10 Tabous ? Le Suicide et les Introvertis

On évoque rarement la fin de vie et encore moins le suicide : et si les introvertis étaient plus concernés que les autres par la mort intentionnelle ?

Le suicide serait-il une issue permanente à une complication momentanée ? Ce thème quasi inabordable reste évité en multiples prétextes dont le plus évident demeure la fuite humaine, une crainte que l’Homme rechigne à admettre, lui avantageant de ne pas affronter l’ombre d’une fatalité incontournable et terrorisante : sa mort. Éclairage.

L’introversion : un facteur de risque suicidaire ?

Selon une étude datant de 2005 – et on pourrait évidemment déplorer que peu de laboratoires s’attèle à cette tâche puisque – des chercheurs ont conclu que l’introversion prédispose bien au passage à l’acte suicidaire sur le panel d’introvertis testés. Si on naît introverti, et cela est le cas, la probabilité d’une mort avancée autoinfligée est démontrée, présentant un risque vital mésestimé. Pour nombre d’introvertis dépassés par un environnement devenu inhospitalier, l’alternative suicidaire calibre amplement les ressources internes, ces roues motrices remarquables hors crise existentielle. Toutefois, ces dernières se rendent complices d’une hostilité interne, propice à une prise de décision radicale bien que lente et pernicieuse, ayant pour objectif de mettre un terme pragmatiquement et sèchement à une perte de sens, liée ou non à des événements ou individus. Cela n’est absolument pas un fait disjoint puisque l’introversion marquée dépend de la neurodiversité, schème méconnu et négativement discriminé.

Si la mort parachève la vie, autant l’accueillir

Que l’on choisisse délibérément l’activité terrestre ou son trépas, rien ne prépare à la conclusion de la vie, à l’instar des cimetières invariablement dissimulés en sortie d’agglomération ou bien éloignés des centres d’affairements afin que soit ignorée massivement un thème pourtant axial, voire basal : sa mort. Certains pays dédient généreusement de seconder une fin de vie délibérée dans la dignité, acte altruiste et hautement polémique puisque assujetti aux superstitions. Ces dernières demeurant des alibis commodes à l’évitement matérialiste et à la dissonance cognitive de multiples individus qui eux, oscillent quelquefois précocement concernant cette part non négligeable du cheminement humain mystérieusement dissimulée des préoccupations domestiques. Ces prétextes commodes avantageant de masquer sa fin inempêchable, son passage terminal.

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Le suicide : un droit ? Une liberté bafouée ?

Une question éthique débattue de tout temps, allant de pair avec les questions liées à la peine de mort, aux droits à la gestation pour autrui particulièrement, qui font autant débat que d’autres questions, à l’instar de l’identité sexuelle et des enfants concernés par ces interrogations. Parmi les établissements suisses notamment, certains couples choisissent de terminer leur chemin ensemble, ils célèbrent la fin d’une étape et leur dignité préservée, les sauvegardant des avilissements des états de dépendances que les sujets âgés éprouvent honteusement braconnés en des établissements transgressant les droits relativement à l’intégrité humaine.

Les individus souffrant de pathologies lourdes sont ainsi contraints d’exercer en France clandestinement leur droit à mourir dignement, ou bien de faire appel à des associations qui leur délivrent un sésame en Belgique, bilan tristement ordinaire. Et si les souffrances psychiques étaient mesurables, réclamer son droit à y mettre fin enfin reconnu ? Récemment, une jeune femme européenne ayant subi un viol, endurant une trouble réactionnel sévère d’anorexie mentale, a sollicité son droit à quitter sa camisole terrestre. L’insécurité humaine n’est-elle pas seulement le fruit d’une construction sociale, et conviendrait-il de réévaluer à la lumière de nos savoirs présents un héritage poussiéreux  ?

Les introvertis mieux armés ou plus exposés ?

Un tempérament ne suffit pas à préfigurer tel acte, ou bien telle alternative néanmoins, on connaît présentement mieux les prédispositions introverties et rien ne peut éviter une réalité morbide, pas même les efforts dispensés en distrayant les masses, dont l’atteinte est circonscrite aux tempéraments ambivertis et extravertis. Moins influençables et c’est une évidence confirmée par d’abondantes études issues de recherches en neurosciences et en psychologie lisibles et accessibles en bas de page, ainsi de nombreux articles publiés sur notre site confirme une sinistre réalité : les introvertis subissent et endurent les sociétés matérialistes et leurs déterminations.

Les 10 tabous majorant le risque de suicide des introvertis

La voie neuronale élue des introvertis

Désormais connue de tous les introvertis embarqués sur le chemin de la conscience de soi socratique, les introvertis ont appris à comprendre leurs préférences chimiques, antagoniques des voies usuelles chez les natures davantage ambiverties. Un introverti procède la voie acétylcholine et s’appuie sur son système nerveux parasympathique ou orthosympathique et comme son nom l’indique, qui freine et circonscrit l’autre sympathique qui agit plus impulsivement. Un introverti entreprend en lenteur et sa physiologie également : digestion, cognition et réaction, l’introverti se meut intérieurement et extérieurement avec tâtonnement.

Les choix de vie confinant

Tous les introvertis n’optent pas pour le retrait social, un dilemme envers de nombreux introvertis qui occupent un emploi leur avantageant de s’isoler, et qui présente aussi la particularité de limiter les potentialités relationnelles. Bien que primate social, l’introverti, à l’instar de nombreux animaux, se nourrit moins des interactions, mais davantage de sa capacité créatrice interne. Aucun lien détient la capacité à remplacer une homéostasie introspective et en cas de dérégulation, l’introverti peu enclin à s’épancher naturellement compense sans déversement et les alternatives réduites le bornent à des choix concevables et parfois nuisibles.

Le risque dépressif introverti accru

On sait que le neuromédiateur acétylcholine, et donc le moteur acétylcholinergique du tempérament introverti, intervient dans le mécanisme dépressif chez les sujets cliniquement traités. Un introverti fonctionne presque comme un dépressif, notamment dans la lenteur physiologique et le besoin de récupération plus important en comparaison des natures expansives. Une dépression chronique risque de ne pas être adressée chez de nombreux introvertis et en séquelle, présenter un risque de passage à l’acte suicidaire, singulièrement durant un épisode dit mélancolique.

Les entraves communicationnelles des introvertis

Autant liées aux cognitions des introvertis marqués significativement par leur divergence et de compensations ordinaires issues des hypersensibilités diverses que les porteurs d’introversion s’éprouvent quelquefois damnés. Ces achoppements inévitables puisque intrinsèques demeurent des freins aux attachements ouvrant une capacité à livrer une affliction devenue insupportable. Quelques introvertis peu familiers de leurs émotions sont ainsi en incapacité de nommer leurs ressentis et conséquemment de discerner leurs déchirements.

Les addictions non diagnostiquées des introvertis

À l’instar des isolements de fait de certains introvertis, leurs équilibrages quels qu’ils soient demeurent des éléments peu observables de l’entourage, y compris du premier cercle. Et puis certains introvertis prescrivent de conserver une distance vis-à-vis de leurs proches par autonomie. C’est ainsi que l’on ne peut pas détecter les conduites addictives de nombreux introvertis qui savent conserver l’apparence d’une normalité rassurante distinguée de loin. Malheureusement létale.

Le quotient intellectuel élevé incline au suicide

Les études portant sur de la douance notamment chez des sujets jeunes, néglige peu de doute en la matière : l’intelligence est anxiogène, et pathogène à terme, si mal circonscrite et rééquilibrée. Il est crucial que les surdoués se forment à leurs caractéristiques et acceptent que la diversité cognitive à laquelle ils appartiennent concède peu de répit psychique. On éprouve depuis peu que les épuisements répétés d’angoisses ou de stress post-traumatique – les sujets intelligents font l’objet de traumatismes précocement – demeurent les facteurs aggravant la perte de sens temporaire ou non.

L’angoisse solitaire indétectable des introvertis

Un introverti au tempérament assumé à l’atypie affirmée, s’isole affectivement de facto, et se trouve en situation hautement risquée : on a observé les comportements typiques d’individus ayant programmé leur suicide, prévoyant tout jusqu’au moindre détail, leurs biens précieux offerts à des proches, léguant un savoir-être et savoir-faire avant de tirer une révérence ultime. Un sillon isolant psychiquement bien qu’au contact de leurs entourages personnels et professionnels, aucun indice laissant présager un dénouement aussi tragique pour ceux qui restent et qui n’ont rien vu. Pourtant, les signes annonciateurs bien visibles n’ont pas trouvé d’interprète qualifié à leur déchiffrage.

Les nihilismes introvertis

L’introversion prédispose ainsi au rejet critique existentiel. Bien que de nombreux introvertis produisent une matière utile à la communauté, celles et ceux porteurs d’introversion se trouvent quelquefois piégés de concepts attrayants, une fois les contours terrestres arpentés, mission inessentielle une fois parcourue. Une infructueuse conclusion conduit l’introverti à perdre sa qualité innée, résiliente autorégulée. Un retour à soi manichéen et abrupt fermant l’accès au renouveau interne, la capacité d’émerveillement asphyxiée sous des couches d’arguments prophétiques inconsolables.

Le désespoir gommé des introspectifs

Entièrement issu des périodes de rejet nihiliste, les introvertis hypersensitifs ferment leurs trappes et couvent une spirale de pensées toxiques, ou bien les fantômes préexistants reconduisent leurs mandats funestes à l’intérieur d’un psychisme en jachère, croulant sous les ruminations. On sait que les suicidaires retrouvent une forme d’équilibre d’apparat alors qu’ils ont déterminé leur choix d’écourter leur vie. Ils se discernent dételés et affranchis, paraissant parfaitement pondérés puisque le bout du tunnel irréparable leur tend les bras.

Le célibat étendu introverti

Une autre prédisposition arbitraire puisque l’on mesure les chiffres des séparations conjugales et dénombré le delta marquant les expansifs des extravertis quant aux relations sentimentales. Ainsi, de nombreuses études ont démontré que la solitude affective prédispose la mort prématurée, comme les habitudes pernicieuses, toutes confondues, aux conséquences psychiques pourtant évitables, spécialement en sensibilisant les publics concernés à leurs divergences, en leur fournissant les outils nécessaires à leurs développements et accomplissements. En identifiant distinctement en amont la diversité cognitive pour ce qu’elle est, avant que cette ouverture psychique sensitive devenue plaie béante, ne cicatrise plus.

TheIntrovertSinger

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Suicide Among Gifted Children and Adolescents: Understanding the Suicidal Mind : Tracy L. Cross, Jennifer Riedl Cross

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