela est souvent la conséquence d’une accumulation de désinformations, souffre de mésestime de soi due aux restrictions sociales et pensées fortement limitantes. Si un introverti rumine en se sentant exclu, pris dans la spirale des évitements et compensations isolant socialement, cette spirale continuant, altérant fatalement l’estime et la confiance en soi. Prendre le temps d’accepter son histoire, dont l’introverti peut enfin se libérer avec la plus grande facilité : l’acceptation ouvre les portes de certaines prisons psychologiques, laissant entrevoir autre chose qu’une bordure absurde.

Écouter son anxiété.

Écouter son système d’alarme intérieur, c’est un réveil qui doit être entendu, signalant que l’on est sur un mauvais chemin, que l’on fait peut-être fausse route ou que l’on a mal compris. Qui n’a pas souffert à un moment ou un autre d’une anxiété quelconque ? Le désagrément de l’anxiété sociale des introvertis consiste à l’évitement qu’elle provoque. Tout est prétexte à une organisation réactionnelle dont l’objectif unique de contournement, une fuite éludant le problème.

Plus on évite le problème ou essaie de le contrôler, plus on perd confiance dans sa capacité à le gérer. Minimiser augmente. Rationaliser déraisonne et se dérober limite et isole l’introverti socialement. Combien de femmes et d’hommes introvertis ont perdu du temps à ne faire que couper le son de l’alerte jusqu’au prochain réveil.

Une amie bienveillante ?

C’est le moteur précis d’une machine complexe que nous pilotons, les bons pilotes finissent par voler beaucoup plus haut et plus loin que le normo-pensant. Accueillir ces signaux de détresse comme des opportunités de changements souvent imperceptibles transformant radicalement.

Il y a chez l’anxieux social introverti une clairvoyance et une intelligence émotionnelle ignorée. La lumière fera disparaître l’ombre éclairant sa spécificité d’introspectif.

Beaucoup d’options s’offrent à l’introverti anxieux social.

Consulter un médecin psychiatre ou un psychologue est évidemment à prendre en considération. Ils ne lisent pas le marc de café et ne spéculent en aucun cas sur la source du conflit. En revanche, ils posent les questions qui conviennent. Les groupes de parole sur l’internet sont des ressources préférentielles pour les introvertis. On suppose fréquemment vivre sa divergence dans son coin, quand des millions de personnes introverties partagent une expérience similaire.

Certaines manifestations cachent un élan créatif qu’il faut déterrer, enfoui si profondément pour mettre la main dessus. Si l’enfant intérieur d’un introverti a besoin de s’exprimer, il fera tout ce qu’il peut pour lui ouvrir ses ailes et l’envoler.

TheIntrovertSinger

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