Introvertis : 10 Raisons Qui Font Bavarder les Gens

Des pistes à envisager si l’on est introverti et que l’on se demande pourquoi les gens ont-ils tant besoin de communiquer continuellement

Quel introverti ne s’est-il pas demandé sincèrement pourquoi tous ces gens sont-ils aussi actifs verbalement ? Et pas exclusivement : avec les réseaux sociaux l’on ne fait que constater des tentatives plus ou moins abouties de communications diverses. Mais pourquoi ?

La sélection naturelle responsable ?

On a tous croisé un jour ou l’autre, une voisine ou proche qui compile tous les ragots, et qui arrache du temps aux forceps à toutes celles et ceux qui croisent son chemin. Évidemment, à l’échelle de l’évolution, les bavards détenaient forcément un rôle fédérateur dans le groupe, ayant favorisé sa survivance et celle de l’espèce.

En matière de sélectivité, on sait que les métiers que les introvertis fuient comme une épidémie de peste bubonique, sont liés à l’exigence verbale. Ainsi, l’on voit chez les discrets, fleurir des topiques sur les forums évoquant les métiers sans contact humain ou permettant de les éviter un maximum, énergie faible oblige.

À Lire : Pourquoi Les Introvertis Détestent-Ils le Bavardage ?

Des bavards professionnels ?

Tous les introvertis appréhendent de tomber sur la bavarde du quartier qui va tenir la jambe de longues minutes d’agonie non feinte. On connaît aussi les métiers référencés sur Monster.com requérant une capacité à alimenter des conversations multiples.

Le coaching, l’enseignement et l’instruction, y compris en sport/fitness, la vente, mais aussi les relations publiques, les ressources humaines et l’interprétariat. Tous ces métiers exigent une langue bien pendue, et de ce fait sont à éviter par les introvertis en quête d’une nouvelle aventure professionnelle.

Que dit la science ?

Elle confirme que les silencieux emploient leurs facultés d’apprentissages plus efficacement, comme l’adage nous le suggère, la parole est bien d’argent : l’hippocampe est largement favorisé et sollicité en silence.

Rappelons que l’hippocampe est la zone par excellence des apprentissages, notamment des mémoires, dont il est une sorte de carrefour sans lequel l’on perd ses fonctions cognitives (l’atrophie de l’hippocampe signe les maladies neurodégénératives). Les grands bavards sont donc pénalisés en matière de capacités cognitives.

L’école de médecine américaine Duke, a publié une étude établissant que le silence est associé avec le développement de cellules neuves dans la zone de l’hippocampe. Les introvertis peu volubiles dans la vie de tous les jours, peuvent se réjouir de l’état de leur cerveau. Quant aux bavardes, les femmes ne seraient pas plus pipelettes que ces messieurs. 

Hommes et femmes bavardent autant

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université d’Arizona, les hommes et les femmes prononcent autant de mots par jour, environ 16 000 (500 à 45000 mots/jour sont les records détenus par 2 hommes). Bien que l’on ait tendance à envisager que les femmes soient plus volubiles, ce sont les thèmes les rendant loquaces qui les distinguent.

Les hommes parlent travail, les femmes d’enfants, etc. Seulement, particulièrement de leur petite personne. Les humains échangent aujourd’hui plus que jamais sur les réseaux sociaux, 8 fois sur 10 l’on s’évoque soi-même, contre 6 fois sur 10 en non virtuel.

Parler de soi équivaut à un coït chimique

Selon les chercheurs de l’université de Harvard, converser de soi à un ami aurait le même effet chimique qu’un rapport sexuel sur le cerveau. On connaît bien ce circuit de récompense dopaminergique, qui y est pour beaucoup – et cela explique aussi pourquoi les introvertis sont repoussés par les babillages prophétiques – en effet, c’est la gratification en dopamine qui justifie amplement les comportements des grands bavards ou compulsifs.

Les bavards en 10 points

1 Mauvais écoutants

Certainement pédagogues ou apprenants approximatifs : l’on écoute peu ou mal, lorsque l’on éprouve des difficultés réprimer un besoin de communiquer, une réaction humaine exagérée, les bavards sont des confidents distraits, et furent probablement des étudiants ou instructeurs peu concentrés.

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2 Contrôlant leur anxiété

Pas tous, toutefois certains apaisent leur anxiété en déversant un flot d’idées en vrac, les natures inquiètes et anxieuses relâchent des tensions internes en discutant compulsivement, afin de se soulager.

3 Le besoin d’exister

D’autres individus sont aussi sujets à des doutes concernant la valeur qu’ils s’accordent et donc de leur place au sein du groupe, ils ressentent le besoin de s’exprimer occasionnellement plus que de raison.

4 Inconfortables avec eux-mêmes

On connaît cette phrase célèbre concernant les discrets aux esprits si bruyants, l’on peut extrapoler cette maxime en l’inversant : aux esprits ramollis, la conversation circonscrit.

5 Le besoin d’être remarqué

Quel qu’en soit le mobile, certains ressentent la nécessité d’exister en occupant l’espace auditif plus de que de raison, être accepté et se sentir appartenir au groupe par une prise de parole compulsive en plus de l’afflux de dopamine : le bavard nourrit un cercle autoalimenté.

6 La crainte du vide

Comme un esprit que l’on cherche à fuir, les vides existentiels ou affectifs plus ou moins temporaires poussent à remplir les silences, que beaucoup craignent : la peur du blanc gênant, que toutes et tous, par habitude, remplissent d’autres vides…

7 Parler. Puis Penser

On connaît bien l’introverti qui pense, médite puis s’exprime, eh bien l’extraverti agit à l’inverse : l’on parle puis l’on pense. Cela est une des impulsivités que les extravertis reconnaissent rencontrer, l’une de leurs difficultés à juguler.

8 Se délestent de leurs fardeaux

Un cœur gros, une crise identitaire : et l’on a besoin de vider son sac en permanence sur le premier et le second venu, jusqu’au dixième, voire plus si affinités. Les affligés éprouvent une urgence à poser quelque part des bagages devenus trop encombrants.

9 Guettent l’approbation

La validation du groupe, c’est sur les médias sociaux que l’on observe cette tradition de publier du contenu intime, que ces autres parfois parfaitement étrangers, commentent et flattent : des égos précaires ayant besoin de réassurance.

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10 Le manque de conscience de soi

Cela va avec les égos rapetissés en quête de validation, accompagnant aussi les craintes et peurs du néant, ces moments suspendus que tant redoutent.

L’on bavarde ou communique à outrance par manques, solitudes mal comblées, excessivement superficiellement : cela conduit certainement à une confirmation dopaminergique, qui fait recommencer. Un leurre.

Cependant pas pour les introvertis, écoutants, silencieux, profonds, calmes, discrets, réfléchis et désormais informés de ce que cache un bavardage anodin. En apparence.

TheIntrovertSinger

The Last Word: Men Talk as Much as Women : LiveScience.com

Kirste, Imke & Nicola, Zeina & Kronenberg, Golo & Walker, Tara & Liu, Robert & Kempermann, Gerd. (2013). Is silence golden? Effects of auditory stimuli and their absence on adult hippocampal neurogenesis. Brain structure & function. 10.1007/s00429-013-0679-3.

The Neuroscience of Everybody’s Favorite Topic : scientificamerican.com

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Why talking about yourself with friends can be as pleasurable as SEX : dailymail.co.uk

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