Quelques idées pour faire ses courses sans avoir à payer une facture énergétique en supplément.

On le sait, les introvertis ne dépensent par leur argent comme tout le monde, et nous avons l’habitude d’inventorier l’ensemble de ce que diffère le discret de la foule. Eh bien, nous continuons sur notre lancée en partage de conseils pratiques pour se faciliter le quotidien : on ne va pas brusquement se mettre à raffoler du magasinage, mais tenter de le rendre acceptable, et ce n’est déjà pas si mal. Soyons futiles, mais pas démesurément.

Une besogne impérative.

“Comment les introvertis dépensent-ils leur argent ?” : l’article ici.

Le tourment des courses : quel introverti exténué ne s’est pas haï en faisant la queue dans une boutique ou pire, au supermarché ? On pensait n’avoir besoin que deux ou trois choses et puis cela a entraîné une cascade de nécessités négligées, comme des placards vides, un frigo venteux, une armoire à chaussures ne contenant que de vilains souliers usagés, ou des tiroirs de sous-vêtements de couleur grise. Les saisons passent et il faut bien se vêtir et manger, toutefois on doit admettre que prendre soin de soi demande de faire des escapades régulières dans des endroits extrêmement peu amicaux pour les introvertis : la musique, les gens, les odeurs, et les files d’attentes sans évoquer les cabines d’essayage, que je n’expérimente plus depuis trop longtemps pour ne pas m’en sentir embarrassée.

Le surmenage du discret.

Le monde est conçu pour nos parentés plus extraverties, tous les espaces aujourd’hui sont partagés : fini les bureaux, vive l’open space, terminé le petit troquet de quartier adorable et cosy : on boit son ex-petit café au sein d’immenses enseignes franchisées qui le servent format piscine olympique, avec de la fast-food dans des centres commerciaux, façon ‘Mall’ Hongkongais. Que l’on devrait toujours expérimenter les jours de semaine avant ouverture, nous y reviendrons plus bas. Que l’on soit ultra organisé ou plus détendu, l’épreuve des courses fait encore et toujours autant de dégâts chez les discrets, qui en font toute une montagne, à défaut d’y avoir élu domicile et de ne vivre que de ses moutons et vergers. Aux introvertis des grandes villes et villages ayant à se sustenter, voici quelques ruses simples à mettre en place pour qu’un réfrigérateur ne fasse plus l’objet d’affolement, ou bien que l’on n’ait pas à sortir avec des petits empêchements dans sa mise, ça fait désordre (vécu).

Affronter la corvée d’achat de vêtements, moi  ? Jamais !

Oui, quand on m’éprouve un peu et que l’on me fréquente un minimum, on s’aperçoit que je porte les mêmes vêtements, je n’y peux rien : il m’arrive de les teindre, car je m’attache à eux et déteste changer de tenue. Je lave beaucoup… Et suis la plus compétente en matière de rafistolage, système D : j’évite comme la peste ou la Covid, tout contact avec ce monde hostile que sont les secteurs commerciaux, où les extravertis passent du bon temps (absurde !). Il m’est arrivé dans ma jeunesse de sortir en ayant besoin d’un nouveau manteau à la saison fraîche et de rentrer bredouille, courbaturée et éreintée.

Consciente que tout le monde n’est pas minimaliste, faisons l’inventaire de ce que mon ermitage parisien m’inculque.

Incontournable : Faire des listes.

L’introversion demande de s’organiser un minimum pour ne pas en souffrir excessivement, et se faciliter la vie fait partie de nos objectifs. Faire l’effort d’anticiper un minimum offre trop d’avantages pour être négligé ou pris à la légère : inutile ne se rebeller contre sa nature en passant son temps à réagir en la subissant, mieux vaut la proactivité : plus on prend de l’avance, moins le quotidien vole du temps. Être faignant demande un minimum de savoir-faire, n’est pas flemmard qui veut : on prépare une liste de ses besoins par semaine pour l’alimentation et par saison pour le reste, c’est aussi simple que ça. Un introverti prévoyant en vaut 2, dont un pour buller devant sa série préférée, avec le ventre plein et quelque chose sur le dos.

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Inverser le système semaine week-end/et arriver à l’ouverture des boutiques.

Le matin tôt, en semaine sinon rien : on ne va jamais ô grand jamais où que ce soit d’autre qu’à la bibliothèque ou marcher dans les bois les samedis, En aucun cas ! Un peu d’esprit et de pragmatisme, et on passe ses fins de semaine ailleurs qu’à jouer les moutons à l’hyper, un vrai tue l’amour de soi. Il suffit de passer un samedi dans un grand magasin pour en avoir des migraines, ne serait-ce qu’à l’envisager. En semaine on peut même se pousser jusque l’hypermarché, il n’y a jamais personne le matin, mais éviter les sorties de bureaux et les week-ends devrait être évident pour chaque discret respectant sa nature un minimum. Mieux vaut aller cul nu le ventre creux, que les samedis à l’Intermarché.

Les vêtements repérés en avance.

La cérémonie du shopping entre amis·e·s, n’excite pas les introvertis. Ne pas acheter sur un coup de tête, c’est interdit : sauf cas d’extrême urgence, comme un mariage ou un enterrement et que l’on a que du blanc – dans les deux cas cela ne se fait pas au couchant – on ne s’engage pas avec un vêtement à la légère : il vaut mieux faire son shopping vestimentaire (ou autre) en deux étapes et le ventre plein. Faire des repérages, et internet est pratique pour ça, on peut même retenir un produit, connaître les stocks, et acheter sans perdre de temps à marcher des heures, piétiner comme un introverti en peine, rêvant d’un coin au calme ou d’une pause vessie (les toilettes publiques, tout un poème). Un discret peut aussi faire du lèche-vitrine les dimanches quand tout est fermé : romantique pour les couples.

Porter un casque/earplugs dans les magasins.

Incontournable aussi, une liste de morceaux que l’on adore. L’introverti peu stimulé par les tâches trop concrètes peut se motiver en écoutant de la musique entraînante – j’écoute mes tubes de jeunesse “uptempo” pour marcher vite – ou encore des podcasts, c’est très sympa aussi, car les corvées sont plus difficiles pour certains discrets – voici un petit billet à ce sujet, ici. Deuxième conseil, à la rubrique : introverti craignant les bains de foule, afficher un visage fermé, et ne pas déambuler nonchalamment : invitation à la force de vente qui doit accomplir sa mission, faire du chiffre. Une démarche décidée + un isolant sonore musical ou culturel + une sale tête = l’introverti semble (grossièrement) inquiétant et on lui fiche la paix, si en plus on porte un uniforme noir pas très engageant, ça fonctionne encore mieux.

On se fait livrer l’alimentaire.

Je ne mets pratiquement plus les pieds dans un magasin aujourd’hui, mais comme les appoints sont obligatoires, je m’organise pour les faire sur des temps morts, pendant un trajet pour faire autre chose. Cependant, je ne fais plus mes courses du tout, surtout depuis que l’on peut manger sans passer des heures tourner dans des rayons hostiles, dont les éclairages agressifs interrogent. Un introverti des agglomérations peut utiliser les drives et les livraisons à domicile, sans bouger de chez lui. On peut même être livré le soir en commandant le matin même, et gagner des heures supplémentaires pour recharger en bonus.

Outlet : tout acheter une saison en avance.

C’est une astuce pour les discrets qui se contrefichent de la mode : acheter l’été les collections précédentes durant les mois froids, et les vêtements d’hivers durant les étés. On gagne en confort et en choix. Je ne fais plus mes courses autrement qu’en Outlet, et je n’achète qu’exceptionnellement sur un coup de tête, cela ne m’arrive jamais en réalité. Beaucoup d’introvertis sont indifférents des modes, et apprécient le confort de ne pas avoir à trouver une pièce manquante, comme se rabattre sur un manteau moyen ou des chaussures, que l’on regrette lorsque l’on a le choix de faire ses emplettes sur la toile, dans des boutiques en ligne, qui vendent quasiment toutes leurs fins de saison précédentes. En plus d’économiser de l’énergie, on économise 70 % du prix initial : les introverties et introvertis apprécieront.

TheIntrovertSinger