Les Difficultés des Célibataires Introvertis

Le désert affectif des introvertis qui n’ont pas choisi leur célibat.

On peut tout à fait vivre son célibat en parfaite harmonie avec soi, sans en souffrir le moins du monde. Qu’en est-il des introvertis qui n’ont pas décidé de vivre seuls ? Et qui subissent cette période, parfois très longue, comme une fatalité infortunée.

 

L’idéalisme des introvertis solos.

 À force de me trouver mal dans ma solitude, j’arrive à m’y trouver bien. 

 Gustave Flaubert 

Le tempérament introverti est largement caractérisé par une quête de perfection dans un lien sécure acquis dans l’altérité, avec un partenaire partageant un système de valeurs justement compatible, facilitant de ne pas souffrir à chaque interaction. Certains ont déjà vécu une ou plusieurs relations avec des individus, souvent extravertis et moins consciencieux que soi, dont la compagnie a provoqué plus de troubles psychosomatiques que d’orgasmes : le plaisir psychique demeure généralement le chemin par lequel l’introverti finit par abdiquer, tomber la garde et lâcher prise en s’ouvrant à la relation plus passionnellement. Cependant, contrairement à la tradition populaire, il faut passer par l’encéphale chez l’introverti équilibré.

À Lire : Les introvertis sont-ils coupables d’être solitaires ?

Introverti ou anxieux social.

On peut être anxieux social et introverti toutefois, il faudrait vérifier d’abord si l’on est vraiment concerné par l’introversion, et c’est par l’épreuve du temps que l’on peut être certain que l’on est réellement introverti ou bien si l’on est plutôt largement ambiverti avec anxiété sociale, dont on peut rappeler qu’il s’agit d’un trouble anxieux, tout à fait commun, qui se manifeste par une angoisse liée aux interactions sociales, leur évitement et d’un souci envahissant de l’opinion des autres.

 Dans la solitude les goûts deviennent facilement des passions. 

 Mary Sarah Newton 

En cela, les anxieux sociaux ont tendance à endurer le manque d’interaction, quand l’introverti en revanche, est systématique dans ses choix de vie, et ne souffre d’aucune timidité particulière ou obstacle à entrer en relation, mais n’y est que peu motivé, à cause de tribulations passées et par manque d’énergie. Évidemment, les discrets sont comme tout le monde, leur vie affective est centrale, néanmoins ils sont moins enclins à initier la rencontre, parce qu’ils doivent dépasser de nombreux barrages internes : les barrières chimiques de leur cerveau sont des murs motivationnels à franchir à chaque décision impliquant des tiers.

 La solitude, sauvegarde de la médiocrité, est l’ami le plus sérieux de l’esprit, le calme et obscur abri où les ailes qui doivent le transporter plus haut que le soleil et les étoiles, viennent faire leur mue. 

Ralph Waldo Emerson

Aimer la solitude plus que l’amour.

C’est sur une balance que se joue l’aspect purement rémunérateur de toute action : les introvertis dotés de ce circuit de récompense particulièrement sophistiqué, dont il faut faire fi quant à envisager de contourner les obstacles qu’il pose à chaque fois que l’introspectif sent qu’une vie affective épanouie lui est essentielle. Qui se rend compte malheureusement que l’autre est certainement une expression antagonique peu attrayante. Un introverti, comme tout un chacun, a connu des échecs, et sait que toute relation intime implique des compromissions, pour lesquels sa solitude finit par l’emporter haut la main.

 La solitude est un poison pour lui, mais le mélancolique aime ce poison. 

Johann Georg Zimmermann 

On aime vivre seul, on en a pris l’habitude, l’introverti endure tant en mauvaise compagnie, qu’il lui est généralement arrivé de regretter d’avoir initié un lien caduc ou une impasse relationnelle. Rencontrer une personnalité complémentaire est trop rare pour l’envisager sérieusement, et l’introverti qui a déjà payé son dû en relations affectives approximatives se méfie désormais de toutes tentatives de son circuit hormonal lui réclamant une passion, allant à l’encontre de son esprit hyperactif parfaitement conscient que le jeu n’en vaut en aucun cas la chandelle. Les rituels amoureux lui sont de ce fait si peu engageants, que ses journées solitaires finissent par lui apparaître moins contraignantes, après avoir longuement pesé le pour et les contres, pléthoriques.

 

À Lire : Les introvertis sont-ils inquiets de sortir ?

Le défaut d’empressement introverti.

Il n’a pas que le circuit de récompense qui fait défaut, mais aussi un cerveau circonspect et très actif, qui fait état de la réalité d’une relation sentimentale, avec moult détails de ce qui fut, sans rien laisser idéaliser. Parce que l’esprit introverti s’est peut-être laissé embarquer quelquefois, non sans regrets, et qui en a néanmoins conclu que ses compétences en la matière ne lui sont pas suffisamment naturelles ou familières, pour envisager une relation amoureuse autrement que comme source de moindre plaisir, et davantage de contraintes en série.

 La solitude la plus affreuse est celle qu’on trouve au milieu de la foule. 

Adolphe d’Houdetot

Les conciliations, finissant par le couper de sa nature introspective, et cela est certainement l’aspect le plus rédhibitoire pour l’introverti qui s’est acclimaté à sa solitude, dont les jouissances sont plus nombreuses que l’on veut bien l’admettre, tant le modèle social du couple fait se comparer pour se sentir des manques. Les introvertis sont souvent conscients que derrière les murs de nos habitats, se trament des drames du quotidien, desquels sa douce et enviable solitude n’est plus si sombre, à tout bien réfléchi.

Le risque de tomber en amour avec la solitude.

Une passion consumant les génies de tous les temps, las de ne pas avoir su s’ouvrir ou chercher là où il se devait, un partenaire possible, ces introvertis ont terminé leur existence, seuls. Est-ce si dramatique qu’il faille en craindre l’échéance ? À mon avis, non. Il vaut mieux vivre seul que de se compromettre dans une relation purement hygiénique socialement ou bien physiquement. Car si la solitude peut pousser à moins prendre soins de soi, on sait que vivre une attache toxique au quotidien est probablement la meilleure façon de se provoquer un trouble, allant jusqu’au cancer.

La solitude volontaire est un baume. La solitude subie, une agression. 

Robert Sabatier 

On sait aussi que l’amour ne suffit pas et que les attirances des débuts de relations sont des moyens purement biologiques que l’évolution nous a programmés pour que les individus s’attachent et se reproduisent. Ainsi, afin qu’une authentique histoire se construise, d’amour en l’occurrence, cela exige trop de temps en années incertaines, pour que de nombreux individus aient pu véritablement y avoir eu accès. Et c’est bien injuste.

À Lire : Anxieux timides et célibataires : l’amour se pêche en ligne.

Pas de compromis avec cette compagne jalouse.

La solitude est une amie dévorante et extraordinairement chronophage. On vit à ses côtés, et lorsque l’on la quitte, elle manque amèrement à son complice. Cette belle amie est un génie quand il s’agit de faire revenir son partenaire volage, lui remémorant tous ses bienfaits. Elle manque tant dans ces périodes, durant lesquelles on ne rêve que de la retrouver et de ne plus jamais la renier, lui jurant une exclusive fidélité.

Ma solitude ne me perd pas, ma solitude est un abri. 

 Marie-Claire Blais 

On retrouve sa nature véritable en compagnie de cette accompagnatrice indomptable et inspirante. On apprend à apprécier l’amour, celui que l’on se porte à soi, quelquefois celui des autres. La solitude nous enseigne les arcanes qui nous entourent, nous dévoile le sens de choses. Cette maîtresse est tout sauf tiède, aux antipodes de ces autres quittés en faveur de ses délicatesses. Et c’est peut-être l’unique amour véritable que connaît l’introverti, son âme sœur, son double.

TheIntrovertSinger

Toutes les citations sont extraites du site remarquable Mon Poeme.fr

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