Les Bizarreries Des Introvertis

Quelles sont ces étrangetés que font les introvertis secrètement ?

Seuls les introvertis peuvent s’identifier à des inclinations, que ceux qui usent moins souvent l’introversion ont bien du mal à comprendre. Même si les discrets se doutent bien que quelque chose ne tourne pas tout à fait rond, et pour cause, revoici un billet à partager avec les non-initiés, pour éclairer leurs lanternes.

La réputation des introvertis justifiée ?

“19 Habitudes Indiquant Que Je suis Introverti.”, à découvrir ici.

Oui : on craint généralement ce que l’on ignore intimement, on a peur de l’étranger, des particularités et autres excentricités parce que l’on ne possède pas les mêmes données référentielles. Cependant, les discrets eux sont plus à même d’identifier ce qui les différencie des autres, en s’observant avec la certitude qu’il manque une passerelle mentale pour se sentir parfaitement à son aise, hors de chez soi. Se mettre dans les chaussures des autres n’est pas simple et le monde passe son temps à s’opposer à des détails vains, et c’est cette absence de conformisme relationnelle que l’on reproche à l’introverti.

Une vie en dessous des radars.

Le signal introverti n’est pas capté, comme on peut le comprendre facilement en apercevant l’introverti raser les murs et se fondre comme un caméléon dans toutes les foules anxiogènes. Les réservés vivent toute leur vie dans un état vigilant, cherchant des yeux quels sont les coins où se glisser pour éviter d’être repéré par des fréquences hostiles : le discret n’émet pas d’ondes sociales, et la dimension dans laquelle ils évoluent n’est pas décelable par les radars terrestres, les terriens voient les introvertis, mais ils n’interagissent pas avec eux, les signaux sont mal décodés, de part et d’autre.

Les véritables extra-terrestres sont les introvertis.

Quel introverti n’a pas sympathisé en regardant E.T., l’extra-terrestre ? Un immense et profond sentiment de connexion avec cette conscience incarnée similaire en essence. L’introverti n’est pas à sa place, dans un monde où les conventions sociales sont plus valorisées que l’authenticité, que les silences, et dont la diversité continue d’être stigmatisée. Un discret est un extra-terrestre qui cherche désespérément le chemin d’une planète où se sentir enfin délesté de l’énergie gravitationnelle, des obligations mondaines, des postures artificieuses et trompeuses. Pour une dimension où la souveraineté n’est obtenue qu’avec la vérité nue, et les contrefaçons affectives et relationnelles condamnées à retourner subir la magnétosphère terrestre. Voici ce que fait l’Ohni, l’Objet Humain Non Identifié, en attendant de rentrer à la maison.

Les Introvertis passent leur vie à fuir en mentant.

Aux voisins : le discret fuit lâchement et referme sa porte quand il entend des pas dans l’escalier. L’introverti vit terrifié à l’idée d’avoir à tenir une conversation mondaine, comme les bavardages impersonnels du locataire d’en bas bien trop curieux : l’introverti porte un casque sur les oreilles, permettant de ne pas avoir à se retourner si par malheur on vient à le héler.

Aux accointances : les vendeurs, les apothicaires bavards : Une connaissance de son quartier qui par hasard sait qui est l’introverti nominativement, ou un collègue ou l’ami d’un proche : quand un discret croise quelqu’un, il fait en sorte que son champ de vision se restreigne suffisamment pour qu’il n’y ait plus que la porte de sortie, ou la première bifurcation afin que rien ne vienne perturber la routine mentale de l’introverti qui ne sait absolument pas quoi dire à ces extrinsèques.

À l’attraction sentimentale : Un introverti confus se met à se sauver lamentablement, cachant ses émois en ayant l’impression qu’est inscrit en lettre fluorescente sur son front, qu’il ressent une aimantation attractive embarrassante. Le discret sauve sa peau, en fuyant terrifié cette surcharge émotionnelle et hormonale.

Aux invitations : Comme les coups fils inattendus, cela ne fait pas sens pour le discret qui ne donne pas son numéro de téléphone, ou presque : peu d’élus peuvent s’enorgueillir de posséder l’indispensable sésame. Une invitation pour l’introverti se transforme vite en pensée magique : prier pour une annulation, le Divin entend toutes ces créatures pas terrestres lui suppliant de les décharger des rencontres inconnues.

Les introvertis passent leur vie à fuir en s’isolant.

Pour écrire : Ils écrivent un livre ou des SMS, peu importe, les introvertis sont les meilleurs en non verbal, parce que de toute façon ils ne pratiquent pas l’impulsivité. Les discrets écrivent pour tout et tout le temps, ils ne vocalisent pas pour communiquer, mais communiquent par des écrits. Écrire prend du temps, et l’introverti le prend en s’isolant.

Pour rire : L’introverti est hilarant en petit comité, mais perd sa superbe dans la multitude. Un introverti est capable de citer de tête des œuvres complètes, y compris les plus saugrenues. Seul le premier cercle familier de l’introverti est suffisamment proche pour l’apprécier faire le clown lamentablement, mais pas pour ni avec n’importe qui.

Pour danser : eh oui, l’introverti peut tout à fait être une machine à nettoyer le dancefloor, exécutant ‘des pas de danse’ observés sans y prêter moindre attention, pour les reproduire inconsciemment : les introvertis observent et hop, ils savent faire. Un discret se défoule, mais seulement dans l’intimité.

Pour créer ! Musique, peinture, tous les supports existent chez l’introverti qui cumule les mandats : des années à dessiner, puis à jouer sur un instrument pour en prendre un autre. Les introvertis ont besoin de s’isoler par manque de temps. Les hyperactivités mentales du discret le font s’isoler pour vivre pleinement sa vie intérieure envahissante.

Les introvertis passent leur vie à fuir en se décalant.

Par leur expression orale : l’introverti bafouille, se tait, ou répond à côté : une vie entière d’embarrassements accumulés, à rougir de honte à chaque interaction loupée, certains introvertis en ont même fait un métier en les écrivant : c’est dire à quel point les maladresses sociales des introvertis sont légendaires.

Par leur absence de spontanéité : On calcule à la virgule ce que l’on va dire, on prépare et bétonne absolument chaque moment de son existence quand on est introverti, pour ne pas être surpris par l’inattendu redouté : ne pas avoir été prévenu, ou ne pas savoir, voilà une situation de crise que le discret fait en sorte d’éliminer en le déplorant. Quant aux fois où l’introverti a manqué une opportunité par crainte, il ne les compte plus.

Par leur ‘inexpression’ faciale : Pas de sourire, un visage neutre interprété à tort comme ironique ou ennuyé, indisposé. Rien n’est plus faux, néanmoins les discrets portent sur leur visage leur inadéquation interrogative, traduite par un flegme feint, une figure affichant un contrôle de soi, typiquement introvertie, dissimulant un désintérêt ou une gêne. Rien entre les deux.

Par leur préférence animalière : L’introverti regarde plus volontiers les animaux dans la rue, ou les chaussures des gens, mais le plus fréquemment, le discret cherche un bel arbre, une jolie fleur, un bel immeuble, un chat amusant : tout ce que relève le monde végétal, animal, ou inanimé fait l’objet d’un grand intérêt pour l’introverti. Les humanoïdes ? …

Par leur culture immense : Il n’existe aucun autre tempérament qui préfère à ce point la culture aux interactions sociales. Un discret peut passer ses journées, vacances, nuits à apprendre n’importe quoi sur tout, car sa curiosité l’emporte sur le reste. Un introverti équilibré est généralement un discret qui sait tout ce le monde ignore encore, trop occupé socialement.

Les introvertis passent leur vie à rêver en fantasmant.

D’être enfin connu : ou reconnu, car les introvertis sont doués, cultivent toutes sortes de compétences dont personne n’a finalement jamais été témoin. Un discret est un partenaire de vie extraordinaire, pourtant ses chances de rencontres sont souvent amoindries par ses incompétences sociales.

Un introverti rêve en secret de partager son univers entier, toutefois il n’y parvient généralement qu’à demi.

De se rendre accessible : d’apprécier les moments présents, de savoir accepter, dire oui, de ne pas avoir à s’adapter autant, à faire tant d’effort. De ne pas avoir à s’acclimater si souvent, et d’avoir la capacité d’apprécier la vie sans se cacher. L’introverti rêve de liberté, mais pas n’importe laquelle : il rêve d’une liberté mentale, sa camisole tant chérie cependant.

D’être capable de garder ses amis : et pour les plus introvertis, d’en trouver. Les introvertis sont si autosuffisants qu’ils peuvent tout à fait se passer d’amitiés, tout en regrettant de ne pas découvrir de connexions profondes avec des esprits équivalents, pour donner et recevoir ainsi. Les introvertis rêvent davantage leurs vies qu’ils la vivent.

De ne plus jamais avoir à sortir : le rêve secret des introvertis n’est pas bien compliqué, il suffit d’en observer les spécimens les plus introspectifs, et de leur type d’introversion. Certains rêvent de traverser le monde avec leur maison sur le dos, d’autres de vivre sur une ile déserte, et d’autres dans une bâtisse extraordinaire en pleine nature, ou bien voguant sur les flots pour une croisière ininterrompue, sans un humain en vue. Le bonheur n’est pas si élémentaire, toujours et encore, à l’instar de l’introverti.

TheIntrovertSinger

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