Comment Les Introvertis Dépensent-ils leur Argent ?

Pourquoi les introvertis sont-ils très différents dans leur rapport aux sous ?

Y a-t-il de quoi se couvrir de lauriers ? Cette couronne triomphante indique que les introvertis seraient, secrètement, les conquérants de toutes les ficelles matérielles de nos civilisations. Toutefois, en sont-ils informés ? Pour ce qui concerne les introvertis du vieux continent, inconscients qu’ils jouent leurs partitions au monde avec quelques mesures d’avance, dont ils possèdent une grande variété de clés très avantageuses.

La Grenouille Qui Voulait se Faire Plus Grosse Que le Bœuf’, ou ‘Le Loup et l’Agneau’ : « La raison du plus fort est toujours la meilleure. »

Jean de la Fontaine ? Poète moraliste et pessimiste introverti du XVIIᵉ siècle, auteur de satires grinçantes. Ayant pour talent de refuser la protection d’une belle rente, s’affranchissant du souverain guerroyant, néanmoins amateur de virtuoses dérisions. Se voir accorder une telle notoriété, se moquant d’une pension royalement attribuée aux fidèles du Roi, et de ses plus proches entourages. Au XXIᵉ siècle, nous récitons toujours ‘Le Corbeau et le Renard’ fièrement, tout en témoignant d’un phénomène inédit : celui d’un homme trop jeune, ressemblant à s’y méprendre au geek de son collège, taquiné par tous les gros bras, dirigeant la plus monumentale des multinationales, vêtu d’un vieux jean et un d’un polo presque froissé.

Génétiquement, identiquement différents

On peut affirmer, sans prendre trop de risque, que les introvertis partagent peu de points communs, avec leurs opposés extravertis. Sauf leur patrimoine génétique, car même chez des monozygotes, la gémellité montre que l’introverti de la paire, se cache derrière la nature expansive de l’extraverti, pour se construire une personnalité à l’ombre des agitations de son jumeau. L’introversion, mal connue, est rarement valorisée pour ses véritables qualités, ce déséquilibre perdure, malgré l’information circulant librement aujourd’hui.

Les médias de grand chemin en France s’y mettent timidement. Commençant à se faire connaître un peu mieux, sans pour autant être positionnés selon leurs avantages, mais encore et toujours par comparaison. Ainsi biaisée, l’introversion serait-elle une faiblesse ? Ou bien avons-nous omis que les introvertis sont les possibles maîtres du monde ?

Les introvertis sont partout

Si discrets que l’on n’en aperçoit que trop peu : toute figure d’autorité, peu importe le domaine, appartient au monde introverti. Les introvertis ne font rien comme les masses. Quand la majorité fait actuellement son shopping, dépensant sa maigre pitance en crédits revolving, consommant leurs vies, en agios et angoisses endettées.

Les introvertis modestes tranquilles reposent leurs montures, conscients de leurs limites. D’aucuns cumulent les crédits à la consommation, quand l’introverti se forme aux marchés financiers, faisant fructifier son bas de laine. L’introverti ne supporte pas les variations chimiques intérieures qu’induisent les prises de risques imprudentes. L’excitation l’indiffère quand ça ne le rend pas absolument évitant ou indisposé.

*Blaine Landis et Joe J. Gladstone

Une étude confirme que l’introverti ne ressent pas de besoins ostentatoires. L’extraverti paie son auto BMW à crédit, trouve sa garde-robe et sa dame assortie à la valeur de son couple. Assortissant leurs tenues, permettant d’admirer leurs mises. Les introvertis font ce qu’ils font de mieux, les éviter. En effet, cette étude menée au sein d’un établissement bancaire, sur des comptes aux revenus modestes, démontre, sans aucune ambigüité, que les introvertis dépensent significativement moins que les extravertis.

Au contraire, leur absence de désir pour les biens de consommation ostentatoires illustre l’antagonisme chimique des introvertis. Les comptes bancaires à faibles revenus ont fait l’objet de cette étude, dont le tempérament extraverti se démarque par l’achat de biens rattachés à l’industrie du luxe ou de statut. Peut-on en conclure que les extravertis sont plus perméables à l’influence des médias, ou éprouvent des difficultés à contenir leur impulsivité ?

La chimie introvertie protectrice ?

On sait que le circuit de récompense des introvertis, n’a rien à envier à personne, néanmoins l’extraverti juge l’introverti asthénique ou ennuyeux.

Les introvertis, ignorant supporter les décharges en dopamine et en ocytocine, sont des demandeurs limités en matière de liens et d’attentions. En effet, les introvertis ont la particularité d’une chimie unique protégeant des dépenses rémunératrices en endorphines. Les introvertis ne sont pas avares, mais ils n’éprouvent souvent aucun plaisir dans la possession de biens ou des efforts à fournir pour les obtenir. Motivés par des mobiles internes, les introvertis se rassasient psychiquement, nourris en gratifications internes.

Personnalité, Revenus et consommation de compensation

C’est l’énoncé de cette recherche menée sur un panel anglais, de plusieurs centaines de clients d’un établissement bancaire réputé. L’exercice d’une année entière étudié met en lumière l’importance des différences entre les cerveaux introvertis et extravertis, dont les faibles revenus des comptes observés, ne réduisent pas les choix de consommation, dépensant parfois plus qu’ils ne disposent. Notamment pour faire des achats d’items liés au statut social, à l’image, et à l’achat de biens non essentiels, des biens dits de compensation. En revanche, les introvertis ne dépassant pas leurs plafonds annuels, confirmant ce que l’on sait déjà : les introvertis ont un rapport à l’argent pragmatique, dénué d’affect ou rattaché à une valeur quelconque, sans aucun plaisir associé à sa dépense, ou l’image renvoyant ses emplois.

Moins dépensiers, ou plus économe ?

Les introvertis fuyant les stimulations sensorielles comme la peste, on envisage facilement que les opportunités de dépenses sont réduites considérablement. “Les après-midis shoppings” des extravertis, en couple ou entre amis, entrent dans les mœurs de tradition mondiale. Refuser un tour dans les magasins pour une femme introvertie est un crime dans les cercles amicaux les plus courants. Les introvertis n’ayant aucune appétence pour les fatigues qu’impliquent les efforts sociaux, l’argent n’exauce pas de satisfaction des désirs.

Satisfaisant ni psychologiquement, ni matériellement, et moins encore de leurs valeurs intimes, l’argent n’est ni glorifié ni diabolisé. D’un regard pratique, dénué d’émotions ou d’attaches, les introvertis font majoritairement leurs achats en ligne. Sont peu rassurés par les regards portés sur leurs extérieurs, ne cherchant pas à se conformer aux modèles valorisés des masses.

Prudence mère de toute vertu

La caution naturelle des introvertis se confirme par cette étude, dont les résultats incontestables démontrent, sans aucun doute, une réalité antagoniste. Que les introvertis créditent sur un compte d’infériorités ! Mal récent induit par les cultures pub et pop.

S’analyser autrement, comme porteurs d’intelligences sociales et émotionnelles, redorer le blason de leur nature prévoyante et profondément attentionnée. Pourvoyant sécurité affective et matérielle à leur entourage, à commencer par eux-mêmes, sans se corrompre financièrement. Quelle que soit l’éducation que l’on reçoit, on sait que l’extraversion répond à des besoins impérieux en consommant. Libre à chacun de s’adapter dans ses relations, sans jugement. Cependant, il fait bon de retrouver sa force d’âme introvertie, démontrée incomparable.

Des introvertis mauvais avec leurs finances ?

Bien évidemment, mais pas comme l’extraversion ! On peut envisager aussi que beaucoup d’introvertis, indifférents à l’argent, ne reconnaissent pas leurs compétences. Ne réclamant pas leurs dus à la société, ou à l’entreprise dont ils sont les employés. Ce manque de motivation, limite l’introverti dans la reconnaissance objective de son travail et de sa dimension. Un introverti peut aussi sous-estimer la valeur des biens matériels, et ce manque d’attachement se traduit, par des revenus inférieurs à ses droits.

Les extravertis, bien meilleurs commerciaux de leur personne, gagnent mieux leurs pitances, qu’un introverti beaucoup plus indifférent, ou gêné par ces questions. Thème que nous aborderons prochainement, car c’est une autre histoire, de toujours. Nettement plus complexe et cruciale, pour l’introverti dont les débits s’accumulent, laissant cette modernité contrefaite, sous-payer son génie. Réclamer ce que revient à chacun, justement et équitablement. Justesse déboutée depuis… les impérialismes vampiriques.

TheIntrovertSinger

*Personality, Income, and Compensatory Consumption: Low-Income Extraverts Spend More on Status : Blaine Landis et Joe J. Gladstone

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