Le Pouvoir Introverti En 9 Questions

Comment les introvertis peuvent-ils reconnaître leurs forces ?

Les introvertis sont peu guidés par leurs égos. C’est une vraie qualité, car cela indique un narcissisme n’ayant pas à solliciter de réassurance extérieure, et c’est un avantage considérable, comme l’indépendance évidente de tout introverti, timide ou non. Paradoxalement, les introvertis hésitent à se voir tels qu’ils sont, et c’est tout l’objet de cet article.

Commençons par nous rappeler que ce sont les esprits les plus bruyants qu’on entend le moins. On se le répète et avec humour, en formulant cette phrase en l’inversant… ça y est ? On oublie que l’humour, c’est une des grandes qualités introverties que le monde ignore, bien que de nombreux auteurs largement introspectifs soient massivement introvertis, y compris les plus divertissants depuis des décennies si ce n’est des siècles.

On propose aux introvertis de changer pour résoudre ‘leurs problèmes’, comme si devenir ESFP allait améliorer la vie sociale et affective d’un introverti véritable. C’est comme se transformer en démon pour un ange ou vice versa. (Se) Refouler indique qu’on n’a pas encore fait la paix avec soi et que l’on ne se connaît pas ou pas assez pour se voir tel qu’on est réellement et de s’apprécier.

Vivre seul est une des plus belles aventures que les introvertis peuvent s’offrir. La solitude quand on décide de ne pas la fuir, est une parenthèse, définitive ou non, permettant de se singulariser intégralement. Car si les humains sont autant polarisés par la vie de couple, c’est pour permettre à d’autres que soi de prendre nos responsabilités, en matière d’assurance, ou de bonheur. Donner les clés de son bien-être aux autres est encore la meilleure façon de vivre un malaise au quotidien, car les attentes sont nos pires ennemies.

Prendre le pouvoir, signifie avant tout de se poser quelques questions auxquelles les introvertis évitent de se confronter, par conformisme. Ressembler à son entourage ou entrer dans un groupe social désirable implique de se fondre, on le fait par mimétisme naturel. Le groupe influence considérablement nos esprits et si on ne l’entraîne pas, toute particularité se lisse. Il y a quelques questions habiles à se poser pour ne plus rien laisser s’immiscer en soi et soi.

1 Quelles sont mes ombres ?

C’est ce que l’on projette, même si les introvertis le pratiquent peu. On n’apprend pas à s’accepter avec les instincts dont nous sommes porteurs. Qu’est-ce que je me dissimule ? Quels blocages dois-je cesser de contourner ? Cette part de soi inquiète et on tend à l’aplanir, c’est dommage parce que c’est là que nos richesses intérieures attendent d’être révélées. Dans son intimité on trimbale des hontes, ou des envies et désirs inavouables, et ça n’est pas forcément sophistiqué. On préfère peut-être un ouvrier au dentiste auquel on est fiancé, ou que l’on a l’alcool mauvais ou très gai. Ou que l’on est intolérant sur un sujet qu’on nie en soi, on neutralise le lion en soi.

2 Qu’est-ce que je refuse en moi ?

Les introvertis peuvent parfois regretter leur discrétion. On peut déplorer de s’être laissé faire, de ne pas avoir haussé le ton. On peut aussi ne pas être en accord avec ses choix, ne pas assumer ses envies véritables, comme quand on se refuse de changer d’entourage. Quand on s’est trouvé lâche ou qu’on est complaisant, que l’on accepte d’être traité en dessous de sa valeur, on finit par ne plus être son meilleur ami. Quand on ne se sent pas respecté parce qu’on n’a pas mis les bonnes limites, les introvertis doutent énormément et peuvent autoriser de fausses croyances à se manifester. Ce qu’on n’aime pas en soi est toujours ce qu’il y a de plus précieux.

3 Qu’est-ce qui est laid chez moi ?

Qui se trouve-t-il parfait ? Les narcissiques. En dehors de ces pauvres gens, tout le monde sans exception ne se sent pas beau, au sens propre ou figuré. Quelle part de mon corps me fait-il honte ? Qui s’est permis de poser un regard dévalorisant sur soi ? Un introverti peut se changer pour plaire, et c’est une grosse erreur. Nous vivons l’ère la plus exhibitionniste et malaisée de tous les temps. La beauté objective n’existe pas et la perfection encore moins, c’est un passe-temps idiot que les esprits vides maintiennent. Les introvertis sensibles peuvent avoir vécu des situations marquantes à remettre en perspective.

4 Quelles sont mes incompétences ?

Qu’est-ce que je crois ne pas avoir accompli, quelles sont mes faiblesses ? Qu’est-ce que je pense avoir raté ? Les introvertis peuvent culpabiliser et se comparer, quel individu ne se trouve-t-il pas des manques ? On peut commencer à faire le lien entre toutes ses accumulations en savoirs et savoir-faire et cesser de comptabiliser les fantômes. En reconnaissant cette part on l’enterre enfin, et on la délègue définitivement à ceux qui ne savent pas produire ce que l’on fait.

5 Quels sont mes échecs ?

Quel chemin avorté aurais-je aimé poursuivre ? Quel examen, quelle carrière ? Quelle relation ? C’est assez simple pour les introvertis de se trouver des achèvements ou espoirs perdus. Quelle histoire ai-je liée à ces déceptions à ces expectatives déçues ? C’est la légende qu’on invente pour se rassurer qui au fond fait tant de dégâts sur l’estime de soi. On n’a pas pris ce chemin simplement parce qu’un autre est meilleur pour soi, et que l’on doit se le construire seul.

6 Qu’est-ce que j’aimerais changer en moi ?

On peut avec Photoshop ou un chirurgien esthétique, mais le fond ne se modifie pas. Pourquoi vouloir absolument être un autre que soi ? Quand on voit les autres, on pense qu’ils sont mieux lotis, et cela est faux. Les introvertis n’ayant pas encore embrassé leur ombre peuvent créer un avatar. Pourquoi ne pas matérialiser cet idéal dans la chair, cet avatar virtuel c’est soi en moins bien. On n’a rien à modifier en soi, mais à s’accepter pleinement.

7 Qu’est-ce que je cache ?

On peut avoir pris l’habitude de ne pas se montrer, de craindre d’attirer les regards ou l’attention, les introvertis savent que parfois, on n’a pas envie du tout. Il est aussi possible qu’on ait pris l’habitude de céder tout le terrain aux autres et de ne pas occuper sa part. Quand un introverti est masqué, cela crée un manque au collectif. Le doute est une immense qualité, que l’on retranche au monde quand on décide de lui obéir.

8 Qu’est-ce que j’évite ?

Les introvertis n’aiment pas les histoires, sauf dans les livres, les drames et les disputes sont tout sauf naturels pour les introspectifs. À force de les éviter, on ne finit pas se refuser des droits de réponse, et du respect. On lève la tête et on répond, c’est une question d’habitude, c’est un droit. Un introverti peut fuir les confrontations, même les querelles intérieures, en s’occupant.

9 Quelles sont mes peurs ?

Qui ne craint pas l’avenir ou une situation ? Un introverti pourrait en arriver à se restreindre par crainte de plaire, de déplaire, ou des changements, et de négliger sa vie en la limitant à ces freins. La vie est si courte, qu’un introverti pourrait l’oublier tant son esprit est actif et sans repos. Craindre le pire et l’envisager pour s’en vacciner évacue l’anxiété, le pire qui puisse arriver est la mort, et quand on ne vit pas, on n’est peut-être plus aussi vivant.

“Je l’ai fait”.

C’est un peu le travail de Carl G. Jung avec l’ombre. J’ai créé ce blogue imparfait, mais j’apprends à gérer l’embarras de mes erreurs. Je me suis mise au chant, un rêve d’enfant mal assumé. Je suis si inhibée que j’ai dû forcer ma nature pour desserrer ma gorge réticente. J’ai aussi un tatouage dissimulé en public depuis des années, mais je travaille un peu plus chaque jour, à assumer mes ombres et habituer mon entourage à ne plus voir en moi celle qu’on attend, et je pointe mes manquements à qui veut bien l’entendre. Une libération ! La force est entre les mains de l’introverti qui décide.

TheIntrovertSinger

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