Les Introvertis Ont-Ils Mauvaise Réputation ?

D’où vient la
mauvaise image de l’introversion ?

Certainement des non avertis qui sévissent partout, de la littérature aux médias, ce sont rarement des spécialistes qui se permettent de commenter l’introversion, et qui n’ont aucune idée de ce que cela signifie réellement. L’introversion est ‘énergisée’ par le calme et la solitude tandis que l’extraversion se régénère accompagnée et active. Qui implique des différences physiologiques et rien de cette mauvaise réputation ne vient de la réalité. Il est aussi possible qu’en France l’introversion soit mal connue et si dans des pays comme les USA les introvertis ont trouvé une place, ils sont sanctionnés par une culture qui valorise excessivement l’extraversion, autrement dit les introvertis souffrent plus outre-Atlantique qu’en France, où bouder est une tradition.

Confusion entre timidité et introversion

Parce qu’il est possible aussi que des personnalités « toxiques » extraverties se fassent passer ou bien soient confondues avec des introvertis, il y a pas mal d’exemples dans les spectacles TV où sont dépeintes des personnes fuyantes et complexées assimilées à de l’introversion, alors que nous savons que les grands penseurs sont introvertis et que cette contradiction est énorme. Par manque de rigueur, on met dans le même panier des ‘mal dans leurs peaux’ qui sont en décalage avec leurs désirs et leur réalité, et les introvertis globalement équilibrés qui n’y sont strictement pour rien. Les introvertis ne sont pas si courants que cela, mais existent un peu partout dans le tissu relationnel intime et social, il y aurait presque la moitié des humains qui seraient introvertis, bien que dans la réalité, ça ne soit pas tout à fait vérifiable, puisque qu’aucune étude massive n’a été conduite sur introversion, on parle de 1/3 peut être un peu plus, mais il suffit d’observer attentivement pour se rendre compte que les gens sont extravertis.

Impopulaires ?

Si on se fie aux critères de popularité chez les jeunes adultes ou les adolescents, on a un profil qui se distingue nettement, un peu cliché dont la réalité est néanmoins probable, on valorise le sportif et sa moitié féminine, qui promène une meute énamourée entretenue par une domination de compétition, où les performances sont au centre des préoccupations de ces esprits en pleine croissance et inexpérimentés. Si l’introverti du groupe est mal connu, l’exclusion même légère par la différence aura déjà fait pas mal de dégâts dans la perception négative du groupe.

Ingénieux ?

Même si beaucoup d’introvertis sont reconnus pour leurs immenses qualités conceptuelles et loyaux en amitié, on pense rarement à l’introverti dont toutes les filles admiraient ses équations résolues en deux temps trois pensées.

Les méninges auront leurs heures de gloire beaucoup plus tard, et il est aussi tout à fait probable que nombre d’introvertis ont appris, par réflexe, à dissimuler leur goût pour la solitude, en choisissant des métiers où travailler seul est inévitable. Même si tous les introvertis ne font pas carrière dans la recherche, beaucoup sont des figures dans les métiers scientifiques qui vivent leur introversion sans y penser, puisque c’est elle qui leur permet d’avoir les compétences de concentration qui résistent aux stimuli. Les extravertis auront toutes les peines du monde à vivre dans un labo coupé du monde, ou écrire des heures durant au milieu de la nuit par passion.

Exclus ?

Les introvertis ne cherchent pas autant la validation que leurs pairs, c’est certainement une forme d’indépendance qui peut déplaire, car au fond, les introvertis ne se plient pas aux exigences relationnelles, et leur absence de motivation peut aussi être perçue comme inadéquate ou malicieuse, la publicité sur l’introversion ouvrirait une voie vers la reconnaissance de cette spécificité. Aujourd’hui j’évoque détendue mon introversion qui répond à pas mal d’interrogations de mes interlocuteurs curieux de mes penchants pour la solitude.

Grossiers ?

On va soupçonner le pire d’un homme solitaire, louche qui cacherait un penchant un peu maléfique, un peu comme la chasse aux sorcières qui a permis des dénonciations sur fond de règlements de comptes. La différence quand elle n’est pas expliquée inquiète plus qu’elle n’attire, les introvertis sont plus lents en apparence, mais leurs cerveaux sont hyperactifs, comme cela ne se voit pas on les imagine inactifs ou apathiques, ce qui est un défaut impardonnable dans des cultures ou on montre tout, sentiment émotions et le reste, indécent à tous les étages.

Dépressifs ?

En plus d’être un jugement présomptueux, la dépression est une maladie grave et mal connue comprise comme un caprice ou un mouvement d’humeur. Les introvertis seraient en fait des extravertis dépressifs (acétylcholine vs dopamine), c’est très drôle quand on y pense, avec une influence certaine sur ce que les introvertis miroitent apparemment seulement, puisque les joies et les peines sont vécues plutôt comme des expériences, moins émotionnellement que chez nos voisins extravertis très influencés par leurs sentiments. Les introvertis aussi, mais le raisonnement semble opposé.

Infauxrmations ?

Les ambivertis n’existent pas et les introvertis sont certainement moins nombreux que ceux qui se croient ou le prétendent, qui peut induire en erreur l’image qu’on se fait des introvertis, on sait que de nombreux introspectifs sont ultras charismatiques, jolis à regarder même vêtus, et financièrement abondants dans des carrières publiques et peuvent même réaliser des performances commerciales, car le souci du détail fait viser pile l’argument-choc vendeur, tout dépend de la culture d’origine de l’introverti de son approche de l’ambition et de son impact sur les besoins de reconnaissance sociale. Le caricatural timide mal dans sa peau, fauché et inculte n’existe que dans les films.

Antisociaux ?

extraversion ?

Encore moins, le nombre d’introvertis qui mettent en place des outils de réseautage est effarant, ce sont TOUS des introvertis, et nous devons tous les progrès technologiques à des introvertis, qui n’ont pas besoin de lauriers pour travailler et qui bossent à perte durant des années en persévérant obsessionnellement, jusqu’à ce que la lumière du bout du long chemin d’échecs et de découragements. Quant aux soi-disant problèmes relationnels, ce n’est pas parce qu’on n’aime pas les choux de Bruxelles qu’on est un psychopathe asocial, le goût des autres, c’est une attirance comme une autre, ni plus ni moins.

Tristes ?

Encore plus faux,
les introvertis se rient sous cape, et leur humour décoiffe c’est
certainement pour ça qu’il faut être avertis pour ne pas faire
une attaque quand un introverti se lâche et partage sa vision du
monde, qui peut-être assez décapante et très politiquement
incorrecte ; puceaux des méninges et autres vierges effarouchées,
s’abstenir.

Imbeciles ?

Si on ne raconte pas de fables à tous les vents, on a vite fait de classer l’introverti au dossier benêt ou inculte, erreur on ne peut plus ne fausse, mais pas blessante ni frustrante, parce que les introvertis sont des dissidents, ils se contrefichent honteusement de ce que pense l’autre, cet inconnu dont il sait à peu près tout, qui ne sait strictement rien. Puis cet air secret dans le regard, c’est précisément ce qui dérange l’autre. Celui qui juge.

Les introvertis n’ont pas à avoir honte ni à se cacher, c’est en employant ce presque gros mot ‘introversion’ au quotidien qu’il entrera au forceps dans le lexique habituel, pour qualifier un petit futur chercheur ou écrivain à succès, aventurier paléontologue de génie des jeux vidéos, la liste et trop longue pour citer ces introvertis qui sont à l’origine du monde d’aujourd’hui et de demain, quant à ceux d’hier, on n’attribue pas leurs mérites à leur introversion et c’est bien dommage.

Il faudrait qu’aux résultats d’un test conçu pour les tout-petits, on leur affirme : “Félicitations, tu es Introverti !”

TheIntrovertSinger

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