De nombreuses rumeurs circulent au sujet des introvertis, mettons-y fin en révélant la journée type d’un introverti comme les autres.
« Que fabriques-tu tout le temps enfermé.e chez toi ? » Eh bien, il est grand temps de mettre fin aux spéculations affabulatrices concernant l’excentricité supposée des véritables introspectifs, ceux qui inspirent des commentaires affligeants depuis trop longtemps. Un jour dans ma vie.
Avec quel introverti vais-je passer la journée ?
Si l’on s’inspire d’une journée d’un introverti pour en faire l’exemple, l’on peut commencer par commenter les types d’introversions.
Les discrets sont si différents les uns des autres. Les Sensoriels dans le système MBTI®, à l’instar de l’ISTP, personnage illustrant cet article, interprété par Kiefer Sutherland, dont l’introversion est copieusement plus mouvementée physiquement comparée aux introvertis Intuitifs.
D‘ailleurs, on les reconnaît à cela nos discrets : un sensoriel Istp est très ancré dans la matière ; ils sont même pour certains adeptes des prises de risques, soumis à un stress dont ils ont besoin.
Toutefois, les véritables introvertis sont introspectifs, quelles que soient leurs préférences cognitives.
C’est-à-dire peu « ambivertis », et tous sont comparables en matière relationnelle : ils évitent les stress relationnels et sociaux, ceux des interférences ou dispersions relationnelles, dont la chimie ne soutient pas efficacement l’intensité.
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Les introvertis n’ont pas assez de 24 heures pour s’accomplir pleinement
Au fond, même pour un aventurier introverti, le challenge relationnel demeure identique : d’où les mythologiques héroïnes de romans et héros solitaires, ou particulièrement atypiques et réservés.
Il existe des introvertis diurnes ou nocturnes, gourmets ou bien orthorexiques, artistes ou fonctionnaires, voire artistes et agents territoriaux, peu importe.
L’introversion ne détermine pas le caractère, mais requiert d’une catégorie de personnes qu’elles se retrouvent sous un fonctionnement cognitif singulièrement divergent.
Une journée en compagnie d’un individu dont les besoins en relations sociales sont modestes, lequel quotidien selon chacun, est plus ou moins marqué de routines ou au contraire, inattendu.
La discrétion dissimule un esprit bouillonnant et hyperactif.
24 heures dans la vie d’une discrète pas typique
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Idéalement, je dors. Sauf en fin de semaine dont la soirée s’étend, il faut dire que j’ai bougrement travaillé. Je travaille quotidiennement. Si nous étions en début de semaine, à minuit, je dormirais.
J’ai des TOC, et passe donc de longs moments chaque soir avant le coucher – et il m’arrive de me relever la nuit – à vérifier portes et fenêtres en comptant jusqu’à 10.
Mon sommeil est fractionné, je dors mal depuis toujours : des traumas d’enfance m’ont bouleversée significativement, et ma chimie déjà particulière en est accentuée, à mon immense regret.
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Les introvertis sont couramment des primates nocturnes, appréciant la tranquillité de la nuit, profitant de l’inversion du temps pour céder à leur créativité.
À cette heure, il m’arrive de ne pas dormir, si j’ai travaillé tard et que mon esprit me demande de lui laisser un moment afin de décrocher. Ah oui, décrocher a toujours été mon grand problème.
2:00
La technique que j’ai mise en place pour m’endormir tient en quelques mots : mélatonine et documentaire. Pas d’utilisation sans avis médical.
Si l’on est un introverti ayant des difficultés avec le sommeil, gardons à l’esprit que l’on ne peut pas changer sa nature, et que l’accepter permet de maîtriser les lendemains sans sommeil.
3:00
L’on naît avec une amygdale mal régulée par un cortex préfrontal suractif. Le gène COMT à deux allèles Met/Met (versus Val/Val) a été corrélé chez les sujets ayant des difficultés à lâcher prise, et à faire taire leurs ruminations. Ce soir j’ai discuté d’un sujet douloureux, je travaille sur moi. Je n’ai pas pu dormir. Enfin, très peu.
4:00
Il m’arrive de m’installer sur mon laptop afin d’y écrire un article. Si j’ai déjà élaboré une liste de thèmes pour les jours à venir, je suis aisément inspirée et m’adonne à cet exercice délicat : décrire l’indicible avec des mots. Les introvertis apprécient d’approfondir puisque la ville dort… en toute quiétude.
5:00
C’est l’heure officielle à laquelle je me lève quand j’écris toute la semaine : mon café crépite, l’odeur entêtante m’enveloppe, et le son aigu de la cafetière italienne sur la plaque à induction fait grand bruit à cette heure avancée.
Je regarde dehors et bois mon verre d’eau tiède avant d’engloutir mes deux tasses de café… 45 mg de caféine par jour. Je suis Intj. Je calcule tout. De plus, il faut que je m’attèle à mes recherches pour mes articles, je prends des notes ‘manuscritement’… toute la journée, mes doigts en sont tout déformés.
6:00
L’écriture commence, néanmoins je prends le temps de m’apprêter pour ma journée, en continuant d’élaborer des idées, je travaille tout le temps : sous la douche, dans ma voiture, en mangeant. Des idées me viennent en permanence. Effectivement, la solitude me permet ce luxe : celui de penser.
7:00
Alors, je ne mange en aucun cas le matin, je pratique le jeune intermittent. Comme je l’indiquais dans un article sur les troubles invisibles, je n’aime pas diversifier mon alimentation, et suis une créature d’habitudes ancrées, le changement peut me rendre malade.
Le jeûne intermittent peut s’avérer dangereux et ne devrait se pratiquer que sous le contrôle bienveillant d’un médecin.
8:00
Même si je ne pratique plus d’activité sportive soutenue, j’ai établi une routine quotidienne à laquelle je m’astreins chaque matin, diligemment.
Je n’ai aucun souci de discipline ni de régularité, si je décide qu’une tâche doit être accomplie, cela sera réalisé. Sans atermoiement.
9:00
C‘est l’heure à laquelle j’illustre mon article et commence à chercher en ligne, prendre des informations. En ce moment, je participe à une formation, comme souvent, me permettant de travailler sur moi, et de progresser individuellement.
L’introversion cherche à s’améliorer et chaque instant disponible est dédié à cet effet. Comprendre.
10:00
Allons ravitailler le navire, et c’est joyeusement, un casque sur les oreilles et d’un pas décidé que je me dirige vers le parking dans lequel m’attend une petite Italienne ; et nous allons ensemble prendre de quoi tenir quelques jours.
Direction le supermarché. Les mardis, le livreur passe à cette heure pour déposer tous les articles lourds, je suis organisée.
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11:00
Je prends le strict identique repas chaque jour, midi et soir, cependant je vis avec mon petit garçon qui adore les repas de garçonnets, que je lui confectionne avec bonhomie.
À la maison, l’on doit rire : je suis suspendue aux communications non violentes. Je rentre donc vite après avoir rempli ma mission d’approvisionnement.
12:00
Au déjeuner, je prends un repas dont chaque nutriment est connu, chaque calorie décomptée et vitamines et suppléments ingurgités. J’accommode de ce fait un déjeuner équilibré de crudités dont la composition est modifiée lors des changements de saison.
13:00
Lorsque cela est possible, je m’octroie une pause bien méritée et prend le temps de jeter un œil à mes mails avec une camomille/lait de soja à la vanille dont je ne peux me passer. Quelques vidéos en attente me tendent les bras et j’en profite pour préparer un après-midi s’annonçant, comme souvent, surchargé.
14:00
Plus une odeur entêtante à la maison, sinon je suis gênée, je me rafraichis pour passer au gros morceau de ma journée : le chant. Je branche ma carte son externe et met en place mon microphone préféré, et chauffe ma voix avec des morceaux de plus en plus difficiles techniquement.
15:00
Je ne suis évidemment pas satisfaite et je peaufine donc chaque phrase vocalisée, afin de trouver une couleur qui me plaise et juste techniquement. Le chant peut me couper du monde, et si je ne fais pas attention, je peux y rester des heures, dans un état quasi hypnotique.
16:00
Je chante jusqu’autour de 17:00, avec des allers-retours, des enregistrements réitérés des dizaines de fois parfois. De plus, je ne me lasse jamais du chant, au contraire, il m’est arrivé d’aller trop loin et de me blesser vocalement.
Ainsi, il est temps d’aller chercher mon second latté-vanille-camomille, car les chanteurs prennent soin à ne pas irriter leur estomac et œsophage/larynx avec des breuvages acides. Camomille, et rien d’autre.
À lire : Les Introvertis Avec Troubles Invisibles
17:00
De retour sur mon site, je dois éditer une seconde fois mon article du jour, qui sortira le soir même, comme celui-ci. Je relis et suis très attentive, car je souffre d’un trouble attentionnel.
Les introvertis avec troubles (hauts potentiels ou non) savent de quoi il est question. Je laisse passer des fautes énormes, malgré un bon niveau en grammaire française. Par ailleurs, j’ai appris à l’accepter, même si j’ai quelquefois quasi abdiqué d’écrire ces articles, abattue de honte.
18:00
Voilà l’heure de ma leçon de russe. Puisque j’apprends de façon très atypique : je regarde des phrases, puis traduis certains mots et relis. Jusqu’à ce que je la comprenne. Je n’ai jamais étudié comme les autres, il me suffit souvent d’observer pour que le lendemain, je sache faire. Les introvertis sont tels quels ; divergents.
19:00
Le diner est au four, invariablement en hiver, et les étés, les crudités sont à l’honneur à chaque repas. Je dois m’affairer en cuisine tout en écoutant des podcasts, car les corvées me découragent, la technique ? Écouter un programme palpitant. Avant, je chantais en cuisinant, fâcheusement ma voix doit être ménagée.
20:00
Alors, je relis mon article une dernière fois, si je suis seule à la maison, je dîne tard, après avoir posté mon article, l’ayant relu fiévreusement.
Quelquefois surprise de constater que de plus en plus de lecteurs viennent passer un moment sur ce blog. Avec gratitude, je décide d’aller puiser dans de quoi me requinquer. En compagnie d’une bolée de cidre.
21:00
Je n’ai jamais eu la télévision adulte : je découvre les séries sur Netflix, surtout celles avec un introverti en premier rôle : je vérifie leur type MBTI® sur The Personality Database, et s’ils font partie de la famille introvertie, j’adopte.
Je suis assez obsessionnelle et ne regarde rien d’autre jusqu’au dernier épisode de la série. Les introvertis sont couramment au premier plan dans les fictions.
22:00
C‘est l’heure du coucher : cela se passe invariablement dans les rires, j’y tiens. La vie est trop courte pour ne pas se sourire à chaque opportunité. Rire de tout, de soi avant tout, est capital.
Nous avons aussi un admirable voisin félin à la fenêtre d’en face qui nous observe de ses yeux perçants, et nous lui faisons un spectacle de marionnettes dès que nous l’y trouvons. Les Intj ne sont pas si asociaux… ils adorent les animaux.
À Lire : Que Font les Introvertis Quand Ils Sont Seuls ?
23:00
Il arrive aussi que mon fils et moi refaisions le monde. Il écrit autant que moi, et ses passions pour l’histoire et la culture en font un partenaire de conversation de choix.
De temps en temps, nous installons une couverture au sol pour jouer à un jeu de société, avec encore un peu de bonne humeur à la clé… et des crackers.
24:00
Dormir est important, si je ne dors pas au moins six heures, je suis épuisée et hélas parfois mes besoins en sommeil ne sont pas comblés. Il se peut aussi qu’une lecture m’agite et me tienne éveillée, car je fais des recherches toute la journée pour alimenter mes articles quotidiens.
Dans ce cas, épisodiquement, je ne dors que quelques heures pour réitérer le lendemain, une journée comparable.
TheIntrovertSinger
Characteristics of Met/Met, Val/Met and Val/Val Subjects (Mean ± SD). : Goel, Namni & Banks, Siobhan & Lin, Ling & Mignot, Emmanuel & Dinges, David. (2011). Catechol-O-Methyltransferase Val158Met Polymorphism Associates with Individual Differences in Sleep Physiologic Responses to Chronic Sleep Loss. PloS one. 6. e29283. 10.1371/journal.pone.0029283.
