Est-ce que les introvertis pardonnent ?

Comment un
introverti réagit-il à la trahison ?

Assez mal. Il faudrait aussi définir au préalable qui est réellement introverti, et concerné. Parce que beaucoup d’extravertis se pensent ‘ambivertis’ (nous utilisons tous les deux fonctions). Adressons tout de suite le fait que ce blogue ne se souhaite pas généraliste, et cherche à atteindre ‘épistolaire-ment’ des semblables. Les vrais introvertis.

Les extravertis ont besoin de se faire pardonner. Les introvertis ont du mal à se pardonner d’avoir blessé.

I – Il en faut vraiment beaucoup pour blesser l’introverti !

Tous les vrais introvertis sont unanimes, la reine et le roi c’est soi. Doté d’un système de valeurs élevé, un souverain ne se laisse pas dicter sa conduite par une conscience moins sévère en hauteur. Il suffit d’une échelle pour se situer, et ça l’introverti sait en produire par dizaines.

Il en faut en faire subir des tonnes à l’introverti pour le sentir touché. C’est pourquoi les introvertis pensent qu’ils sont immunisés contre les drames relationnels. Il faut vraiment avoir à l’esprit qu’un introverti est suffisamment vivant intérieurement. Pour ne pas avoir à s’offusquer au moindre coup de vent. Un introverti est souvent perçu comme manipulable. Ou apathique par son absence d’égo dans les interactions. Parce que la fierté d’un introverti, ou son intégrité et sa dignité n’est qu’introspective. Un introverti dans son royaume vit de loin toutes ces bassesses.

II – L’auteur avait-il le choix de ne pas projeter sa honte ?

On a toujours le choix. Les gens blessent par projection. L’introverti sait qu’il y eut intentionnellement ou non, un choix conscient qui a rendu possible l’aboutissement de cette situation. Que l’autre a préféré s’avantager en le désavantageant. Qu’à ce niveau, l’introverti peut décider de ne pas pardonner. Car non conforme à son éthique. Il y a une échelle précise dont le curseur sensible tranche, après analyse en évaluant toujours sa part de responsabilité.

Redéfinir le pardon.

La paix : Argument suprême ?

Qu’est-ce que le pardon, qu’entendons-nous par pardonner ? Son prochain ? Ça sonne religieux. Quand on tape ‘pardonner’ dans Google, on tombe sur une secte délirante apocalyptique. Le « pardon » est une ellipse. Est-ce une façon de se soulager ? En développement personnel, “healing et forgiveness” sont monétisables à souhait. La trahison est tellement courante et banale.

Le mythe du pardon.

Tout le monde commet des erreurs et c’est vrai, l’introverti ne s’offense pas facilement. Encore moins pour une erreur. Leur perfectionnisme est réaliste. Le pardon n’est valable que par croyance. C’est de la TCC ! On n’imagine pas un vrai introverti ne pas retourner mille et une fois toutes possibilités. Il finit par laisser l’auteur à son désastre. Par responsabilité, pour protéger les autres prochaines victimes. Par intégrité et authenticité. Par conscience et surtout par honnêteté. Sans nourrir de haine. Ne plus accorder aucun crédit au débiteur.

Stoïcisme
émotionnel.

Les introvertis commencent par ne pas réagir et observent. Désorientés ? Peut-être pour accorder encore un peu le bénéfice du doute. Un introverti ne réagit jamais à chaud. Il peut prendre des années avant de constater la fraude. En revanche si le constat est sans appel, c’est terminé. L’introverti peut passer des années à se mentir et à accepter par loyauté des coups de canif. Un introverti sait tout. Notre sens de l’observation est très fin. Qui donne toute sorte de pistes. Nous savons et refusons d’agir. Ça peut durer longtemps.

Le pouvoir de l’introversion.

C’est la Reine ou le Roi, pas une « drama queen » ! L’introverti qui se trouve au beau milieu d’une trahison relationnelle ou professionnelle, ne sait pas ce qui va se produire à ce stade. En revanche, l’introverti sait que c’est terminé. C’est en prétendant que tout va bien et en se refroidissant petit à petit, que l’introversion se transforme en bloc de glace.

Le mythe de
l’introverti en colère.

OK. L’introverti ne répondra plus au téléphone ou aux demandes, mais c’est progressif. Un désintérêt qui a baissé progressivement. Le respect disparaît. Il est possible que l’auteur ne s’en rende compte que plus tard. C’est avec méfiance que l’introverti refusera les interactions avec l’auteur. Rien ne se déroule comme les extravertis. Nous sommes leurs opposés stricts. C’est en quittant émotionnellement la trahison, que tout se joue.

Une trahison n’a
pas d’impact, si elle ne vaut plus rien.

Est-ce ça le pardon ? Un long processus de détachement irréversible. Que l’introverti soit en contact ou non avec l’auteur, c’est désormais le bouclier émotionnel. En effet, un introverti cherchera une médiation intérieure. Car l’introversion n’a pas besoin d’un super parent externe pour trancher. Les schémas intérieurs ne sont ni rigides ni égotiques, mais justes. La balance de l’introverti est sensible. La valeur de son auteur est ajustée aux préjudices. Si l’introverti paie cher les actes d’une autre personne, cette dernière ne doit plus rien en attendre ou espérer.

Le pardon motivé par la crainte ?

Une métaphore osée. Le chien après un coup de pied revient penaud demander sa caresse. Le chat méprisant, évite et ignore son agresseur. Un superstitieux a peur de voir la colère de ses pensées se retourner contre lui-même. Qu’il imagine toxique. Les gens ont peur de tomber malade, du cancer, de somatiser… L’intention est bonne, mais un introverti est trop indépendant pour tomber dans la pensée magique. On peut passer son temps à culpabiliser de ne pas être capable de pardonner. Puisque c’est une norme. Une vertu. Les introvertis ne pardonnent que peu. Puisque pour en arriver à les blesser, il en faut dix fois plus. Que passée cette barrière l’introverti n’attend rien. La situation lui est désormais étrangère.

Un idéalisme responsable.

Les introvertis ne sont pas tous idéalistes. Un intuitif-idéaliste se rendra malade d’avoir été manipulé et agressé alors qu’il faisait confiance. Un introverti plus matérialiste le sera encore plus, lui qui ne fait pas confiance du tout. Les introvertis mettent peu d’énergie dans leurs tissus relationnels. Ils sont moins à risque de subir des trahisons. Que penser alors de cette notion de pardon ?

Faire la paix avec soi : L’introverti ne projette jamais.

Les introvertis sont introspectifs ! Complets et sont rarement déçus, car ils savent choisir leur entourage. Un introverti a peu d’attentes vis-à-vis des autres, car l’introverti est plein et entier. Heureux, il ne cherche pas d’attaches fictives, de doudou émotionnel. Il est donc rare qu’un introverti soit trahi. Que chacun se pardonne soi-même, d’avoir mal donné sa confiance ou d’en avoir abusé. Que chaque individu soit responsable à 100 % des conséquences de ses actes. Un introverti ne doit rien à personne.

TheIntrovertSinger

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